C’est bien connu, la cloque du pêcher, qui sévit aussi sur d’autres
arbres à noyau, se combat quand on ne la voit pas. On traite en automne et en
sortie d’hiver. Et à chaque fois, il faut pulvériser une bouillie bordelaise.
Mais ce produit fongicide, agréé bio, est également efficace pour prévenir d’autres
maladies cryptogamiques qui sévissent sur les arbres fruitiers. Il y a les
diverses criblures qui frappent principalement les cerisiers, les rouilles qui
touchent surtout les groseilliers, les tavelures qui affectent les poiriers
mais aussi les pommiers. Or, il est toujours préférable de traiter
préventivement car c’est plus efficace et on consomme moins de produit que si
la maladie est déclenchée. C’est pour cette raison qu’il faut intervenir en
mars, quand les bourgeons sont bien gonflés et s’apprêtent à éclore. Balayez
bien toute la ramure de bas en haut pour couvrir au mieux les rameaux et
renouvelez l’opération une fois dix à quinze jours plus tard.
En + : la poudre doit être fine. Ecrasez-la bien avant de la verser dans l’eau pour éviter la formation de grumeaux.
En février, le froid s’intensifie avec des gels qui peuvent être sévères. Du coup, on protège les cultures qui sont en place, notamment les asperges. Sur des plants installés, il suffit d’épandre une bonne couche de paille bien sèche ou de fougères qu’on maintient avec un voile de forçage. On peut aussi mettre en place des tunnels, mais attention : dès que le redoux survient, il faut découvrir le rang car sinon, dans le pire des cas, le paillage trop épais étouffe et pourrit les cultures et dans le meilleur des cas, cela reviendrait à « forcer » les asperges. Elles seraient alors superbes, plus fortes que d’habitude et plus précoces, mais vous épuiseriez les plants au moins l’année suivante. Et puis, des plants qui seraient plus ou moins forcés chaque année périclitent beaucoup plus vite que les autres.
En + : sur sol sableux, il suffit de butter pour protéger le rang.
Plantes flottantes ou émergées, plantes immergées, mais
aussi plantes des berges, toutes sont des aquatiques qui méritent notre
attention en hiver. Vous nous interrogez sur ce qu’il faut faire : voici
nos réponses.
Faut-il protéger les
nénuphars du bassin ?
Les nénuphars sont, dans leur grande majorité, assez rustiques pour supporter
des grands froids. Dans les étangs, ils ont le réflexe de plonger profondément
leurs rhizomes pour les protéger du gel. Dans un bassin de jardin, faites la
même chose : les paniers dans lesquels vous cultivez les nénuphars doivent
être descendus de leurs plots et déposés au fond du bassin. Ils seront alors
beaucoup moins exposés. En effet, quand il gèle en surface, la couche de glace
atteint rarement 5 cm d’épaisseur. Et, très logiquement, plus le volume d’eau
séparant la souche du nénuphar de la glace est important, mieux c’est pour la
plante. C’est vrai aussi pour des iris d’eau (Iris ensata), les
aponogetons et les acorus. Enfin, les jeunes plants de trois ans et moins sont
forcément plus sensibles au grand froid que les plants installés depuis plus
longtemps. Soyez plus vigilant.
Comment mettre à l’abri
les plantes exotiques ?
Il faut prendre la même mesure que pour les autres plantes du jardin : les
rentrer tout simplement à l’abri du gel. Cela signifie qu’il faut les sortir du
bassin de jardin extérieur pour les replonger aussitôt dans une grande bassine
d’eau entreposée sous serre froide ou véranda. L’eau n’est pas chauffée. Elle
est juste à température ambiante. La température du local peut varier autour de
10°C. Ce sera suffisant pour la plupart des aquatiques frileuses. Mais il faut
aussi un espace où la lumière soit suffisante. C’est vrai pour les plantes
flottantes comme une jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) ou les laitues
d’eau (Pistia stratiotes) toutes deux souffrant dès que la température
fraîchit, et même bien avant qu’il ne gèle. C’est vrai également pour les
plantes aquatiques cultivées en pot comme les papyrus.
Quelles sont les
principales erreurs à éviter avec les poissons ?
De nombreuses personnes commettent l’erreur de casser la glace quand il gèle.
Certes, il faut éviter que l’ensemble de la surface du bassin soit gelée. Mais
en cassant la couche de glace, vous causez une onde de choc qui va perturber
très sérieusement les poissons en dormance au fond du bassin. Le mieux est de
faire fondre la glace en douceur en posant dessus une bouilloire pleine d’eau
chaude. On peut aussi laisser flotter un petit fagot de branches, voire un
ballon en plastique, autour duquel la glace a plus de mal à prendre. La seconde
erreur, heureusement moins fréquente, consisterait à donner à manger aux
poissons. Ils ne s’alimentent pas en plein hiver. Ils se posent au fond et dorment
plusieurs semaines à plusieurs mois d’affilée. Il ne faut surtout pas les
déranger, même au prétexte de les aider.
Les feuilles mortes représentent-elles
un vrai danger ?
Oui et c’est toujours assez difficile à admettre car des feuilles mortes
semblent tout à fait anodines. Pourtant, dans l’eau, elles se décomposent et
pourrissent vite avec deux inconvénients majeurs : elles pompent beaucoup
d’oxygène de l’eau et elles émettent un gaz polluant l’équilibre du microcosme
que représente un bassin de jardin. Il est donc vraiment utile de chasser les
feuilles mortes. Sur les petites surfaces, égales ou inférieures à 15 m2, on
peut assez facilement tendre un filet au-dessus de l’eau. En revanche, si le
bassin est plus grand, il faut tout simplement éviter que les feuilles arrivent
dessus. A vous de balayer régulièrement la pelouse qui ceinture la pièce d’eau.
C’est vrai aussi pour les aiguilles et pommes de pin, les brindilles et bois
divers qui peuvent tomber après un bon coup de vent.
Pourquoi faut-il
supprimer des plantes oxygénantes ?
Il ne faut surtout pas les supprimer totalement mais seulement les éclaircir. C’est
en tout cas le bon moment. On fait ça en fin d’automne lorsqu’on range à l’abri
les plus frileuses, ou en début d’hiver quand on nettoie les abords du bassin
et donc la surface de l’eau. La pesse d’eau (Hippuris vulgaris) a
tendance à coloniser la surface libre en peu de temps. Mais il faut aussi se
méfier des autres plantes aquatiques qui prolifèrent. Par exemple, les nymphéas
sont très vigoureux. En quelques années, ils peuvent couvrir la totalité d’une
pièce d’eau même assez grande. Or, il faut laisser au moins la moitié de la
surface à l’air libre. On surveille aussi les lotus, les massettes (Typha
latifolia), certains iris. Les presles et les menthes galopent
également au point de devenir envahissantes. Un manque d’aération et de lumière
cause toujours des problèmes.
Les plantes de berge
risquent-elles moins que les aquatiques ?
Non bien sûr. C’est fonction de la rusticité naturelle de chaque plante. Par
exemple, les énormes gunneras, plantes de berge par excellence, ont besoin d’être
installées sur un sol toujours frais, voire humide. Mais elles sont frileuses.
Il est donc indispensable de les protéger dès que la température s’approche de
0°C. Une couche épaisse de paille bien sèche est nécessaire. A l’inverse, des
astilbes sont bien assez rustiques pour se dispenser de protection. C’est même
vrai des arums (Zantedeschia) pourtant réputées plus ou moins rustiques. Sur
les bords de Charente ou encore sur les bords de Loire où le gel fait tomber le
thermomètre chaque année au moins à – 4°C, les gros bouquets d’arums n’ont besoin
d’aucune couverture. C’est vrai encore des iris des marais, des joncs
classiques et des joncs en spirales (Juncus effusus spiralis).
La chayotte ou christophine, est un légume fruit délicieux de la famille des cucurbitacées. Cette grimpante, très frileuse, commune dans les pays tropicaux, peut tout de même être cultivée dans nos régions comme une annuelle. Mais encore faut-il faire germer la seule graine que contient chaque fruit. On dit d’ailleurs que la chayotte est vivipare car la graine germe à l’intérieur du fruit.
Pour tenter cette culture, achetez des chayottes (on en trouve dans des hypermarchés) Dès février, posez à plat un fruit entier dans un pot large de 20 cm et rempli de terreau et compost. Le fruit est recouvert de ce mélange
Badigeonner de peinture blanche le tronc et le départ des charpentières des pommiers et des poiriers peut sembler un peu bizarre. Pourtant, c’est la meilleure protection contre les parasites et germes de maladies qui hivernent sur l’arbre.
Il existe des laits prêts à l’emploi mais voici la recette pratiquée par les anciens.
Muni de gants épais, d’un tablier et placé sur un sol nu, versez dans un seau en métal galvanisé trois volumes d’eau froide. Ajoutez un volume de chaux vive sans éclabousser et couvez aussitôt d’une plaque lourde. La solution va bouillir toute seule.
Ensuite, ôtez la plaque, remuez lentement et laisser reposer une nuit. Le lendemain, ajoutez du sulfate de fer (800 g pour 2 kilos de chaux). Apportez un peu d’eau et brassez pour obtenir une pâte onctueuse. Vous pouvez alors l’étaler à la brosse après avoir fait tomber toutes les écorces mortes et les mousses.
En + : Ce traitement est à faire tous les trois ans sur des arbres de dix ans et plus.
Une fois que toutes les feuilles de vos pommiers sont tombées au sol, il est temps de passer un sérieux coup de balai. En effet, ce sont autant d’abris pour parasites en tous genres qu’il faut éliminer. Même chose avec les fruits pourris au sol ou encore restés sur branche. Il faut ensuite en profiter pour brosser le tronc et les départs des branches charpentières. A l’aide d’un balai-brosse, on élimine les mousses, les lichens, les vieilles écorces. Là encore, ce sont autant de caches idéales pour permettre aux larves d’hiverner. Si nécessaire, prenez aussi le temps de vous débarrasser des boules de gui. C’est avec un greffoir qu’on peut creuser légèrement le bois au niveau de l’ancrage du pédoncule pour que le gui ne resurgisse pas aussi vite.
Enfin, en fonction de l’état de l’arbre, vous pourrez, en janvier, appliquer un blanc arboricole ou un lait de chaux, soit prêt à l’emploi, soit préparé par vos propres soins. Un tel badigeon est très efficace à raison d’une application tous les trois ans.
En + : ne compostez surtout pas les feuilles des arbres fruitiers.
Si vous ne l’avez pas encore fait, dégagez le tiers supérieur de la boule (la racine) en retirant la terre. Otez les radicelles qui apparaissent sur la rave et sur les feuilles déjà jaunies. On supprime encore les feuilles les plus basses et les plus grandes en rabattant leur pétiole à la base. Surtout n’arrosez pas. Mieux, si vous devez affronter de fortes pluies, couvrez le rang d’un tunnel. Normalement, on compte environ 6 à 7 mois après le semis (donc 5 mois environ après le repiquage) pour récolter. C’est donc en septembre ou octobre mais n’attendez pas trop sinon la chair de la rave va vite durcir. Soulevez la racine à la fourche-bêche sans risquer de blesser le légume. Secouez pour faire tomber le gros de la terre et laissez ressuyer deux jours à l’air libre sur la paille. Ensuite, rabattez les feuilles et les radicelles et stockez à la cave.
En + : Si le temps est maussade, anticipez la récolte. Les raves seront parfumées et saines.
On connait bien les mûres qu’on cueille dans les ronciers sauvages, (Rubus fructicosus), en fin d’été. Mais il existe des variétés sans épines qu’on peut installer au jardin. On les plante en octobre comme des framboisiers. Les variétés les plus connues sont ‘Triple Crown’, ‘Jumbo’, ‘Loch Ness’. Plantez au soleil et prévoyez de palisser sur de solides fils de fer pour optimiser la floraison et donc la production mais aussi pour faciliter la récolte. Ces mûriers produisent chaque année des tiges nouvelles qui fructifient l’année suivante. Après récolte, on les supprime en les rabattant à la base pour faciliter l’émergence des jeunes tiges. Et comme avec les fruits des ronciers, on fait d’excellentes confitures de mûres.
En + : Plantez en bord de potager. Il y a du soleil et les fleurs, très mellifères, attirent toujours de nombreux pollinisateurs.
Qu’il s’agisse d’un giraumon ou d’un potiron, d’une butternut ou d’un potimarron, il est important de ne pas rater les deux derniers mois de culture.
En fin d’été, il faut stopper les arrosages. Les fruits ne grossiront plus. Ils vont juste poursuivre leur maturité quelques semaines.
Second geste indispensable, vous devez glisser sous chaque fruit un paillage pour éviter tout contact direct avec la terre. Il serait dommage que les pluies de septembre mouillent le sol et du coup pourrissent les courges. Utilisez de la paille, des fougères sèches, des paillettes de lin (mais c’est vite coûteux), du bois broyé.
Enfin, troisième précaution, supprimez les feuilles en surnombre et les plus abîmées. Elles fatiguent inutilement le plant et peuvent surtout constituer des abris pour des parasites de toutes sortes.
En + : dans les régions les plus froides, n’attendez pas les premières gelées blanches pour récolter.
Laissé nu, un sol s’érode et s’appauvrit très vite. Si on ne le cultive pas, il faut pailler. Il existe plusieurs types de paillage, certains ayant des avantages que d’autres n’ont pas.
Pour quelles raisons faut-il pailler en été ?
On compte huit bonnes raisons de pailler l’été. D’abord pour éviter de voir repousser les mauvaises herbes. Ensuite, pour garder un sol frais en limitant le phénomène d’évaporation de la terre. Un sol nu s’évapore trois fois plus vite qu’un sol couvert. C’est un isolant thermique qui protège les racines superficielles des fortes chaleurs et des sécheresses. Un paillage organique nourrit aussi la terre. Il peut, dans certains cas, acidifier le sol, ce qui est utile pour les plantes de terre de bruyère. C’est l’occasion de recycler utilement des déchets (tontes, tailles…). On évite aussi le lessivage du sol par les averses d’orage et le tassement de la terre surtout sur sol argileux. Enfin, on évite le contact direct avec la terre des tomates, fraises, melons, aubergines et autres courges. C’est bien utile.
Existe-t-il des inconvénients ?
Un paillage isolant empêche le sol de profiter des fraîcheurs nocturnes et des rosées du matin. Il bloque les éventuels semis spontanés pour les plantes qui s’y prêtent. On peut avoir un risque de pourrissement de certaines plantes qui étoufferaient sous un effet de confinement. Enfin, il peut y avoir un risque de « faim d’azote » avec certains types de paillage.
Quelles sont les précautions utiles à prendre en paillant ?
Précisément, pour éviter les pourrissements, on gagne à retirer le paillage en début de printemps. Les plantes respirent et le sol se réchauffe.
On paille toujours un sol propre, débarrassé de mauvaises herbes et ratissé. On laisse le sol nu juste autour du tronc de certains végétaux (rosier, arbuste). On arrose avant la pose du paillage et juste après. Enfin, si on utilise des copeaux de bois qui ont tendance à pomper l’azote du sol, on étale avant une couche de compost précisément pour éviter ce phénomène de « faim d’azote ».
Quels sont les avantages des paillis minéraux ?
Ils sont généralement esthétiques et surtout ils sont presque tous inusables.
L’ardoise peut apporter, à la longue, de l’alumine dans le sol, qui assure le bleuissement des hortensias. Mais qu’il s’agisse de pouzzolane (roche volcanique), de billes d’argile, de gravier blanc, de galets ou même de verres concassés, tous ces paillages sont vite très coûteux.
Quels sont les principaux paillis organiques ?
Les plus courants viennent du jardin. Il s’agit d’abord des tontes de gazon qu’on laisse sécher une semaine avant d’épandre pour ne pas avoir un bloc de feutre putride. On utilise aussi les feuilles mortes (surtout du chêne) qui gardent le sol frais et l’enrichissent d’humus. On récupère encore la paille et les fougères, excellents isolants thermiques qui ont l’avantage d’être légers. Les aiguilles de pin et les écorces sont pratiques au pied des plantes de terre de bruyère pour acidifier le sol. J’utilise aussi les fleurs de camélias. Enfin, le papier journal et le carton sont très efficaces. On peut les recouvrir de terre ou de feuilles pour l’aspect esthétique. Citons encore les paillettes de lin et autres fèves de cacao, esthétiques, efficaces mais coûteuses. Enfin, les copeaux de bois bien broyés sont surtout utiles dans les allées. Mieux vaut les mélanger à des feuilles mortes pour pailler des sols azotés.
Les films plastiques sont-ils déconseillés ?
Certes, le plastique n’est pas une matière très naturelle. Toutefois, les films noirs utilisés pour les rangs de fraisiers sont efficaces pour garder le sol frais et propre, même si on peut leur préférer de la paille. De la même façon, les larges bandes de bâche tissée sont pratiques quand on plante une haie. Reste à les couvrir de copeaux pour les dissimuler.
Quelles plantes doit-on pailler ?
On peut tout pailler sauf les plantes couvre-sol et les rocailles. Au potager, l’ail, l’oignon et l’échalote n’ont pas besoin de paillage. Mais toutes les autres cultures potagères méritent d’être paillées en été. C’est surtout vrai pour les légumes-fruits et les légumes feuilles. En effet, ce sera beaucoup plus compliqué pour les limaces d’aller croquer les salades si elles doivent franchir une barrière de paille ou de fougères sèches. Les massifs de vivaces seront mieux protégés au cours des fortes chaleurs et le sol sera nourri. Les rosiers paillés sont moins exposés aux maladies, notamment au marsonia (maladie des taches noires) et à l’oïdium. Les jeunes arbustes profiteront bien mieux des arrosages copieux qui sont indispensables les deux premiers étés.
Quand faut-il poser les paillages ?
On pourrait presque dire toute l’année. En effet, l’une des règles de base est de ne jamais laisser un sol nu. Pour ma part, je retire les paillages en sortie d’hiver durant un mois (comme vu plus haut), pour laisser respirer les vivaces. Au potager, bien sûr, on attend que les cultures soient effectivement lancées pour les pailler. Du coup, on commence à pailler dès le mois de mai. Il faut prévoir en moyenne une couche de 5 à 10 cm. Un paillage organique aura tendance à se décomposer en quelques semaines. Il faudra souvent le renouveler en fin d’été, surtout en cas de sécheresse. Et puis, en fin d’automne, il faut pailler contre le froid.
Attention, n’attendez surtout pas qu’il gèle pour mettre en place des isolants thermiques.