Faire un potager surélevé

On a déjà vu des astucieux élaborer des assemblages de palettes plus ou moins stables et pas très solides. Aujourd’hui, nous vous proposons de faire vous-même un potager surélevé durable et surtout à vos justes mesures.

Que la terre est basse !
En partant de ce constat, certains ont eu l’idée d’en élever une petite surface afin qu’elle devienne plus facilement accessible. Une aubaine pour beaucoup d’entre nous, surtout pour les personnes à mobilité réduite, ou celles souffrant d’un mal de dos chronique. De plus, le potager surélevé présente l’avantage d’être protégé des visiteurs indélicats comme les lapins, les taupes, mais aussi parfois les chiens. Bien qu’il existe déjà des modèles tout faits dans le commerce, faire soi-même son potager surélevé représente bien évidemment une économie. C’est aussi l’occasion de construire une version totalement adaptée à vos besoins et à vos envies, tant d’un point de vue esthétique que pratique et surtout avec des dimensions correspondant à l’espace disponible. Dans cet article, nous n’évoquerons que les équipements en bois, mais d’autres matériaux sont tout à fait envisageables.

La version classique
Le plus simple consiste en un carré, ou un rectangle, composé de petites poutres verticales qui servent à la fois d’angles et de pieds sur lesquelles on vient fixer horizontalement des planches de façon à créer le pourtour. Vous démarrerez le fond du « potager » en calculant qu’il vous faut au moins 35 cm de terre pour votre culture. La hauteur doit évidemment être adaptée à l’utilisateur, si la personne travaille debout ou plus souvent assise, voire si elle est en fauteuil roulant.

Les bons matériaux
Pour les poutres, utilisez 4 chevrons dans un bois prévu pour l’extérieur et de section 100 x 100 mm (longueur environ 1,20 m) ou 8 chevrons de 50 x 100 mm (comme sur les photos). Prenez aussi des tasseaux de 25 x 25 mm pour servir de lien aux planches si la longueur de votre « potager » dépasse 2 mètres.
Pour les planches, la bonne épaisseur est de 25 à 30 mm. Le bois est de bonne qualité, naturellement imputrescible ou traité à haute température, ou même traité autoclave (sachez que c’est un traitement chimique) mais normalement la terre ne doit jamais être en contact avec le bois. Surtout ne prenez jamais de bois aggloméré qui gonfle, se déforme, puis se détruit à l’humidité.
Pour la visserie, prenez des vis à bois de 5 x 75 ou 6 x 80 mm.
Pour la toile de plantation, prenez un morceau qui soit légèrement supérieur à la surface de votre « potager ». Vous pouvez également opter pour une bâche imperméable dont les dimensions sont équivalentes à un peu plus de la surface du pourtour de votre « potager ».
Pour l’outillage, il faut disposer d’une perceuse, d’une visseuse ou un tournevis, d’une scie circulaire ou à défaut d’une scie manuelle, d’une agrafeuse murale, d’un marteau, d’un mètre et éventuellement d’une équerre de menuisier.

Tasseaux de 50×100 mm pour une structure vraiment solide

La construction
La longueur des chevrons déterminera la hauteur finale de votre potager. C’est à vous de la définir en fonction de ce que vous souhaitez. On compte généralement 110 à 120 cm (comme pour des meubles de cuisine). Coupez les planches à la longueur voulue et vissez-les aux quatre chevrons. Utilisez l’équerre de menuisier pour vous assurer que les coins sont bien perpendiculaires. Si vous n’utilisez pas des vis auto-taraudeuses, il est préférable de pré-percer les trous dans les planches afin d’éviter que les vis ne cassent lors du vissage. Pour renforcer la stabilité de l’ensemble, des planches peuvent relier les pieds deux à deux à mi-hauteur.

Il faut une caisse solide
Par définition, un potager surélevé est bien hors sol. Il faut donc prévoir la construction du fond. Celui-ci devra évidemment être assez solide pour supporter le poids de la terre. Vous pouvez fabriquer un fond avec des planches en bois en les vissant directement sur les planches du contour ou sur une baguette fixée contre le bas des planches du pourtour. Le but est de créer un support sur lequel les planches du fond reposeront. Attention, ces planches ne doivent pas être trop serrées entre elles. Il faut prévoir des petits espacements pour que l’eau puisse s’écouler. Sur ce fond, vous placerez une toile de plantation perméable pour éviter que la terre ne s’échappe par les interstices. Laissez remonter cette toile contre le bord de la caisse du potager. Cela évitera à la terre d’être en contact direct avec les produits chimiques utilisés pour traiter le bois et ça protègera le bois lui-même. De temps en temps, pensez à surveiller l’état des planches du fond, car le bois a beau avoir été traité pour l’extérieur, l’humidité constante risque de le dégrader. Pour prévenir ce danger, vous pouvez remplacer la toile de plantation du fond par une bâche imperméable, mais dans ce cas, il faudra faire des trous dans la bâche au niveau des interstices, pour permettre à l’eau de s’écouler. Quelle que soit la solution choisie, souvenez-vous qu’en aucun cas les toiles de protection ne doivent empêcher l’eau de s’écouler.
Si vous tenez absolument à cultiver des légumes racines comme les carottes ou les betteraves, vous devrez prévoir une profondeur en conséquence. Mais rappelons que ce genre de potager surélevé est avant tout destiné à la culture de légumes feuilles et fruits. Une fois le travail terminé, il ne reste plus qu’à remplir la caisse de ce potager avec une bonne terre végétale mélangée à du compost.

Le potager mobile
A condition que votre potager surélevé ne soit pas trop imposant et que vous souhaitiez l’installer sur un grand balcon ou sur une terrasse, vous pouvez prévoir l’installation de roulettes qui permettront de le déplacer facilement. Attention, une fois rempli de terre, votre potager pèsera lourd. Choisissez donc les roues en conséquence.

Des formes originales
Comme nous venons de le voir, les potagers surélevés sont la plupart du temps carrés ou rectangulaires. Ceci dit, rien ne vous empêche de créer des formes plus personnalisées, afin d’optimiser votre espace ou de laisser libre cours à vos talents artistiques. En forme de L, de U ou plus complexes encore, le principe de base de construction expliqué juste avant reste valable. Il faut juste adapter les dimensions des éléments à la forme que vous souhaitez créer. Nous vous avons montré un système de construction simple, avec des planches. Vous pouvez également exécuter de belles réalisations en utilisant des poutres ou des rondins de bois. Dans ces cas, le principe reste le même mais la réalisation est un peu plus compliquée.

On peut réaliser de grands formats à partir du même principe.

L’option serre à semis
Vous aurez probablement besoin de les protéger en créant une petite serre tunnel. Il suffit, lors de la construction, d’inclure des morceaux de tubes PVC, à la verticale de part et d’autre des deux plus grands côtés. Vous insérez ensuite dedans d’autres tubes souples afin de créer l’armature et vous n’avez plus qu’à disposer dessus une toile adaptée. C’est très pratique, car vous pouvez mettre cela en place au début du printemps puis le retirer quand les risques de gel sont définitivement passés.

François Willemin

Mûres : les variétés sans épines

On connait bien les mûres qu’on cueille dans les ronciers sauvages, (Rubus fructicosus), en fin d’été. Mais il existe des variétés sans épines qu’on peut installer au jardin. On les plante en octobre comme des framboisiers. Les variétés les plus connues sont ‘Triple Crown’, ‘Jumbo’, ‘Loch Ness’. Plantez au soleil et prévoyez de palisser sur de solides fils de fer pour optimiser la floraison et donc la production mais aussi pour faciliter la récolte. Ces mûriers produisent chaque année des tiges nouvelles qui fructifient l’année suivante. Après récolte, on les supprime en les rabattant à la base pour faciliter l’émergence des jeunes tiges. Et comme avec les fruits des ronciers, on fait d’excellentes confitures de mûres.

En + : Plantez en bord de potager. Il y a du soleil et les fleurs, très mellifères, attirent toujours de nombreux pollinisateurs.

Une pluie de prunes

Chez Cathy, le prunier semble avoir battu des records cet été. Les fruits mûrs tombaient à la moindre brise. Et forcément, même en faisant attention, on finissait par marcher sur les prunes. Du coup, le plus simple fut de dérouler une grande bâche plastique sous les branches et de secouer le tronc. C’est une vraie pluie de prunes qui s’est abattue. Pourtant, on n’a pas secoué bien fort. Il a suffit ensuite de relever les quatre coins de la bâche pour récupérer au centre, tous les fruits. C’est moins éreintant. Cathy a récolté 20 kilos sous un arbre et elle en a perdu !

Les haies fruitées d’aubépines

De septembre à novembre, les aubépines se couvrent de fruits rouges. Ils sont plus décoratifs que savoureux mais attirent les oiseaux et embellissent les haies des jardins et des champs.

Dans nos campagnes, on l’appelle encore épines blanches par opposition à l’épine noire (le prunellier). Il est vrai que l’aubépine est dotée de gros piquants acérés. Son nom botanique est Crataegus. Ce genre compte plusieurs centaines d’espèces mais trois seulement sont indigènes dans nos régions.

L’aubépine monogyne
C’est sans doute la plus répandue. Elle est présente dans toutes les régions. Laissée libre, elle peut atteindre 8 à 10 mètres après de nombreuses années. Elle est de croissance lente mais longévive (300 à 500 ans). Mais en réalité, on l’utilise dans les bocages, pour borner les pâtures. Sa ramure très dense et ses épines puissantes forment une barrière infranchissable pour le bétail. Il existe de nombreux cultivars de cette Crataegus monogyna, certains à fleurs blanches, d’autres roses et même rouges. Ses feuilles sont plus petites que sur l’aubépine commune mais profondément divisées et à 5 ou 7 lobes. En septembre, les fruits rouges apparaissent. Les oiseaux peuvent se régaler. L’aubépine monogyne aime les sols secs mais pas trop acides.

L’aubépine commune
Moins haute que sa cousine, l’aubépine commune (Crataegus oxyacantha) ne dépasse pas 5 mètres. Le tronc se divise dès le départ, ce qui lui donne très vite la forme d’un buisson épineux dense. Elle aussi est plantée pour faire des haies défensives. Sa floraison en mai, plus précoce que celle de C. monogyna, est le signe dans les régions froides que les dernières gelées les plus tardives sont définitivement passées. Les feuilles sont plus ou moins arrondies et d’un vert sombre presque brillant. Les fruits sont mûrs au début de l’automne. Ils ressemblent à des petites pommes d’un rouge écarlate et présentent chacun deux noyaux.

L’azerolier dans le midi
La troisième espèce indigène chez nous est C. azarolus dit azerolier. On le trouve plutôt près de la Méditerranée, notamment en Corse. Les fruits, 2 cm de long, rouge vermillon, plus gros sur certains cultivars, sont plus goûteux.

Catherine Larenaudie

 

Courges : 3 gestes utiles en fin d’été

Qu’il s’agisse d’un giraumon ou d’un potiron, d’une butternut ou d’un potimarron, il est important de ne pas rater les deux derniers mois de culture.
En fin d’été, il faut stopper les arrosages. Les fruits ne grossiront plus. Ils vont juste poursuivre leur maturité quelques semaines.
Second geste indispensable, vous devez glisser sous chaque fruit un paillage pour éviter tout contact direct avec la terre. Il serait dommage que les pluies de septembre mouillent le sol et du coup pourrissent les courges. Utilisez de la paille, des fougères sèches, des paillettes de lin (mais c’est vite coûteux), du bois broyé.
Enfin, troisième précaution, supprimez les feuilles en surnombre et les plus abîmées. Elles fatiguent inutilement le plant et peuvent surtout constituer des abris pour des parasites de toutes sortes.

En + : dans les régions les plus froides, n’attendez pas les premières gelées blanches pour récolter.

Oligo-éléments : identifiez les carences

Chaque oligo-élément occupe une place spécifique dans le développement d’une plante. On les utilise généralement en faibles quantités mais ils n’en sont pas moins indispensables à la bonne santé de nos cultures, arbustes et rosiers.

En plus des éléments nutritifs majeurs que sont l’azote, le phosphore et le potassium, chaque plante doit trouver dans le sol d’autres éléments. Pour estimer les quantités nécessaires, il faut se rendre à l’échelle des grandes cultures et parler de besoins à l’hectare. Ainsi, pour les éléments nutritifs secondaires tels que le soufre, le calcium ou même le magnésium, on parle en kilogrammes par hectare. Toutefois, pour les oligo-éléments qui nous intéressent aujourd’hui, les quantités se mesurent en grammes par hectare. Pour nos plantes, l’absorption insuffisante de ces oligo-éléments provoque des troubles végétatifs qui sont appelés maladies de carences. Sans entrer dans des détails trop techniques, voire scientifiques, il est donc important de connaître les principaux oligo-éléments et leurs fonctions. Ainsi comprend-t-on mieux certaines faiblesses de nos cultures, notamment potagères. En identifiant le problème, on peut essayer de le résoudre.

Le fer
Il est absorbé par les racines sous forme d’ion ferreux. Bien qu’abondant dans le sol, l’absorption du fer par les racines est complexe car dans des conditions oxydantes, c’est-à-dire avec un sol alcalin au pH élevé, il disparaît et se transforme en oxyde ferrique, devenant alors inassimilable. Le fer est un composant essentiel de nombreuses enzymes. Son rôle est associé à la fixation d’azote de l’air par la symbiose entre légumineuses et rhizobium. Les plantes ont développé différentes stratégies pour absorber la quantité dont elles ont besoin, et qui sont disponibles dans les sols. Cependant, la carence induite en sol calcaire (alcalin) est fréquente et se caractérise par une forte chlorose. Cela se manifeste par un jaunissement allant jusqu’à la décoloration des feuilles les plus jeunes. On peut remédier à la chlorose ferrique par un apport au sol, ou par pulvérisation sur les feuilles, de produits à base de fer.

Le magnésium
Voilà un élément nutritif essentiel pour les plantes car il intervient dans de nombreux métabolismes. Il est vraiment indispensable à la formation de boutons floraux, notamment chez les rosiers.

Le manganèse
Lui, est absorbé par les racines sous forme de cation. Comme le fer, il est assez abondant dans le sol, mais son absorption devient difficile en conditions oxydantes ou de pH élevé car il se transforme alors en oxyde insoluble. Le manganèse est particulièrement actif concernant la synthèse de protéines et particulièrement de la chlorophylle. Il joue également un rôle important dans la dernière étape de la réduction du nitrate dans les feuilles. Certaines cultures, comme par exemple la betterave et la pomme de terre, en demandent beaucoup. Le manganèse se trouve dans la nature à l’état d’oxyde. Par ailleurs, de nombreux engrais, amendements, substrats et terreaux proposés en jardinerie sont enrichis en oligo-éléments dont le manganèse.

Le cuivre
Il est absorbé par les racines, également sous forme du cation Cu++. Il est assez absorbant dans le sol, mais il est fortement lié à la matière organique. Lui aussi est un composant essentiel de nombreuses enzymes qui concernent la synthèse de protéines, particulièrement de la chlorophylle. Notez que la stérilité du pollen est un effet de la carence en cuivre. Elle affecte la fécondation et le remplissage des épis chez les céréales à paille. C’est la maladie dite des « bouts blancs », qui se caractérise par des épis vides et des repousses après récolte. Le traitement consiste à épandre au sol du sulfate de cuivre à titre préventif, ou en traitement curatif à pulvériser sur les feuilles des spécialités à base de cuivre.

Le zinc
La plante absorbe le zinc sous forme du cation Zn++. Cet ion intervient dans la synthèse des protéines et de l’amidon. Il a un rôle spécifique dans le métabolisme de l’auxine, cette hormone responsable de l’élongation cellulaire. Le zinc protège aussi la plante des stress oxydants surtout en cas de forte lumière et de sécheresse.

Le bore
Il est essentiel au bon développement des légumes « racines », des dahlias, des iris et à la fructification des arbres fruitiers. Une carence en bore nécessite une amélioration du sol, avec des amendements complets, enrichis en oligo-éléments. En règle générale, on ne peut se procurer du bore séparément des autres oligo-éléments. Il est indispensable pour la production d’un pollen fertile. Peu mobile, il n’est pas aisément remobilisé à partir des feuilles vers les points de croissance. Les symptômes de carence apparaissent sur les jeunes pousses, les boutons ou les cœurs de certains végétaux (betterave, tournesol, chou-fleur, navet…). Attention car le bore peut devenir toxique au-delà d’une concentration à peine supérieure à celle jugée adéquate pour la plante. Les symptômes apparaissent par une nécrose qui commence par le bord extérieur des feuilles.

Le molybdène
Peu utilisé, ses fonctions sont spécifiques et importantes. Il est associé au métabolisme du fer et du phosphore. Il permet aussi de fixer l’azote de l’air.

Les « oligos » secondaires
Il existe aussi d’autres éléments dits « secondaires » car on les trouve en très faibles quantités. Mais ils ont tout de même des rôles très spécifiques et souvent indispensables, soit pour certaines espèces végétales, soit pour la chaîne alimentaire et les animaux. Attention car ils peuvent être toxiques au-dessus de certains seuils. C’est le cas notamment du cobalt, du nickel, de l’iode et du sélénium.

François Willemin

Piège à guêpes

Suite à l’article de Louis Vittu sur les pièges à guêpes et frelons, je me permets d’apporter un peu d’eau à votre moulin.

J’utilise depuis plusieurs années des pièges à guêpes et frelons de grande capacité que je trouvais dans des jardineries et, pour des raisons soi-disant écologiques (?), ils ne sont plus approvisionnés. Or, cette année (comme à peu près tous les 3 ans), nous avons eu un surnombre de fruits de toutes sortes et, de ce fait, un envahissement de guêpes et frelons dont je n’ai trouvé aucun nid à proximité de notre habitation.

La fabrication de pièges et leurs capacités étant très limitées au vu des quantités de ces bestioles, je me suis renseigné sur les réseaux et j’ai trouvé mes anciens pièges chez www.k3d.fr (tout pour les nuisibles) au prix de 9,60 €. Piège de grande capacité dans lequel je mets une petite canette 1/2 de bière de bas coût et je peux vous jurer que jamais je n’y ai pris une seule abeille.

Vu l’envahissement, je renouvelle mes pièges tous les 3-4 jours accrochés dans mes fruitiers (je les vide dans un conduit de me fosse septique, ce qui nourri la flore aussi ?). Et je nettoie régulièrement ces pièges.

A titre indicatif, j’en ai commandé une dizaine et j’en ai six en activité en ce moment. Cela attire également les mouches de toutes sortes et aussi des papillons de nuit dont la pyrale du buis que j’ai authentifié à la loupe (ces dernières ne sortant que la nuit).

Mes anciens pièges ayant une dizaine d’années, ils avaient besoin d’être renouvelés aussi.

Jean Serris

Une large bassine de dahlias

C’est tout simple et l’effet est somptueux !
Cueillez des fleurs de dahlias avant qu’elles ne fanent, supprimez bien les pédoncules et déposez-les délicatement sur l’eau. Elles vont flotter sans aucune difficulté.
On peut aussi remplir un saladier d’eau à température ambiante et déposer dessus des pétales de fleurs d’hydrangeas.

Brunneras

Ces vivaces couvre-sols craignent bien plus le soleil estival et les fortes chaleurs que les gels d’un hiver rigoureux. L’ombre leur est indispensable mais quelques gestes simples permettent aussi de les ménager utilement.

Au printemps, on peut confondre les brunneras (ou buglosses de Sibérie) avec les myosotis. Ces deux plantes ont des fleurs très similaires, petites, réunies en grappes, souvent bleu vif ou blanc, et qui s’épanouissent en même temps (d’avril à fin juin). Mais les brunneras ont un feuillage splendide qui diffère d’une variété à l’autre.

L’espèce à grandes feuilles
Commençons par souligner que le nom même de l’espèce qui nous intéresse, B. macrophylla, signifie à grandes feuilles. Et c’est, à mes yeux, l’atout principal de ces brunneras. Elles forment des belles touffes de 45 cm de haut pour autant de large et ont tendance à se propager progressivement. Les feuilles atteignent en moyenne 15 à 20 cm de long et sont plus ou moins cordiformes.

Des variétés différentes
Il existe plusieurs variétés qui se caractérisent précisément par leurs feuilles. ‘Dawson’s White’, synonyme de ‘Variegata’, est très appréciée pour ses feuilles panachées d’un vert presque bleuté marginées largement de blanc crème. ‘Looking Glass’ surprend avec des feuilles d’un gris givré très original orné de veines vert franc. ‘Langtrees’ a des feuilles plus classiques d’un vert moyen souvent piqué de quelques points crème. Enfin, ‘Jackfrost’ a des feuilles gris argent, pointues et grandes.

Des soins simples mais très utiles
Ces brunneras sont solides et de croissance lente. Elles demandent seulement à être à l’ombre, et si possible, au pied d’un arbre où le sol reste frais et drainant toute l’année. La terre sera neutre ou acide, plutôt fertile. Très rustiques, elles supportent des froids jusqu’à -20°C. En revanche, elles souffrent vite si l’été est très chaud et sec. Il faudra arroser un peu et pailler pour garder un peu de fraîcheur. Autre précaution à prendre, il faut supprimer les hampes florales fanées. Vous éviterez à la plante une fatigue inutile. Désherbez soigneusement entre deux pieds. Le paillage permet précisément de garder le sol propre. Enfin, supprimez les feuilles abîmées par des chaleurs et une sécheresse trop fortes.

Ne divisez pas trop tôt
La meilleure façon de multiplier les brunneras est de les diviser. On opère en octobre car au printemps on risque trop de les déranger alors qu’elles resurgissent. Mais attention, il faut diviser les sujets déjà bien denses, c’est-à-dire qui ont au moins quatre ou cinq ans. N’oubliez pas que les brunneras sont de croissance lente. Il faut se montrer patient avec elles. D’autre part, il arrive souvent que les variétés panachées comme ‘Dawson’s White’ virent au vert uni après division, surtout quand on opère sur des sujets encore trop jeunes. Enfin, sur les brunneras, cette division des souches n’est pas toujours facile. C’est la raison pour laquelle on a tout intérêt à intervenir sur des sujets denses.

Pensez à les baliser
Les brunneras font partie de ces vivaces qui disparaissent totalement du sol en hiver. Il est donc plus prudent, au moins les premières années, de les pointer avec une baguette pour éviter de piétiner l’endroit. C’est aussi utile au printemps pour ne pas risquer d’arracher une jeune pousse à peine sortie de terre quand on désherbe dans les parages. Avec un peu d’expérience, ces risques disparaissent. Enfin, si vous plantez en octobre, associez-les aux épimédiums, aux hostas, aux ancolies, aux dicentras et aux tulipes et fritillaires.

Les bonnes raisons de pailler

Laissé nu, un sol s’érode et s’appauvrit très vite. Si on ne le cultive pas, il faut pailler. Il existe plusieurs types de paillage, certains ayant des avantages que d’autres n’ont pas.

Pour quelles raisons faut-il pailler en été ?
On compte huit bonnes raisons de pailler l’été. D’abord pour éviter de voir repousser les mauvaises herbes. Ensuite, pour garder un sol frais en limitant le phénomène d’évaporation de la terre. Un sol nu s’évapore trois fois plus vite qu’un sol couvert. C’est un isolant thermique qui protège les racines superficielles des fortes chaleurs et des sécheresses. Un paillage organique nourrit aussi la terre. Il peut, dans certains cas, acidifier le sol, ce qui est utile pour les plantes de terre de bruyère. C’est l’occasion de recycler utilement des déchets (tontes, tailles…). On évite aussi le lessivage du sol par les averses d’orage et le tassement de la terre surtout sur sol argileux. Enfin, on évite le contact direct avec la terre des tomates, fraises, melons, aubergines et autres courges. C’est bien utile.

Existe-t-il des inconvénients ?
Un paillage isolant empêche le sol de profiter des fraîcheurs nocturnes et des rosées du matin. Il bloque les éventuels semis spontanés pour les plantes qui s’y prêtent. On peut avoir un risque de pourrissement de certaines plantes qui étoufferaient sous un effet de confinement. Enfin, il peut y avoir un risque de « faim d’azote » avec certains types de paillage.

Quelles sont les précautions utiles à prendre en paillant ?
Précisément, pour éviter les pourrissements, on gagne à retirer le paillage en début de printemps. Les plantes respirent et le sol se réchauffe.
On paille toujours un sol propre, débarrassé de mauvaises herbes et ratissé. On laisse le sol nu juste autour du tronc de certains végétaux (rosier, arbuste). On arrose avant la pose du paillage et juste après. Enfin, si on utilise des copeaux de bois qui ont tendance à pomper l’azote du sol, on étale avant une couche de compost précisément pour éviter ce phénomène de « faim d’azote ».

Quels sont les avantages des paillis minéraux ?
Ils sont généralement esthétiques et surtout ils sont presque tous inusables.
L’ardoise peut apporter, à la longue, de l’alumine dans le sol, qui assure le bleuissement des hortensias. Mais qu’il s’agisse de pouzzolane (roche volcanique), de billes d’argile, de gravier blanc, de galets ou même de verres concassés, tous ces paillages sont vite très coûteux.

Quels sont les principaux paillis organiques ?
Les plus courants viennent du jardin. Il s’agit d’abord des tontes de gazon qu’on laisse sécher une semaine avant d’épandre pour ne pas avoir un bloc de feutre putride. On utilise aussi les feuilles mortes (surtout du chêne) qui gardent le sol frais et l’enrichissent d’humus. On récupère encore la paille et les fougères, excellents isolants thermiques qui ont l’avantage d’être légers. Les aiguilles de pin et les écorces sont pratiques au pied des plantes de terre de bruyère pour acidifier le sol. J’utilise aussi les fleurs de camélias. Enfin, le papier journal et le carton sont très efficaces. On peut les recouvrir de terre ou de feuilles pour l’aspect esthétique. Citons encore les paillettes de lin et autres fèves de cacao, esthétiques, efficaces mais coûteuses. Enfin, les copeaux de bois bien broyés sont surtout utiles dans les allées. Mieux vaut les mélanger à des feuilles mortes pour pailler des sols azotés.

Les films plastiques sont-ils déconseillés ?
Certes, le plastique n’est pas une matière très naturelle. Toutefois, les films noirs utilisés pour les rangs de fraisiers sont efficaces pour garder le sol frais et propre, même si on peut leur préférer de la paille. De la même façon, les larges bandes de bâche tissée sont pratiques quand on plante une haie. Reste à les couvrir de copeaux pour les dissimuler.

Quelles plantes doit-on pailler ?
On peut tout pailler sauf les plantes couvre-sol et les rocailles. Au potager, l’ail, l’oignon et l’échalote n’ont pas besoin de paillage. Mais toutes les autres cultures potagères méritent d’être paillées en été. C’est surtout vrai pour les légumes-fruits et les légumes feuilles. En effet, ce sera beaucoup plus compliqué pour les limaces d’aller croquer les salades si elles doivent franchir une barrière de paille ou de fougères sèches. Les massifs de vivaces seront mieux protégés au cours des fortes chaleurs et le sol sera nourri. Les rosiers paillés sont moins exposés aux maladies, notamment au marsonia (maladie des taches noires) et à l’oïdium. Les jeunes arbustes profiteront bien mieux des arrosages copieux qui sont indispensables les deux premiers étés.

Quand faut-il poser les paillages ?
On pourrait presque dire toute l’année. En effet, l’une des règles de base est de ne jamais laisser un sol nu. Pour ma part, je retire les paillages en sortie d’hiver durant un mois (comme vu plus haut), pour laisser respirer les vivaces. Au potager, bien sûr, on attend que les cultures soient effectivement lancées pour les pailler. Du coup, on commence à pailler dès le mois de mai. Il faut prévoir en moyenne une couche de 5 à 10 cm. Un paillage organique aura tendance à se décomposer en quelques semaines. Il faudra souvent le renouveler en fin d’été, surtout en cas de sécheresse. Et puis, en fin d’automne, il faut pailler contre le froid.
Attention, n’attendez surtout pas qu’il gèle pour mettre en place des isolants thermiques.

Jules Bara