Une observation attentive de nos plants de tomates nous permettra de mieux comprendre leur type de fonctionnement, leurs fragilités et leurs exigences. Et puis, certaines ressemblances avec d’autres légumes comme la pomme de terre, voire l’épinard, sont tout de même amusantes.
La tomate est généralement présentée dans les différents ouvrages de jardinage comme étant une plante annuelle herbacée plus ou moins ramifiée. Mais une présentation plus détaillée permet de souligner des particularités de la plante qu’on a tout intérêt à connaître lorsqu’on veut la cultiver.
Une racine pivot fragile
On y prête rarement attention et pourtant c’est un point fondamental. Un plant de tomates est doté d’une racine pivot. Il faut en tenir compte dès le départ en ne laissant pas trop longtemps un jeune sujet dans son godet d’origine au risque de gêner la croissance de sa racine. Soyez méticuleux lors du repiquage. Quant à la plantation en terre, prévoyez un trou assez profond pour ne pas avoir à plier la racine pivot et, là encore, pour faciliter le développement à venir du système racinaire.
Des tiges à tuteurer
Ensuite, le plant est doté de tiges plus ou moins épaisses. Elles sont, dans la plupart des cas, rigides, raides, presque ligneuses en fin de saison. Elles sont recouvertes de poils et sont rêches au toucher. Ces tiges sont souvent ramifiées et atteignent en moyenne 1 m de haut, voire 1,50 m et plus. Il faut absolument les tuteurer car elles plient vite sous le poids des feuilles et surtout des fruits.
Attention : les tiges encore jeunes sont cassantes. Vous devez les manipuler avec délicatesse et les tenir au tuteur solidement, mais sans les étrangler ni les blesser.
Des feuilles très variables
La feuille de la tomate est assez caractéristique du genre. Elle est « composée », c’est-à-dire constituée de folioles (entre 7 et 11) répartis par paires sur le pédoncule avec un seul foliole terminal situé à l’extrémité. Ces folioles forment une feuille plus ou moins longue (10 cm jusqu’à 30 cm) selon les variétés… et la nature du sol ! Ces folioles sont le plus souvent très découpés avec un bord denté (pas toujours) et peuvent prendre des formes assez variées : ronds, ovales, cordiformes, proches de l’épinard voire de la pomme de terre. Ces feuilles sont essentielles à l’équilibre général du plant. Certains les suppriment pour favoriser l’ensoleillement des fruits, méthode assez discutée par les puristes. Mais à l’inverse, il ne faut pas que le développement foliaire soit excessif car il pénaliserait la formation des fruits. Or, c’est souvent le cas sur certains terrains fortement azotés.
Des fleurs hermaphrodites
Regroupées par cinq ou huit, les petites fleurs en forme d’étoile, jaunes, forment des grappes retombantes. Chaque fleur (diamètre 2 cm) possède à la fois des organes mâles et des organes femelles. Autogame, une fleur peut donc se féconder elle-même avec son propre pollen. Néanmoins, la pollinisation croisée entre plusieurs pieds est plus sûre.
La tomate est une baie
Ces fleurs fécondées donnent donc des fruits. On parle de « baie » puisqu’il s’agit d’un fruit entièrement charnu qui abrite des graines. Celles-ci sont protégées par une sorte de gangue gélatineuse qui les enveloppe individuellement. Sur des variétés de mi-saison on compte à peu près autant de jours entre le semis et les premières fleurs et entre ces fleurs et la récolte des premières tomates mûres.
Le port déterminé ou non déterminé
Dans l’écrasante majorité des cas, le plant grandit et poursuit son développement tant que les conditions le permettent. Les tiges s’allongent, les feuilles poussent et les fleurs apparaissent toutes les trois à quatre feuilles. On parle alors de port indéterminé. Pour ne pas laisser le plant s’épuiser tout seul, on contrôle et limite son exubérance en pinçant les tiges (on parle de taille) et, bien sûr, en les tuteurant.
A l’opposé, il existe des variétés qui stoppent d’elles-mêmes leur croissance dès qu’elles ont produit un nombre déterminé de bouquets de fleurs (souvent trois ou quatre). On parle alors de port déterminé. C’est généralement le cas de variétés naines qui ne demandent ni pincement, ni même un tuteur. On se contente de pailler pour éviter que les fruits ne soient en contact direct avec la terre.