La Mulenbeckia peut grimper

C’est en rencontrant la pépinière Akébie à la Fête des Plantes de Saint-Jean de Beauregard que j’ai découvert cette aptitude de la belle Mulenbeckia à grimper. C’est tellement manifeste que cette pépinière spécialisée dans les plantes grimpantes (akébies, clématites, jasmins, ampelopsis entre autres) classe cette plante parmi les grimpantes. Il faut juste lui mettre à portée un grillage ou un filet aux mailles fines pour qu’elle puisse s’en saisir et s’accrocher facilement.

En + : Surélevée, ou en pot, Mulenbeckia peut aussi être retombante. Les longues tiges et le feuillage très fin forment alors un écran superbe.

Abutilon du grand fleuve

Pour beaucoup, l’abutilon est cet arbuste de serre froide ou de véranda qu’on sort dans les massifs des jardins publics l’été. C’est sans compter sur cette espèce originale, plus rustique qu’on le pense et très décorative.

C’est à coup sûr une touche exotique au jardin. Cet abutilon n’est pas comme les autres espèces du même genre. Son style est particulier et surtout ses fleurs sont toujours très appréciées.

Il est rustique malgré ses origines subtropicales
Cette espèce aussi originale est A. megapotamicum, ce qui signifie l’abutilon du grand fleuve. Originaire du Brésil et des régions subtropicales d’Amérique du Sud, le grand fleuve serait sans doute Rio Grande. Quoi qu’il en soit, A. megapotamicum s’est adapté à nos climats. Son feuillage reste persistant jusqu’à -2° à -3°, devient semi-persistant jusqu’à -5°C et disparait si le froid s’intensifie. A partir de -8°C il faut pailler sérieusement au pied. Cela laisse tout de même de la marge, même si cet abutilon est plus adapté aux climats doux. Mais si vous craignez des froids rigoureux, vous pouvez le planter en bac et le rentrer sous serre froide durant quelques semaines.

Il est vigoureux et peut être conduit en grimpant
Les abutilons, notamment cette espèce, sont de croissance assez lente. Il leur faut du temps pour commencer à se développer (deux ou trois ans). Néanmoins, ils sont vigoureux et s’étalent à l’aide de rameaux longs et souples. Planté dans un massif, A. megapotamicum atteindra 1,20 à 1,50 m de haut avec un port retombant. Toutefois, si on le palisse contre un mur au soleil et à l’abri des vents, il peut atteindre 3 m de haut. Les anglais l’appellent « Trailing Abutilon« , ce qui souligne sa belle vigueur.

Des lanternes chinoises très originales
L’atout principal de cette espèce reste sa floraison. Elle intervient le plus souvent en juin et se prolonge jusqu’à la fin de l’été. Dans les Côtes d’Armor, on voit encore des fleurs jusqu’à la fin octobre. C’est à l’aisselle des feuilles qu’elles apparaissent, solitaires, pendantes, tenues par un long pédoncule. Les pétales sont jaune vif, le calice allongé est rouge et les étamines noires. Elles ne sont pas parfumées mais attirent tout de même de nombreux papillons. Au soleil, la floraison est toujours plus soutenue qu’à la mi-ombre, surtout si le sol est assez fertile. Une terre neutre à acide et humifère est idéale mais cet abutilon s’adapte aussi sur un sol un peu calcaire.

Des cultivars panachés
L’espèce type a des feuilles pointues d’un vert franc avec un bord denté. Elles sont légèrement palmées, un peu comme des feuilles d’érables. Il existe des feuilles panachées de crème ou de blanc avec les variétés ‘Variegatum’ et ‘Aureum’. ‘Canary Bird’ a des fleurs d’un jaune très vif. ‘Kentish Bell’ a un feuillage vert foncé intéressant. Les fleurs de ‘Melon Delight’ sont saumon et ‘Grandiflorum’ mérite son nom avec des longues fleurs.

Walter Brousse

Le faux sureau

Il n’est pas franchement beau et ne sent pas franchement bon. Il est vite envahissant et menace la biodiversité sur l’aire qu’il occupe. Et c’est difficile de le supprimer. Mais ce vilain petit canard peut tout de même être utile.

On l’appelle à tord le faux sureau car le sureau connu est l’arbre (Sambucus nigra) qui fleurit en mai le long des voies ferrées et dans les friches. Pourtant, ce sureau yèble est bel et bien un Sambucus espèce ebulus. D’ailleurs, ses fleurs et ses fruits ressemblent à ceux du sureau en arbre même s’ils sont dressés vers le ciel et non retombants comme sur l’arbre.

Il est toujours redouté
Ce sureau yèble, ou hièble, ou petit sureau, est une vivace herbacée et rhizomateuse. Elle disparait totalement l’hiver. Au printemps, ses rhizomes émettent de nouvelles tiges qui ne se lignifient pas au fil des saisons. Evidemment, les rhizomes courent sous la terre. Quelques plants deviennent vite une colonie envahissante.
Le yèble investit les talus qui bordent les chemins et les champs ou encore les lisières des forêts humides. Quand ce sauvageon s’installe, il couvre l’espace et menace directement toute biodiversité. En plus, il ne suffit pas de le faucher pour s’en débarrasser. C’est toujours long et difficile de supprimer une plante rhizomateuse.

Comment l’identifier
Le sureau yèble est assez facile à reconnaître. Hautes de 50 cm à 1,50 m, les tiges portent des feuilles composées qui comptent chacune entre 7 et 11 folioles. Les petites fleurs, blanches avec des anthères pourpres, sont regroupées en corymbes plates et tournées vers le haut. Elles apparaissent entre juillet et septembre. Elles font place ensuite à des baies d’un noir violacé, brillant. Toutes les parties de la plante sont toxiques, mais peuvent rendre service.

Une décoction à tester
En effet, les feuilles du sureau yèble, comme celles du sureau noir (l’arbre), sont utilisées en décoction pour protéger les rosiers du marsonia (maladie des taches noires) et du mildiou. En plus, la solution serait inoffensive pour les coccinelles et les abeilles.
Il faut faire bouillir 30 minutes 500 g de feuilles fraîches et hachées dans 3,5 l d’eau.
On rajoute un peu d’eau pour maintenir le niveau au cours de l’ébullition.
Ensuite, on filtre et on pulvérise froid et pur (sans diluer).
On peut stocker dans des bouteilles fermées durant 2 à 3 mois.

Walter Brousse

En + : C’est en juin, avec des jeunes feuilles, qu’il faut faire les décoctions utilisables sur les rosiers.

Le nettoyage d’automne

Une fois que toutes les feuilles de vos pommiers sont tombées au sol, il est temps de passer un sérieux coup de balai. En effet, ce sont autant d’abris pour parasites en tous genres qu’il faut éliminer. Même chose avec les fruits pourris au sol ou encore restés sur branche. Il faut ensuite en profiter pour brosser le tronc et les départs des branches charpentières. A l’aide d’un balai-brosse, on élimine les mousses, les lichens, les vieilles écorces. Là encore, ce sont autant de caches idéales pour permettre aux larves d’hiverner. Si nécessaire, prenez aussi le temps de vous débarrasser des boules de gui. C’est avec un greffoir qu’on peut creuser légèrement le bois au niveau de l’ancrage du pédoncule pour que le gui ne resurgisse pas aussi vite.
Enfin, en fonction de l’état de l’arbre, vous pourrez, en janvier, appliquer un blanc arboricole ou un lait de chaux, soit prêt à l’emploi, soit préparé par vos propres soins. Un tel badigeon est très efficace à raison d’une application tous les trois ans.

En + : ne compostez surtout pas les feuilles des arbres fruitiers.

L’eau de cuisson pour désherber

Lorsque vous cuisez des pommes de terre, ne jetez pas l’eau de cuisson dans l’évier. Versez-la plutôt dans une allée que vous voulez désherber.
L’eau encore chaude (voire presque bouillante), va « cuire » sur place les mauvaises herbes les plus coriaces.
Mais l’efficacité de cette astuce tient aussi au fait que l’eau soit riche en amidon. Vous pouvez donc également récupérer l’eau de cuisson du riz.
C’est simple et non polluant.

Alstroemères

Ces vivaces tubéreuses forment de grands massifs colorés très tard dans l’année. Elles demandent parfois un peu de temps avant de fleurir aussi généreusement. En plantant en automne,vous gagnez une année. Robustes, rustiques, florifères, faciles, ces hybrides ont tout de même quelques exigences qu’il faut savoir satisfaire.

C’est toujours étonnant de voir un massif en fleurs en plein mois de novembre. Et pourtant, chaque année, j’admire ces brassées multicolores d’astroemères, aussi bien dans le Loir-et-Cher que dans l’Oise ou dans les Côtes d’Armor. Mais attention, toutes les alstroemères n’ont pas cette capacité à fleurir si tardivement.

Des hybrides plus costauds que les espèces types
Le genre Alstroemeria compte près d’une cinquantaine d’espèces. Parmi les plus connues, A. psittacina (50 cm de haut) est appelée l’alstroemère perroquet en raison de ses fleurs brun-rouge strié de vert et taché de noir. A. aurantiaca (70 à 80 cm de haut) a des fleurs jaunes ou d’un beau rouge-orangé. A. inticancha, A. aurea, A. pulchella, A. pelegrina sont également assez répandues, ou plus précisément l’étaient du temps de nos grands-mères. En effet, ces lys des Incas plaisaient beaucoup dans les années soixante, même si elles étaient d’une rusticité assez moyenne (- 5° à – 8 °C). On appréciait leurs floraisons estivales (juin à septembre) et leur touche jugée à l’époque un peu exotique. Puis, plusieurs hybrides ont été mis au point et commercialisés, notamment certains issus de croisements entre A. ligtu et A. haemantha. Ces alstroemères ont le mérite de proposer des floraisons très colorées, et surtout, beaucoup plus longues. C’est le cas par exemple de A. x ‘Indian Summer’ dont les fleurs jaunes, orangées, rouges, sont encore épanouies fin novembre. Rustiques jusqu’à – 10 °C, elles sont aussi solides avec des tiges bien dressées et résistantes aux maladies.

Avant de planter, choisissez bien l’emplacement
Les alstroemères sont faciles mais elles n’aiment pas être trop souvent déplacées. Autant bien choisir l’endroit où vous les plantez et ne pas y revenir trop vite. Et le bon emplacement c’est d’abord une terre moyenne à fertile, fraîche, assez meuble, en tout cas drainante, neutre, acide ou même légèrement calcaire. Si votre terre est trop compacte et durcit en été, la souche tubéreuse de l’alstroemère éprouvera de vraies difficultés à s’installer et prospérer. Quant à l’exposition, l’alstroemère doit profiter d’une place ensoleillée mais pas brûlante en plein été. On peut également la planter à mi-ombre, c’est-à-dire avec le soleil du matin ou de fin de journée, assez doux, et une ombre légère aux heures les plus chaudes pour ne pas « griller ».

La souche tubéreuse doit être bien enterrée
L’alstroemère est dotée d’une souche tubéreuse. Méfiez-vous vraiment des sachets plastiques qui ne contiennent souvent que des fragments de souches et dont la reprise n’est pas certaine. Préférez des plants vendus en pot dont vous pouvez inspecter facilement la motte. A la plantation, creusez un trou assez profond mais surtout trois à quatre fois plus large que le diamètre de la motte, pour permettre aux radicelles de s’installer. Avant la mise en place, apportez un bon compost ou un terreau de feuilles. Ensuite, plantez en enterrant suffisamment la motte. Le haut doit être un peu plus bas que le niveau du sol, de façon à concentrer l’arrosage autour du pied. C’est à cette condition que vous obtiendrez une floraison dès le premier été qui suivra la plantation.

Pourquoi les alstroemères rechignent-elles à fleurir 
D’abord on doit commencer par se méfier de notre impatience. L’alstroemère est un peu longue à s’installer. Elle peut demander deux à trois ans pour fleurir généreusement. Laissez-lui le temps qu’elle demande et n’oubliez pas qu’en plantant à l’automne, on gagne souvent un an de patience. Ensuite, tous les paramètres recensés plus haut doivent être satisfaits. J’ai fait une fois l’amère expérience de planter une belle alstroemère au printemps dans une situation pourtant ensoleillée et sur une terre drainante et fertile. J’avais bien pris soin d’enterrer correctement la plante. En revanche, à proximité, un jeune mimosa (Accacia dealbata) développait de puissantes racines qui asséchaient la terre autour d’elles. Et les alstroemères en souffraient. Les quelques jours de pluie ne suffisaient pas à mouiller en profondeur. Il est indispensable d’arroser une fois par semaine pour garder le sol frais au printemps et en été la première année. Il faut aussi maintenir cette fraîcheur avec une bonne couche de paillis. Mais là encore, faites bien attention : ne mettez pas de la paille qui étoufferait rapidement la plante. Préférez des fougères sèches, légères, qui laissent respirer la plante tout en restant très efficaces. Enfin, éliminez les mauvaises herbes (souvent la chélidoine) qui imposent une concurrence sur les arrosages, mal vécue par des jeunes alstroemères.

Divisez l’alstroemère si vous devez la déplacer
Si vous n’avez pas pris toutes les bonnes dispositions, ou si la plante tout simplement végète là où vous l’avez installée, il ne faut pas hésiter : déplacez-la. Même si elle n’adore pas ça, c’est la seule solution pour la relancer. Comme la pivoine herbacée, l’alstroemère peut se montrer parfois un peu capricieuse sans raison apparente et rechigner à bien fleurir. L’idéal est d’intervenir en automne, entre octobre et Noël, par temps doux et couvert, voire pluvieux. On commence par rabattre toutes les tiges à 5 cm du sol. Ensuite, on plonge en profondeur la fourche-bêche à côté de la souche de façon à ne pas risquer de la blesser et on enlève une grosse motte. Surtout, avant de replanter, on divise en deux ou trois la motte existante de façon à assurer la reprise. On plante alors sans attendre et en arrosant copieusement. En d’autres termes, on ne déplace pas une alstroemère sans la diviser, ce qui revient à la multiplier. Mais elle le vaut bien !

Louis Vittu

Calycanthes

L’arbre aux anémones est peu connu. Les espèces cousines et les nouveaux cultivars le sont encore moins. On admire leurs floraisons imaginant qu’ils sont fragiles ou capricieux. Or, ils s’adaptent à peu près partout.

Ils fascinent avec leurs floraisons très originales. On les croirait fragiles alors que ces arbustes sont de vrais costauds. On les soupçonne même d’être capricieux avec des exigences qu’ils n’ont pas. A chaque fois qu’on en croise dans les foires aux plantes il est difficile de résister. Et pourtant, malgré de nombreuses qualités, ces calycanthes sont encore presque considérés comme des plantes rares. On en voit encore très peu, même dans les jardins d’amateurs les plus beaux.

L’arbre aux anémones
L’espèce la moins rare du genre Calycanthus est C. floridus. On la surnomme arbre aux anémones en raison de ses grandes fleurs si atypiques (diamètre 6 à 8 cm). Composées de pétales linéaires rouge brun, elles semblent posées sur les branches. La floraison a lieu en juin et juillet, parfois dès le mois de mai. Elles libèrent un parfum fruité qui attire les insectes pollinisateurs. La floraison remonte un peu à partir du milieu de l’été et début automne. Cet arbuste est encore appelé arbre Pompadour. Il est beaucoup plus résistant qu’on le suppose. Il n’est sensible à aucune maladie particulière et ne craint pas spécialement de parasites. Enfin, on le dit rustique jusqu’à -15° à -20°C. Mais à Montréal, au Canada, il supporte des paquets de neige et des gels encore plus intenses sans que cela gêne sa floraison en fin de printemps.

L’arbre aux épices
L’espèce C. floridus nous vient de Floride. C. occidentalis est originaire de Californie. Très proche de l’espèce précédente, on le surnomme aussi arbre aux épices. Il est vrai que l’écorce, mais aussi les feuilles, libèrent un parfum de camphre, surtout quand on les écrase. Mais attention, certaines parties du calycanthe peuvent s’avérer toxiques, surtout les graines. La fleur de C. occidentalis (8 cm) est un peu plus grande que celles de l’espèce cousine. Pour le reste, il n’y a pas de différences notables. On tient là un arbuste compact à l’âge adulte qui ne dépasse pas 2 à 3 m de haut pour 2 m de large. Cela facilite les choses pour lui trouver une place dans les petits jardins.

Les nouveaux hybrides
Depuis quelques années, on voit de nouveaux cultivars sous le nom de Sinocalycanthus. Ils sont en réalité issus de croisements entre les espèces de Chine (C. sinensis) et américaines. C’est le cas de Sinocalycanthus x raulstonii ‘Venus’ avec ses grandes fleurs blanches (10 cm) au coeur pourpre. La floraison de printemps (avril, mai) est soutenue et remonte un peu en fin d’été. Les feuilles caduques d’un vert tendre virent au jaune d’or en automne. Et puis, plus récent, ‘Hartlage Wine’ est un cultivar aux grandes fleurs rouge bordeaux spectaculaires.

On plante maintenant
Oui, cet arbuste est à la fois très rustique et très solide. Si on le trouve dans les régions à terre acide, ce n’est pas pour autant un arbuste de terre de bruyère. Il a peut-être une préférence pour les sols neutres ou acides, riches, mais il supporte aussi les sols un peu calcaires et moyens. On a tout intérêt à le planter en octobre pour qu’il ait le temps de s’installer avant le premier été. Il faudra tout de même l’arroser régulièrement tout au long de la première année en le paillant de mai à septembre pour garder le sol frais. On lui réserve un endroit ensoleillé (mais pas de soleil brûlant), ou avec une ombre légère l’après-midi. Attention, trop d’ombre réduirait la floraison.

Catherine Larenaudie

 

Céleri-rave

Si vous ne l’avez pas encore fait, dégagez le tiers supérieur de la boule (la racine) en retirant la terre. Otez les radicelles qui apparaissent sur la rave et sur les feuilles déjà jaunies. On supprime encore les feuilles les plus basses et les plus grandes en rabattant leur pétiole à la base. Surtout n’arrosez pas. Mieux, si vous devez affronter de fortes pluies, couvrez le rang d’un tunnel. Normalement, on compte environ 6 à 7 mois après le semis (donc 5 mois environ après le repiquage) pour récolter. C’est donc en septembre ou octobre mais n’attendez pas trop sinon la chair de la rave va vite durcir. Soulevez la racine à la fourche-bêche sans risquer de blesser le légume. Secouez pour faire tomber le gros de la terre et laissez ressuyer deux jours à l’air libre sur la paille. Ensuite, rabattez les feuilles et les radicelles et stockez à la cave.

En + : Si le temps est maussade, anticipez la récolte. Les raves seront parfumées et saines.

Les cheveux dérangent les lapins

Selon les années et les régions, on peut devoir affronter de véritables invasions de lapins. Leur capacité à proliférer n’est pas une légende. Et malheureusement, les ravages qu’ils causent au jardin sont conséquents. Ils sont si nombreux que vous ne pouvez pas faire grand chose si ce n’est protéger les zones les plus sensibles comme le potager. Pour y parvenir, soit vous clôturez l’ensemble avec un grillage enterré sur au moins 20 à 30 cm de profondeur, soit vous ceinturez la zone avec une bande de cheveux. Eh oui, les lapins en ont horreur au point de reculer. Ce n’est pas très joli mais discret. C’est facile de s’en procurer chez un coiffeur. C’est gratuit. C’est rapide à mettre en place. Ce n’est ni polluant, ni dangereux pour les autres animaux.

Chèvrefeuille : un parfum inimitable

Si vous décidez de planter un chèvrefeuille, vous avez l’embarras du choix. Il existe plusieurs espèces et de très nombreux cultivars qui souvent se ressemblent.

Les 4 espèces principales
Le nom botanique du chèvrefeuille est Lonicera. Ce genre compte des arbustes persistants (L. nitida), des couvre-sols (L. pileata), et, bien sûr, des grimpantes. Dans cette catégorie, l’espèce L. japonica compte quelques cultivars très connus comme ‘Halliana’, un vigoureux qui monte à 8 m. Ses fleurs blanches virent au fil du temps vers le jaune. ‘Chinensis’ (fleurs jaunes et blanches) et ‘Superba’ (fleurs rouge corail) grimpent à 6 m. Plus originale, ‘Aureoreticulata’ a des feuilles vert tendre veiné de jaune.
Autre espèce, L. heckrotii est très florifère même si elle dépasse rarement 5 m de haut (ce qui est déjà beau). L’un des cultivars les plus connus est ‘Gold Flame’ avec ses fleurs jaune orangé et rose. Au sein de l’espèce L. periclymenum, on adore les longues floraisons de ‘Graham Thomas’, blanc virant au jaune de juin à octobre. La belle ‘Serotina’, blanc foncé, est au top en fin d’été. Enfin, si tous ces cultivars ont un parfum délicieux, c’est encore l’espèce L. caprifolium qui a le plus puissant, surtout en plein été. Tous ces chèvrefeuilles sont faciles, rustiques (-15° à -20°C) et de croissance rapide. Mais encore faut-il acheter un « bon » sujet.

Cherchez le bon plant
Chez un pépiniériste, vous ne devriez pas avoir de souci sur la qualité du sujet. Dans une jardinerie, vous devez inspecter la motte. Si les racines sortent en nombre du fond du pot, cela prouve qu’elles forment un bloc trop dense (on parle alors de « chignon »). Au mieux, prenez un autre sujet. Au pire, n’arrachez pas mais découpez le plastique pour libérer la motte en douceur et faites-la tremper dans une bassine d’eau un quart d’heure avant de planter.

Un support obligatoire
Les chèvrefeuilles aiment le soleil même si sous une ombre légère, ils sont souvent moins convoités par les pucerons. Leurs tiges sont volubiles, ce qui signifient qu’elles s’enroulent toutes seules autour d’un support. Mais encore faut-il leur en offrir un. Pas question de placer le chèvrefeuille le long d’un mur ou une cloison de bois lisse. Tendez près de cette paroi (sans plaquer contre la surface) un grillage ou un treillage. La plante pourra alors grimper.

Une taille bien utile
On dit souvent que le chèvrefeuille n’a pas besoin d’être taillé. C’est faux. Chaque année, en fin d’hiver, supprimez toutes les brindilles sèches et rabattez au moins de moitié les rameaux qui portent les yeux. La plante n’étouffera pas sous ses propres feuilles, sera plus florifère et moins sensible au blanc. Les sujets dégarnis et âgés sont rabattus à 1 m du sol pour les relancer.

Jules Bara