On a déjà vu des astucieux élaborer des assemblages de palettes plus ou moins stables et pas très solides. Aujourd’hui, nous vous proposons de faire vous-même un potager surélevé durable et surtout à vos justes mesures.
Que la terre est basse !
En partant de ce constat, certains ont eu l’idée d’en élever une petite surface afin qu’elle devienne plus facilement accessible. Une aubaine pour beaucoup d’entre nous, surtout pour les personnes à mobilité réduite, ou celles souffrant d’un mal de dos chronique. De plus, le potager surélevé présente l’avantage d’être protégé des visiteurs indélicats comme les lapins, les taupes, mais aussi parfois les chiens. Bien qu’il existe déjà des modèles tout faits dans le commerce, faire soi-même son potager surélevé représente bien évidemment une économie. C’est aussi l’occasion de construire une version totalement adaptée à vos besoins et à vos envies, tant d’un point de vue esthétique que pratique et surtout avec des dimensions correspondant à l’espace disponible. Dans cet article, nous n’évoquerons que les équipements en bois, mais d’autres matériaux sont tout à fait envisageables.
La version classique
Le plus simple consiste en un carré, ou un rectangle, composé de petites poutres verticales qui servent à la fois d’angles et de pieds sur lesquelles on vient fixer horizontalement des planches de façon à créer le pourtour. Vous démarrerez le fond du « potager » en calculant qu’il vous faut au moins 35 cm de terre pour votre culture. La hauteur doit évidemment être adaptée à l’utilisateur, si la personne travaille debout ou plus souvent assise, voire si elle est en fauteuil roulant.
Les bons matériaux
Pour les poutres, utilisez 4 chevrons dans un bois prévu pour l’extérieur et de section 100 x 100 mm (longueur environ 1,20 m) ou 8 chevrons de 50 x 100 mm (comme sur les photos). Prenez aussi des tasseaux de 25 x 25 mm pour servir de lien aux planches si la longueur de votre « potager » dépasse 2 mètres.
Pour les planches, la bonne épaisseur est de 25 à 30 mm. Le bois est de bonne qualité, naturellement imputrescible ou traité à haute température, ou même traité autoclave (sachez que c’est un traitement chimique) mais normalement la terre ne doit jamais être en contact avec le bois. Surtout ne prenez jamais de bois aggloméré qui gonfle, se déforme, puis se détruit à l’humidité.
Pour la visserie, prenez des vis à bois de 5 x 75 ou 6 x 80 mm.
Pour la toile de plantation, prenez un morceau qui soit légèrement supérieur à la surface de votre « potager ». Vous pouvez également opter pour une bâche imperméable dont les dimensions sont équivalentes à un peu plus de la surface du pourtour de votre « potager ».
Pour l’outillage, il faut disposer d’une perceuse, d’une visseuse ou un tournevis, d’une scie circulaire ou à défaut d’une scie manuelle, d’une agrafeuse murale, d’un marteau, d’un mètre et éventuellement d’une équerre de menuisier.
La construction
La longueur des chevrons déterminera la hauteur finale de votre potager. C’est à vous de la définir en fonction de ce que vous souhaitez. On compte généralement 110 à 120 cm (comme pour des meubles de cuisine). Coupez les planches à la longueur voulue et vissez-les aux quatre chevrons. Utilisez l’équerre de menuisier pour vous assurer que les coins sont bien perpendiculaires. Si vous n’utilisez pas des vis auto-taraudeuses, il est préférable de pré-percer les trous dans les planches afin d’éviter que les vis ne cassent lors du vissage. Pour renforcer la stabilité de l’ensemble, des planches peuvent relier les pieds deux à deux à mi-hauteur.
Il faut une caisse solide
Par définition, un potager surélevé est bien hors sol. Il faut donc prévoir la construction du fond. Celui-ci devra évidemment être assez solide pour supporter le poids de la terre. Vous pouvez fabriquer un fond avec des planches en bois en les vissant directement sur les planches du contour ou sur une baguette fixée contre le bas des planches du pourtour. Le but est de créer un support sur lequel les planches du fond reposeront. Attention, ces planches ne doivent pas être trop serrées entre elles. Il faut prévoir des petits espacements pour que l’eau puisse s’écouler. Sur ce fond, vous placerez une toile de plantation perméable pour éviter que la terre ne s’échappe par les interstices. Laissez remonter cette toile contre le bord de la caisse du potager. Cela évitera à la terre d’être en contact direct avec les produits chimiques utilisés pour traiter le bois et ça protègera le bois lui-même. De temps en temps, pensez à surveiller l’état des planches du fond, car le bois a beau avoir été traité pour l’extérieur, l’humidité constante risque de le dégrader. Pour prévenir ce danger, vous pouvez remplacer la toile de plantation du fond par une bâche imperméable, mais dans ce cas, il faudra faire des trous dans la bâche au niveau des interstices, pour permettre à l’eau de s’écouler. Quelle que soit la solution choisie, souvenez-vous qu’en aucun cas les toiles de protection ne doivent empêcher l’eau de s’écouler.
Si vous tenez absolument à cultiver des légumes racines comme les carottes ou les betteraves, vous devrez prévoir une profondeur en conséquence. Mais rappelons que ce genre de potager surélevé est avant tout destiné à la culture de légumes feuilles et fruits. Une fois le travail terminé, il ne reste plus qu’à remplir la caisse de ce potager avec une bonne terre végétale mélangée à du compost.
Le potager mobile
A condition que votre potager surélevé ne soit pas trop imposant et que vous souhaitiez l’installer sur un grand balcon ou sur une terrasse, vous pouvez prévoir l’installation de roulettes qui permettront de le déplacer facilement. Attention, une fois rempli de terre, votre potager pèsera lourd. Choisissez donc les roues en conséquence.
Des formes originales
Comme nous venons de le voir, les potagers surélevés sont la plupart du temps carrés ou rectangulaires. Ceci dit, rien ne vous empêche de créer des formes plus personnalisées, afin d’optimiser votre espace ou de laisser libre cours à vos talents artistiques. En forme de L, de U ou plus complexes encore, le principe de base de construction expliqué juste avant reste valable. Il faut juste adapter les dimensions des éléments à la forme que vous souhaitez créer. Nous vous avons montré un système de construction simple, avec des planches. Vous pouvez également exécuter de belles réalisations en utilisant des poutres ou des rondins de bois. Dans ces cas, le principe reste le même mais la réalisation est un peu plus compliquée.
L’option serre à semis
Vous aurez probablement besoin de les protéger en créant une petite serre tunnel. Il suffit, lors de la construction, d’inclure des morceaux de tubes PVC, à la verticale de part et d’autre des deux plus grands côtés. Vous insérez ensuite dedans d’autres tubes souples afin de créer l’armature et vous n’avez plus qu’à disposer dessus une toile adaptée. C’est très pratique, car vous pouvez mettre cela en place au début du printemps puis le retirer quand les risques de gel sont définitivement passés.
François Willemin