Economique, facile à cultiver, savoureux, le topinambour n’a pas pour autant la place qu’il mérite au potager. C’est le moment de l’essayer.
Qui connaît vraiment le topinambour ? Voilà un légume qui, curieusement, fait l’objet de nombreux préjugés. On l’imagine fade alors qu’il a une saveur particulière. On le dit pauvre alors qu’il est riche en vitamines et recommandé par les diététiciens. On l’accuse d’être indigeste alors qu’il suffit de savoir le cuisiner pour ne pas être indisposé.
Un cousin du tournesol
Le topinambour est une plante vivace aux rhizomes tubérisés. Son nom botanique, Helianthus tuberosus, montre qu’il appartient bien au même genre que le tournesol (Helianthus annuus) et autres hélianthes. Il a d’ailleurs une floraison similaire avec de grosses capitules jaune vif portées en haut de fortes tiges de 2 m à 2,50 m en septembre et octobre. Cependant les variétés cultivées ne fleurissent pas, ou très peu. Et le feraient-elles qu’on vous conseille de supprimer les fleurs pour éviter la dissémination des graines et donc la prolifération de semis spontanés et incontrôlés.
Il faut planter dès février
C’est bien pour ces tubercules rose, rougeâtres, voire jaunâtres et couverts de larges écailles qu’on cultive le topinambour. Selon les régions c’est en février ou mars qu’on plante. Un demi tubercule, voire un simple éclat, suffit largement. Les anciens affirment que pendant la guerre on plantait même de simples épluchures et que cela donnait de très bonnes récoltes en fin d’année. Sur une terre ameublie, fertile ou assez pauvre, on plante à 10 cm de profondeur en espaçant tous les 60 cm et en laissant 1 m entre 2 lignes.
Gare au «déchaussement»
Comme pour les pommes de terre, il est inutile d’arroser, sauf si le début du printemps est vraiment très sec. Dès que les plants ont 20 à 30 cm de haut on butte pour bien les ancrer au sol avant qu’ils ne montent. Ensuite on peut encadrer les rangs en tendant un fil à 1,50 m du sol. En situation ventée c’est plus prudent pour éviter le déchaussement des tiges.
Hyper rustique et solide
Pour le reste aucun soin spécial durant toute la culture. Cette plante est très rustique et affiche une belle résistance aux maladies. C’est une culture très facile. Faites juste attention à l’oïdium. Du côté des parasites la menace vient des lapins et des chevreuils. La seule solution est de clôturer le potager avec un grillage enterré sur au moins 40 cm de profondeur. Quant aux limaces, soyez attentifs surtout au début du printemps.
Récolter quand on en a besoin
C’est au plus tôt en novembre qu’on commence à récolter les topinambours. Mais plus on attend et plus les tubercules gagnent en saveur. Et comme ils ne se conservent pas, ou très mal, une fois arrachés, on a tout intérêt à les prélever au fur et à mesure des besoins. Si l’hiver est très rigoureux paillez le sol avec une épaisse couche de feuilles mortes pour éviter le gel en surface. Vous pourrez alors arracher sans difficulté.
Savoureux et très digeste
On adore le topinambour pour sa saveur proche de l’artichaut avec une pointe de noisette ou châtaigne. Riche en vitamines A, C et B3, pauvre en calories, il présente un glucide composé surtout d’inuline non assimilable. C’est parfait pour les diabétiques et c’est ce qui peut provoquer des flatulences incommodantes. Pourtant il suffit d’apporter une à deux cuillères à soupe de bicarbonate de soude ou une branche de céleri dans l’eau de cuisson pour éviter toute difficulté de ce genre. On consomme avec une noix de beurre, une crème, une béchamel et un poisson. Quant aux difficultés pour les éplucher, faites-le au couteau et non à l’économe et surtout contentez-vous de les brosser sous un filet d’eau. Si vous les écrasez la peau restera dans le presse purée. Bref, on a toutes les raisons d’apprécier le topinambour, alors plantons-le.