Facile, rustique, florifère, solide, ce petit arbre est très apprécié, surtout sur des sols calcaires. Il s’intègre partout et offre une ombre qui reste légère durant l’été. Pratique !
Qui a la chance d’avoir un arbre de Judée sait que la floraison ne le décevra pas. Mieux, on l’attend chaque année et on ne se lasse pas d’admirer ce rose fuchsia incroyablement lumineux.
Il se couvre de
fleurs avant de porter des feuilles
C’est autour de Pâques, entre fin mars et le milieu avril, que les fleurs
apparaissent. Elles sont groupées en petits bouquets serrés et couvrent les
branches et rameaux latéraux encore dépourvus de feuilles. Le contraste est d’autant
plus saisissant que l’écorce est sombre. La fleur, longue d’1 cm, est d’un rose
très vif. Certes, l’espèce Cercis siliquastrum compte aussi
quelques variétés à fleurs blanches comme ‘Alba’
mais notre préférence va aux floraisons roses de l’espèce type ou des
variétés comme ‘Flora plena’ à fleurs
doubles, ‘Fructu Rubra’ rouge
cerise, ou ‘Sterilis’ d’un beau rose
mais ne donnant pas de fruits. En effet, les fleurs, nectarifères mais sans
parfum, donnent normalement en fin d’été des fruits sous forme de longues
gousses plates, plus ou moins rougeâtres, qui abritent les graines. Ces gousses
peuvent rester en place presque tout l’hiver.
Il va bien sur sol
calcaire
L’arbre de Judée est toujours en bonne place dans les régions de vigne avec des
sols calcaires et secs. Il s’en accommode très bien à condition de soigner la
plantation. Cela signifie qu’il faut creuser un trou au moins deux fois plus
large que la motte et profond d’un bon fer de bêche. Il faut aussi faire
tremper la motte dans une bassine d’eau plusieurs minutes pour qu’elle puisse s’imbiber
jusqu’au cœur. Il faut enfin arroser copieusement et assurer durant les deux
premiers étés des arrosages réguliers une semaine sur deux. Par la suite, il
résistera bien aux sécheresses sans être arrosé. En revanche, sans ces mesures,
il peinera à pousser et à fleurir.
Gare aux cas
particuliers
L’arbre de Judée est l’espèce Cercis siliquastrum, sujet de 5 à 8 m
de haut pour 4 m de large avec cette cime arrondie. Mais il existe d’autres
espèces comme C. chinensis qui ne dépasse pas 2 m de haut et C.
canadensis et la belle variété ‘Forest
Pansy’ aux grandes feuilles violacées au printemps qui virent au rouge
orangé en automne. Certes, il est rustique jusqu’à -25°C mais il demande un sol
frais, surtout pas trop sec ni trop calcaire. Il diffère de l’arbre de Judée
par son allure mais aussi par ses conditions de culture. Et en plus, il existe
des pleureurs comme ‘Ruby Falls’ ou ‘Cascading Hearts’.
Il est utile au
potager
Dans le Bordelais, en Charente, on plante souvent l’arbre de Judée au potager.
C’est vrai qu’il est assez compact pour y trouver une place, mais surtout,
comme toutes les autres fabacées, il a le don de fertiliser naturellement le
sol en fixant l’azote atmosphérique. Mieux encore, il aurait également un effet
répulsif sur les psylles du pommier et du pêcher. Il est à la fois fertilisant
et protecteur ; qui dit mieux !
On peut le tailler en
mai
L’arbre de Judée ne demande pas expressément à être taillé. Toutefois,
naturellement, il va être buissonnant. Si vous souhaitez le conduire sur une
seule tige-tronc, vous devrez supprimer les pousses inutiles au cours des
premières années de sa formation. Ensuite, on se contente de supprimer les
rameaux mal orientés et qui peuvent encombrer la tête de l’arbre. Dans ce cas,
intervenez après la floraison, en mai-juin.
En ville et en bord
de mer
Enfin, l’arbre de Judée est un solide. Il supporte la pollution urbaine, ce qui
lui vaut d’être souvent planté dans les rues des centres-villes. Et il accepte
tout autant les embruns salés dans les jardins de bord de mer. Encore faut-il l’avoir
planté en plein soleil pour qu’il fleurisse généreusement. Très résistant aux
maladies, il vit facilement entre 60 et 100 ans. Et il suffit de faire des
boutures semi-aoûtées au milieu de l’été pour le multiplier. Mais dans ce cas,
n’attendez pas de floraison avant cinq à huit ans.
Catherine Larenaudie