On apprécie le savonnier pour sa floraison estivale et ses fruits originaux. En plus, il accepte volontiers les sols secs, calcaires, difficiles et les expositions très chaudes. Mais vous ne pourrez pas en tirer du savon !
Le savonnier est un « petit » arbre de 7 à 10 m, très décoratif au jardin, qui offre une ombre légère bien appréciable en été. Il est original par son feuillage, sa floraison et surtout ses fruits dont l’aspect évoque des petits lampions qui restent longtemps sur l’arbre. L’écorce grise, lisse, devient ensuite cannelée avec des stries orangées. Par sa taille raisonnable, il est parfaitement adapté aux petits jardins.
Riche en saponine, on n’en fait pas du savon
Les espèces du genre botanique Koelreuteria sont originaires des vallées sèches d’Extrême-Orient et des îles Fidji. Ce sont tous des petits arbres caducs intéressants. Le premier savonnier fut introduit en France en 1789. Il appartient à la famille des Sapindacées, qui regroupe les « plantes à savon ». Il doit son nom à l’utilisation de son écorce et de ses fruits, riches en saponine, pour composer des shampoings en Asie. Mais, malgré son nom, ce n’est pas avec cet arbre qu’on fabrique le savon. Les trois espèces qui se plaisent dans nos régions sont K. paniculata (le plus répandu), K. fastigiata et K. bipinnata aux fruits décoratifs mais moins rustique que les deux autres.
Une floraison abondante et des fruits lampions
Ses feuilles font 25 à 35 cm de long. Les couleurs chatoyantes passent du rose au vert, puis deviennent jaune d’or voire orangé à l’automne. La floraison est généreuse. Les petites fleurs jaunes à centre rouge d’1 cm de diamètre, sont groupées en longs panicules de 30 à 40 cm. Elles éclosent entre les mois de juin et d’août. On remarque que la floraison est plus abondante lors des étés chauds, allant parfois jusqu’à complètement cacher les feuilles. Les fruits apparaissent entre août et octobre. Ils sont nombreux et ont la forme d’une capsule ressemblant à un petit lampion. Verts puis bruns, ils abritent des graines noires à maturité.
Où et comment planter
Le savonnier, peut exigeant, se contente de presque tous les types de sols, avec une préférence pour les sols secs, pauvres et calcaires s’ils sont bien drainés. Sur les terres argileuses, gorgées d’eau en hiver, il souffrira beaucoup les premières années. Il peinera aussi sur une terre très acide. L’arbre doit être planté dans une situation bien ensoleillée, mais si possible à l’abri des vents dominants. Ne le plantez pas trop près d’autres sujets ou d’obstacles car il faut prévoir son épanouissement et son futur diamètre d’environ 4 m. Ceci dit, sa croissance est assez lente. Il prend environ 2 m en 5 ans.
La plantation peut être réalisée toute l’année sauf en période de gel l’hiver et sauf entre la mi-mai et la mi-septembre (il fait trop chaud). Il est toujours préférable de choisir un sujet avec une motte assez conséquente car c’est souvent le gage d’une meilleure reprise. Creusez alors un trou suffisamment large (au moins 1 m de diamètre) et vérifiez le bon drainage au fond du trou. A la mise en place, prenez garde à ne pas enterrer le collet. Tuteurez les deux premières années en veillant à ne pas blesser l’écorce. Finissez en remplissant d’eau la cuvette formée autour du tronc puis paillez pour garder le sol frais. Ensuite, il est important de bien surveiller l’arrosage durant les deux premiers étés sans pêcher par excès. Un arrosage copieux une semaine sur deux, de juin à fin août sera parfait.
Une taille délicate
L’arbre supporte mal la taille, notamment les grosses coupes. La formation en tige est difficile, du fait de l’absence naturelle de flèche. il faut choisir une branche terminale et rabattre ses concurrentes. Eliminez au fur et à mesure les branches basses pour passer sous l’arbre. En revanche, si le savonnier est victime de verticiliose ou de la maladie du corail, il faut supprimer les bois malades. Il est sensible à ces maladies si le sol est humide.
En bord de mer, il peut souffrir des embruns. En revanche, dans les jardins de ville, il ne souffre pas du tout de la pollution urbaine, même très élevée.
François Willemin