Septembre est un mois idéal pour semer une pelouse. La terre est assez chaude et les graminées ont largement le temps de s’enraciner avant l’hiver. Plus on soigne le semis et plus la pelouse sera belle durablement.
Ce n’est pas un travail très courant. Non pas qu’il soit très original de semer une pelouse, mais quand on l’a fait, normalement, on n’a pas à y revenir. Sauf que précisément, pour réussir l’exercice, encore faut-il procéder avec méthode. Voilà dans l’ordre les gestes à accomplir.
Le choix des semences
D’abord, on ne sème jamais une seule espèce d’herbe mais un mélange. Le ray-grass est incontournable. Il pousse vite, résiste bien au piétinement mais a tendance à étouffer ses voisines. Il ne doit pas dépasser 50 % des graines. Le pâturin est très courant. Il pousse assez vite et reste assez vert même en hiver. Il peut représenter 20 % du mélange. L’agrostide est fine et couvrante mais souffre vite en cas de sécheresse. Elle ne dépasse pas 20 %. Enfin, une fétuque (rouge ou élevée) peut compléter le mélange.
Du labour au faux-semis
Faut-il ou non labourer en profondeur ? Si le terrain était damé, et seulement dans ce cas, on passe une motobineuse pour brasser et décompacter. Si on refait une pelouse ou si on sème sur une friche, ce n’est pas indispensable. Evidemment, ça dépend aussi de la surface à semer : on se fatigue vite à la fourche-bêche. Pour ce qui nous concerne, le terrain a été griffé à la machine et nous avons ensuite terminé le travail en ratissant pour niveler la surface. On en profite pour évacuer les cailloux et sortir les mauvaises herbes. Ensuite, on peut arroser en pluie fine et attendre deux à trois semaines pour voir lever les dernières adventices à éliminer. C’est le faux-semis.
On terreaute et on plombe
Il faut alors ratisser dans un sens puis dans l’autre avec soin. Si le terrain est très léger, on peut apporter un bon terreau tamisé qu’on incorpore en ratissant. Ensuite seulement, sur les terrains qu’on a du labourer en profondeur, on passe un rouleau de fonte pour bien tasser. Attention : la terre ne doit pas être trop humide pour ne pas coller au rouleau.
Semer la bonne dose
Evidemment, vous aurez calculé la quantité de semences utile en fonction de la surface. Avant de vous lancer, commencez par diviser en deux parts égales les semences, une moitié à répartir en suivant un sens et l’autre dans l’autre sens. Ainsi, en croisant, on obtient un semis homogène. Si la surface est importante, vous pouvez la diviser en deux ou trois parts égales que vous balisez. Vous diviserez d’autant vos lots de semences. Vous risquez moins de déraper avec des petites séries. La quantité est fonction du mélange de semences choisi et figure sur l’emballage. Toutefois, on compte en moyenne 3 à 5 kilos pour 100 m2. De préférence semez un jour sans vent bien sûr, mais aussi sans risque de pluie car le terrain doit rester sec. La pluie peut arriver le lendemain.
Le geste auguste du semeur
Il n’est pas si simple de semer à la volée avec régularité sur une certaine surface. Et c’est même difficile lorsque les semences sont très petites. Pour faciliter la tâche, on peut, une fois les lots de graines préparés, ajouter un peu de sable très fin. On mélange bien et on se lance. Ceux qui préfèrent utiliser un semoir éviteront de croiser les passages pour ne pas risquer de surdoser sur certains endroits. Délimitez les bords de la surface à engazonner avec un cordeau ou un tuyau d’arrosage assez souple pour épouser les courbes désirées. Travaillez toute la surface en une seule fois et seul pour être régulier.
On roule et on arrose
Le semis proprement dit une fois terminé, on ratisse très très légèrement juste pour couvrir les graines. On peut aussi terreauter mais avec une couche très fine. Ensuite, on passe une seconde fois le rouleau si le terrain est bien sec. C’est parce que les graines seront bien en contact avec la terre qu’elles vont germer. Certains ne roulent pas à ce stade car ils craignent le compactage. Finissez en arrosant en pluie très fine pour ne pas déplacer les graines. Enfin, tendez des fils au-dessus de la surface si vous ne voulez pas voir tous les oiseaux des alentours s’amuser sur votre future pelouse.
Walter Brousse