Brunneras

Ces vivaces couvre-sols craignent bien plus le soleil estival et les fortes chaleurs que les gels d’un hiver rigoureux. L’ombre leur est indispensable mais quelques gestes simples permettent aussi de les ménager utilement.

Au printemps, on peut confondre les brunneras (ou buglosses de Sibérie) avec les myosotis. Ces deux plantes ont des fleurs très similaires, petites, réunies en grappes, souvent bleu vif ou blanc, et qui s’épanouissent en même temps (d’avril à fin juin). Mais les brunneras ont un feuillage splendide qui diffère d’une variété à l’autre.

L’espèce à grandes feuilles
Commençons par souligner que le nom même de l’espèce qui nous intéresse, B. macrophylla, signifie à grandes feuilles. Et c’est, à mes yeux, l’atout principal de ces brunneras. Elles forment des belles touffes de 45 cm de haut pour autant de large et ont tendance à se propager progressivement. Les feuilles atteignent en moyenne 15 à 20 cm de long et sont plus ou moins cordiformes.

Des variétés différentes
Il existe plusieurs variétés qui se caractérisent précisément par leurs feuilles. ‘Dawson’s White’, synonyme de ‘Variegata’, est très appréciée pour ses feuilles panachées d’un vert presque bleuté marginées largement de blanc crème. ‘Looking Glass’ surprend avec des feuilles d’un gris givré très original orné de veines vert franc. ‘Langtrees’ a des feuilles plus classiques d’un vert moyen souvent piqué de quelques points crème. Enfin, ‘Jackfrost’ a des feuilles gris argent, pointues et grandes.

Des soins simples mais très utiles
Ces brunneras sont solides et de croissance lente. Elles demandent seulement à être à l’ombre, et si possible, au pied d’un arbre où le sol reste frais et drainant toute l’année. La terre sera neutre ou acide, plutôt fertile. Très rustiques, elles supportent des froids jusqu’à -20°C. En revanche, elles souffrent vite si l’été est très chaud et sec. Il faudra arroser un peu et pailler pour garder un peu de fraîcheur. Autre précaution à prendre, il faut supprimer les hampes florales fanées. Vous éviterez à la plante une fatigue inutile. Désherbez soigneusement entre deux pieds. Le paillage permet précisément de garder le sol propre. Enfin, supprimez les feuilles abîmées par des chaleurs et une sécheresse trop fortes.

Ne divisez pas trop tôt
La meilleure façon de multiplier les brunneras est de les diviser. On opère en octobre car au printemps on risque trop de les déranger alors qu’elles resurgissent. Mais attention, il faut diviser les sujets déjà bien denses, c’est-à-dire qui ont au moins quatre ou cinq ans. N’oubliez pas que les brunneras sont de croissance lente. Il faut se montrer patient avec elles. D’autre part, il arrive souvent que les variétés panachées comme ‘Dawson’s White’ virent au vert uni après division, surtout quand on opère sur des sujets encore trop jeunes. Enfin, sur les brunneras, cette division des souches n’est pas toujours facile. C’est la raison pour laquelle on a tout intérêt à intervenir sur des sujets denses.

Pensez à les baliser
Les brunneras font partie de ces vivaces qui disparaissent totalement du sol en hiver. Il est donc plus prudent, au moins les premières années, de les pointer avec une baguette pour éviter de piétiner l’endroit. C’est aussi utile au printemps pour ne pas risquer d’arracher une jeune pousse à peine sortie de terre quand on désherbe dans les parages. Avec un peu d’expérience, ces risques disparaissent. Enfin, si vous plantez en octobre, associez-les aux épimédiums, aux hostas, aux ancolies, aux dicentras et aux tulipes et fritillaires.