Le jardinier méticuleux ne laisse pas trainer ses outils, ni sa brouette. Oui mais, tout le monde n’est pas toujours méticuleux et si on prend l’habitude de laisser sa brouette sous la pluie, sa durée de vie est vite écourtée. Même une peinture protectrice ne résiste pas longtemps à un peu d’eau stagnante au fond de la brouette. La rouille s’installe vite. Si vous ne la rentrez pas systématiquement, prenez au moins l’habitude de la redresser pour ne pas en faire un récupérateur de pluie.
Tiarellas
Dans de bonnes conditions, il suffit de deux ou trois ans pour voir les tiarellas former un joli tapis. Certains l’agrémentent avec quelques bulbes de tulipes mais sa floraison est assez belle par elle-même.
Depuis quelques années, on commence à voir des tiarellas dans les foires aux plantes et chez les pépiniéristes. Il est vrai qu’il existe désormais un grand nombre d’hybrides. Et puis surtout, on apprécie les services rendus par cette vivace.
Toutes les espèces ne sont pas traçantes
On tient là une plante couvre-sol intéressante. Mais attention, le genre Tiarella compte cinq espèces principales, quatre d’origine américaine et une d’origine asiatique. La plus commune est T. cordifolia, ce qui signifie à feuilles en forme de cœur. Haute de 20 cm pour un étalement de 30 cm, elle fait preuve d’une belle vigueur avec une souche rhizomateuse solide qui lui permet d’être assez couvrante. Certaines variétés comme ‘Tiger Stripe’ ont une croissance rapide. ‘Running Tiger’ se multiplie par stolons comme un fraisier. Quelques-unes sont particulièrement florifères. C’est le cas de ‘Moorgrun’. Mais les variétés de l’espèce T. wherryi ne sont pas rhizomateuses. Elles sont même d’une croissance plus lente que leurs cousines. Généralement, elles brillent surtout par leurs feuilles duveteuses, plus ou moins dentées, vert émeraude veiné de brun ocre ou de bronze. ‘Neon Lights’, plus haute avec 45 cm, a des feuilles presque persistantes d’un vert tirant sur le jaune et marqué de noir au centre. ‘Sugar and Spice’ est beaucoup plus florifère.
Une floraison vaporeuse de fin de printemps
Mais le point fort des tiarellas reste la floraison. Elle a lieu parfois fin avril, surtout en mai, et se prolonge en juin jusqu’aux premiers jours de juillet. Les petites fleurs étoilées sont regroupées en épi. Elles sont d’un blanc plus ou moins crème, rosé pour certaines variétés. Elles éclairent alors les zones d’ombre du jardin où elles se plaisent plus particulièrement.
Un sol frais plutôt acide
En effet, on plante les tiarellas à l’ombre ou l’ombre légère de grands arbres. L’idéal est de les installer sur un sol toujours assez frais mais drainant, neutre ou un peu acide. Dans un sous-bois, la terre est naturellement enrichie de feuilles. Ailleurs, apportez une fois par an un bon compost ou un terreau de tontes et de feuilles. Les tiarellas apprécient les sols humifères. Mais ce sera le seul soin que vous puissiez leur apporter.
Attention à l’oïdium
Elles ne craignent ni parasites ni maladies particulières si ce n’est parfois l’oïdium. C’est le cas en début et fin d’été quand on a une alternance de pluies et de soleil avec des écarts importants de température entre le jour et la nuit. Contre un mur, avec peu d’air et de lumière, elles sont davantage exposées à cette maladie.
Quand on les hybride avec les heuchères
On associe les tiarellas aux autres vivaces d’ombre que sont les pulmonaires, les hostas, les hellébores, les dicentras et les heuchères. D’ailleurs, elles s’entendent tellement bien avec ces dernières que les obtenteurs les ont hybridées, créant ainsi les séries d’heucherellas. Il s’agit d’un genre mixte entre les Heuchera et Tiarella mais plus proche des heuchères qui connaissent également un franc succès.
Jules Bara
D’une marguerite à l’autre
Voilà une vivace qui nous est familière. Elle pousse à peu près partout, même en moyenne montagne. On a d’ailleurs adopté de nombreux cultivars dans nos jardins mais ils n’ont pas la résistance de l’espèce type.
Elles surgissent avec le mois de mai sur les prairies, les talus, les lisières de bois et les bords de route. Les marguerites annoncent enfin les beaux jours de fin de printemps et surtout le grand soleil. C’est une plante très commune dans toutes nos régions et sous tous nos climats.
Sur tous types de sols
La marguerite est une vivace qui pousse spontanément sur des sols neutres ou basiques, c’est-à-dire calcaires. Mais on la voit aussi sur des terrains un peu acides. Elle préfère en tout cas des terrains moyens ou pauvres, toujours drainants, plutôt frais mais sans excès d’humidité. Elle colonise les emplacements ensoleillés. Sa taille peu varier avec des tiges allant de 30 à 80 cm de haut. Plus le sol sera riche, plus les tiges seront molles et auront tendance à se coucher.
Ce n’est pas une matricaire
Cette marguerite commune ou Leucanthemum vulgare a des fleurs simples (diamètre 5 cm), qui comptent 20 à 30 pétales d’un blanc pur. Le cœur de la fleur est jaune vif. Les feuilles alternes, ovales, poilues et à bord denté, sont d’un vert foncé.
La matricaire camomille (Matricaria recutita) est assez proche. Ses pétales blancs (ligules) sont souvent orientés vers le bas avec des capitules jaunes proéminents et pointus. Elle a une odeur très forte que n’a pas la marguerite.
Les marguerites de jardin
La marguerite a donné lieu à de nombreux cultivars à fleurs simples, semi-doubles ou doubles. ‘Reine de Mai’, 70 cm, précoce, est toujours appréciée. Il y a aussi des hybrides de Leucanthemum x superbum avec des grandes fleurs (10 cm de diamètre) portées par des tiges de 90 cm. Les floraisons sont souvent plus tardives (de fin juin à fin août). Elles tolèrent moins la sécheresse que leur cousine sauvage.
Catherine Larenaudie
Chou d’Aubenton
On l’appelle aussi chou perpétuel car c’est un chou vivace qui vit entre trois et cinq ans. Pas besoin de le semer et le planter chaque année.
Autre avantage, il pousse tout le temps, sauf l’hiver, surtout si vous cueillez régulièrement ses jeunes pousses. Plus on cueille, plus il produit.
Plantez sur sol riche (compost) en laissant 1 mètre autour de lui.
En + : les jeunes feuilles sont délicieuses, crues ou cuites.
Les coquelicots reviennent
Dans les ruines pierreuses, au bord des champs, le long des chemins, le coquelicot s’adapte à tous types de sols pour fleurir au soleil.
Bonne nouvelle ! Le grand coquelicot rouge vermillon fait son retour dans nos campagnes. C’est un signe du recul de la pollution ambiante. Cette plante est une habituée des talus bordant les champs, des friches et des chemins.
C’est un pavot bisannuel
Le coquelicot (Papaver rhoeas) est bien un pavot. C’est une plante annuelle ou plus souvent bisannuelle puisque, dans la plupart du temps, le semis spontané a lieu en début d’été et la levée puis la floraison se produisent au printemps suivant. Cette plante se resème toute seule très facilement et forme vite des grandes colonies. Du coup, on la retrouve souvent aux mêmes endroits plusieurs années de suite, même s’il s’agit effectivement d’une plante dont le cycle de vie se déroule sur moins de douze mois de suite.
Une fleur pour un jour
Le coquelicot développe des tiges de 50 à 80 cm avec des feuilles basales assez velues. La fleur, solitaire au sommet de la tige, est composée de quatre grands pétales d’un rouge écarlate avec un cœur noir. Elle a un aspect fragile et ne dure qu’une journée, rarement deux. Les pétales tombent et une capsule arrondie apparaît. Elle grossit vite et éclate pour libérer des graines qui seront disséminées par le vent. La floraison commence début mai (parfois fin avril dans le Midi) et s’achève fin juin ou début juillet. Il existe bien une autre espèce, Papaver dubium, appelée petit coquelicot, dont les fleurs sont un peu plus petites et beaucoup plus pâles. La capsule est très allongée.
Il a sa place au jardin
On a tous un attachement particulier pour le coquelicot. Sans doute parce qu’il incarne les premiers jours d’été. Alors pourquoi ne pas l’inviter au jardin. La plante s’adapte à tous les types de sols, de préférence légers, caillouteux, drainants mais accepte les bonnes terres de jardin franches si elles ne sont pas trop lourdes. En semant début mai, la levée intervient en deux à trois semaines. Souvent, on préfère Papaver somniferum un autre pavot annuel aux fleurs doubles, frisées d’un joli mauve tendre.
Catherine Larenaudie
Le pluviomètre n’est pas un gadget
Il existe de nombreux modèles de pluviomètres mais le plus simple et le moins cher, à la lecture directe, suffit amplement pour un jardinier amateur.
En forme d’entonnoir et en plastique translucide (ou en verre), il est gradué en millimètres : 1 mm équivaut à 1 litre d’eau de pluie tombée sur 1 m2. On peut donc savoir précisément ce qui est tombé au jardin et ajuster en conséquence l’arrosage de certaines plantes. A titre d’exemple, un jeune arbuste planté en fin d’hiver doit recevoir 7 à 10 litres d’eau tous les 15 jours au cours de son premier été.
Vous pourrez également mesurer la résistance des plantes à la sécheresse en mesurant les arrosages.
Evidemment, on doit vider le pluviomètre chaque matin !
Hybrides de lis
Leurs grandes fleurs colorées, parfois sophistiquées, sont toujours très spectaculaires. On résiste rarement à l’envie d’en planter. Mais mieux vaut prendre les bonnes mesures pour installer durablement ces grands lis.
Les lis sont des plantes à bulbes d’une grande diversité. Le genre botanique Lilium compte déjà plus de 110 espèces et plusieurs d’entre elles ont donné lieu à de très nombreux hybrides. Résultat : quand on achète des lis (ou lys), on s’interroge toujours sur leurs caractéristiques et sur ce qu’il convient de faire. Mais fort heureusement, les soins sont les mêmes pour presque tous.
Un gros bulbe à écaille
Pour tous les lis, sauf le lis de la madone, on plante soit à l’automne, soit en fin de printemps (mai). C’est un gros bulbe à écailles qu’on pose bien à plat sur un peu de sable au fond d’un trou à 15 cm de profondeur. Le bon drainage est indispensable. On respecte un espace de 20 cm entre deux bulbes, d’abord parce que les plants prennent de la place, mais aussi pour que chaque bulbe puisse se développer au fil du temps.
Une bonne terre drainante
La terre idéale pour les lis est neutre ou acide, assez fertile mais aussi drainante. Si la terre est trop consistante, voire un peu lourde, compacte, le risque de botrytis et de moisissure est beaucoup plus élevé. On peut apporter une fois par an un peu de compost bien mûr pour enrichir la terre. Mais n’abusez pas car avec une terre trop riche, les hampes florales lourdes sont moins rigides. Les plus grandes ont alors tendance à se coucher. Avant l’été, il faut pailler le sol pour qu’il reste assez frais même pendant les chaleurs importantes de juillet et août.
Deux mesures essentielles
Les hybrides, asiatiques, orientaux et américains ont très souvent de grosses fleurs en forme de trompette ou de coupe. Certaines peuvent avoir un diamètre de 20 cm. Il est donc plus prudent de tuteurer ce grandes hampes avant l’éclosion des fleurs. Un fil discret, tendu horizontalement, peut les soutenir aux deux tiers de leur hauteur. Evidemment, on évite de planter en plein vent. Les sujets dont les fleurs sont en turban, plus légers, n’ont pas ce problème.
Seconde mesure importante, il faut arroser au printemps en cas de sécheresse pour aider au développement de la hampe. Les sujets en place depuis trois ou quatre ans résistent mieux aux sécheresses.
Deux erreurs à éviter
Les lis n’aiment pas être déplacés. A l’abri du vent, au soleil filtré en plein été par une ombre très douce, et dans une bonne terre, ils peuvent rester en place et fleurir pendant plusieurs dizaines d’années. Si vous deviez les déplacer, divisez les caïeux formés autour du bulbe. Par ailleurs, pour que le bulbe de la plante se régénère, il faut laisser les tiges et feuilles en place jusqu’à ce qu’elles sèchent totalement. On rabat les tiges en automne, pas avant.
Chassez les criocères
Le parasite le plus dangereux est le criocère du lis, coléoptère rouge vif de 8 mm de long. Il dévore les feuilles et les gros boutons floraux. Tout l’été, inspectez les revers des feuilles et détruisez les amas noirs qui abritent les larves du parasite. Versez au sol de la poudre d’ail, de la ciboulette hachée ou du marc de café : c’est très efficace.
Walter Brousse
Piégez les taupins
Le ver blanc ou fils de fer qui attaque les jeunes tubercules est aussi appelé taupin. C’est dès le printemps qu’il faut s’en méfier. Après c’est trop tard car le mal est fait.
Pour le piéger, il suffit de couper en deux une pomme de terre. On fiche sur le dos de chaque moitié un bâtonnet pour les récupérer. Ensuite, on enfonce e terre, entre deux pieds la demi patate. Si des taupins traînent par là, ils n’y résisteront pas. A vous de relever le piège régulièrement.
Petits pois : on aime les mangetout
On les appelle mangetout car on mange aussi bien les graines que les cosses.
Pour les récolter à partir d’août, c’est en mai et juin qu’on les sème, au soleil mais avec une ombre aux heures les plus chaudes de la journée. C’est d’ailleurs pour ça qu’on les place à côté de haricots à rames ou des grands pieds de tomates dont les ombres seront bienvenues en plein été.
On fait des poquets de 3 à 5 graines tous les 10 cm sur des rangs espacés de 40 cm pour les variétés naines et de 50 cm pour les variétés à rames. Certes, ils sont moins exigeants en eau que les autres pois, mais ne les en privez pas pour autant. Avec les fortes chaleurs, il faut pailler.
Buttez au pied quand ils atteignent 15 cm sinon ils risquent fort de se déchausser.
Notez les précoces ‘Crispy’, ‘Pois de Grasse’ idéal dans le Midi. ‘Bamby’, ‘Nain hâtif Breton‘ et parmi les tardifs ‘Corne de Bélier’ à rames et ‘Caroby de Maussane’.
Pivoines herbacées
Les pivoines font partie de ces vivaces relativement courantes et pourtant largement méconnues. Pire, elles font l’objet de préjugés tenaces qui n’encouragent pas à les cultiver. Résultat : on en voit trop peu aujourd’hui alors qu’elles jouissaient d’une place de choix dans les jardins de nos grand-mères. Il est donc temps de vous rassurer et d’en planter !
C’est toujours surprenant de voir à quel point les pivoines suscitent d’idées préconçues et totalement erronées. Si tout le monde admire leurs floraisons, trop rares sont ceux qui les cultivent. Or, comme pour toutes les plantes, il suffit de satisfaire leurs exigences pour qu’elles donnent le meilleur. Et ce n’est vraiment pas très compliqué de les satisfaire.
On les dit capricieuses et très exigeantes
C’est faux : il faut d’abord être attentif à l’exposition qu’on leur offre. Les pivoines herbacées ont besoin d’un grand soleil pour bien fleurir. Il suffit d’une ombre légère trop longtemps dans la journée pour freiner, voire bloquer la floraison. Il faut aussi les installer à l’abri du vent pour éviter que les fleurs à peine ouvertes ne se dénudent tout de suite. Et puis, seconde exigence à satisfaire, il faut planter dans une terre fertile, franche et drainante. Si ce n’est pas le cas, il faut absolument apporter, une fois par an, à l’automne, un bon compost maison. La pivoine n’a pas besoin d’être arrosée (sauf la première année) mais elle doit être bien nourrie.
On leur reproche d’avoir une floraison trop brève
Les fleurs sont tellement belles qu’on aimerait bien les garder plus longtemps et c’est vrai que la floraison d’une pivoine ne dure que dix à quinze jours. Mais les variétés les plus précoces chez les seules pivoines herbacées (je ne parle pas des pivoines arbustives) fleurissent dès le 10 avril, puis entre le 25 avril et le 10 mai pour les variétés de mi-saison qui sont les plus nombreuses, et du 10 au 25 mai pour les tardives, voire pour certaines jusqu’aux derniers jours de mai. Et puis, il y a également les hybrides de Paeonia lactiflora qui fleurissent en juin, les plus tardives étant souvent avec des fleurs très doubles. La période de floraison est aussi fonction du climat de votre région et de la météo de l’année. Néanmoins, en choisissant à bon escient des variétés, on peut obtenir des floraisons qui se succèdent durant au moins un bon mois, voire davantage. Par ailleurs, les pivoines ne brillent pas uniquement par leurs floraisons mais aussi par leurs feuillages. Les feuilles sont plus ou moins découpées, plus ou moins larges, certaines sont roses et bronze avant de verdir en été, d’autres virent au rose carmin ou au jaune en automne. Ils constituent aussi un élément très décoratif au jardin.
Elles se couchent trop vite à la moindre pluie
Il est vrai que sur certaines variétés (pas toutes) les fleurs très doubles pèsent vite très lourd. Et il suffit d’une pluie pour les alourdir encore plus. C’est pourquoi il faut soutenir les tiges de ces variétés. Il existe des tuteurs adaptés qui permettent de maintenir dressées les tiges en un bouquet assez dense. On les met en place dès le début de la sortie des tiges. Certains laissent en place tout l’hiver pour baliser l’endroit et éviter ainsi de le piétiner inutilement. C’est en tout cas la seule bonne solution en pleine floraison. Une fois fanées, les fleurs sont rabattues et il reste seulement le feuillage qui, lui, ne se couche pas.
On les croit fragiles malgré une longévité record
Est-ce parce que leur floraison est assez brève ? Ou est-ce parce que leurs fleurs, parfois sophistiquées, impressionnent ? En tout cas, beaucoup de gens pensent à tord que les pivoines sont des vivaces fragiles. Or, plantées au bon endroit, c’est tout à fait l’inverse. Les pivoines ne demandent aucun soin particulier. Elles ne craignent pas de parasites à l’exception des nématodes (petits vers qui peuvent s’attaquer aux racines) et des otiorynques (charançons qui dévorent les feuilles). Elles peuvent ainsi fleurir chaque année pendant plusieurs décennies et faire preuve d’une longévité record rarement égalée par d’autres vivaces.
Les herbacées seraient moins belles que les autres
C’est vraiment mal connaître le monde des pivoines et la diversité des herbacées. Certes, les arbustives, toutes originaires de Chine, comptent des sujets extraordinaires issus des deux espèces majeures que sont Paeonia suffructicosa et Paeonia lutea. Mais les herbacées, originaires du Nord, d’Europe et d’Asie, ne sont pas en reste. On connaît chez nous l’espèce type P. officinalis mais la seule espèce P. lactiflora compte des variétés sublimes. Citons quelques uns de nos coups de cœur comme ‘Do Tell’ avec de grandes fleurs simples (18 cm) aux larges pétales d’un rose délicat. Au centre, un bouquet de pétaloïdes et étamines rehausse l’ensemble. Elle peut être de mi-saison dans certaines régions et carrément tardive ailleurs.
‘Colette Thurillet’ est plus clinquante avec une fleur simple, large (15 à 20 cm) dans un rose soutenu tirant sur le mauve. Au cœur, un bouquet de pétaloïdes jaune citron, bien dressé, contraste joliment. Plutôt tardive, cette variété se tient très bien grâce à des tiges assez raides.
‘Président Wilson’ se plaît aussi bien dans le Midi où les étés sont chauds et longs qu’en Picardie. C’est une variété difficile à trouver. Ses fleurs très doubles sont remarquables, d’autant plus que la plante ne dépasse pas 80 cm de haut. Il est indispensable de bien la tuteurer pour éviter qu’elle se couche. Elle est tardive, surtout au nord de la Loire.
‘Solange’ surprend par ses fleurs globuleuses d’un blanc pur, nacré, parfois taché de rouge sang. C’est une tardive.
‘Felix Suprême’ forme en quelques années un beau massif au feuillage abondant avec des fleurs doubles d’un rouge rubis profond. C’est une vraie tardive qui ne fleurit pas avant la fin mai. Elle se tient bien et reste florifère si elle est au soleil et sans trop de vent.
Les hybrides sont-ils plus fragiles ?
On trouve également des hybrides étonnants. C’est le cas de ‘Moonrise’ avec une végétation luxuriante et des grandes fleurs simples, blanches, à l’aspect de pavot, avec un cœur jaune puissant. Il faut parfois patienter quatre ans pour qu’elle commence à fleurir et sept à huit ans pour qu’elle prenne son rythme. Mais ce n’est pas un signe de fragilité. Quant aux pivoines itoh, il s’agit en fait d’hybrides issus de croisements entre l’arbustive P. lutea et l’herbacée P. lactiflora. Elles ont la vigueur de la première avec des fleurs très doubles mais disparaissent l’hiver comme la seconde. Le résultat est spectaculaire.
Jules Bara