‘Mutabilis’ est un rosier vraiment atypique. Introduit en Europe à la fin du 19e siècle on ignore tout de ses origines réelles. Il peut fleurir sans aucune pose durant sept mois et ses fleurs ont la légèreté des papillons. Un aspect tout à fait unique chez un rosier. Et en plus il peut s’avérer solide.
‘Mutabilis‘ tient vraiment une place à part au sein de la grande famille des rosiers. D’abord parce qu’on ne connait pas précisément ses origines. On le dit issu d’un croisement entre Rosa chinensis et Rosa gigantea mais c’est sans certitude. On a pris l’habitude de le classer parmi l’espèce Rosa chinensis sans être convaincu du lien entre cette variété et cette espèce. On le retrouve aussi parfois sous le nom de Rosa indica ‘Mutabilis’ mais sans raison précise. Bref, ‘Mutabilis’ est une énigme. Mais il est aussi et surtout surprenant à d’autres titres.
C’est souvent le premier et le dernier à fleurir
‘Mutabilis’ est incroyablement précoce. Dans la plupart des régions il commence à fleurir dès le mois d’avril. Et même là où l’hiver est doux les premières fleurs peuvent apparaître fin mars. Et curieusement il fleurit jusqu’aux premiers froids sérieux soit octobre voire parfois début novembre. Certes la floraison est plus forte de fin avril au début juillet. Si le rosier ne souffre pas de sécheresse il reste florifère au cours des deux mois d’été et remonte davantage en septembre avant de ralentir lentement.
Des fleurs simples et légères aux couleurs changeantes
Autre atout, ‘Mutabilis’ porte en même temps des boutons pointus orangés ou rosés, des jeunes fleurs d’un curieux jaune chamois et des fleurs plus matures qui virent au rose puis au saumon et même au rouge carmin en fanant. Le rosier est donc paré de ces fleurs simples, plates, légères et multicolores. L’effet presque aérien vaut d’ailleurs à ‘Mutabilis’ le surnom de rosier papillon. Il est vrai que cette floraison, plus ou moins dense selon les moments, est d’une élégance rare.
Evitez les grands écarts
‘Mutabilis’ aime la constance. Il est rustique car vit bien jusqu’à – 10°, voire – 12° C, mais n’allez pas au-delà. Il aime le soleil, mais beaucoup moins les chaleurs brûlantes d’été. Dans les régions méridionales une ombre légère sera bienvenue. Il lui faut une situation aérée (par exemple en isolé sur une pelouse où il sera en valeur) mais en lui évitant les courants d’air et les vents trop forts. Et puis il aime les sols plutôt fertiles, une bonne terre de jardin, mais attention aux fumures trop fraîches qui peuvent griller ses racines. Le compost doit être très mûr. Enfin un sol neutre ou un peu acide sera parfait mais évitez une terre de bruyère trop franche. Sur sol un peu calcaire il faudra planter un sujet greffé sur R. laxa ou R. canina.
Une taille régulière mais douce
On ne taille pas « Mutabilis‘ comme un rosier buisson classique. Il faut une taille douce début mars, c’est-à-dire rabattre les rameaux d’un tiers environ. On supprime les bois morts ou trop vieux en aérant le centre de l’arbuste. On supprime les fleurs fanées en octobre et pas au fil de la saison.
J’ai un rosier mutabilis très envahissant…puis-je couper au ras, certaines branches sans le nuire?Merci
Comment et quand, tailler un rosier non remontant qui fleuri en mai?
on taille un rosier non remontant toujours après floraison c’est-à-dire en juin, voire début juillet. On rabat les rameaux secondaires à 2 ou 3 yeux en moyenne en partant de la base. Si c’est un rosier liane et qu’il file dans un vieil arbre inutile de le tailler ; laissez-le libre et il refleurira très bien l’année suivante.
Oui, si votre rosier mutabilis n’est pas très jeune (au moins 5 ans) et si vous ne supprimez pas trop de tiges en même temps. L’idéal est d’en rabattre 3 à 4 qui sont en surnombre et s’il en reste attendre l’année prochaine pour terminer le travail ; le choc ne sera pas trop rude pour le rosier.