Avec le retour du printemps, les limaces vont à nouveau sévir. Pour les piéger, certains inconscients utilisent encore des granulés à base de métaldéhyde. Cette matière très toxique empoisonne les animaux domestiques et même les très jeunes enfants. C’est à bannir !
En revanche, il existe des granulés à base de phosphate de fer. Ils sont au moins non toxiques pour les animaux domestiques, mais ils agissent en coupe-faim sur les limaces qui se laissent mourir.
D’autres utilisent le piège à bière, lui aussi non dangereux mais qui décime les limaces par noyade. Or, une simple poignée de feuilles de consoude dans un pot retourné attire les limaces qui se régalent sans mourir. A vous de les déplacer loin de votre potager.
Lysichiton : il faut être patient mais il le mérite
Voilà une plante qui semble venir d’un autre temps. Une spathe énorme, des grandes feuilles dressées, un sol détrempé où elle se plaît tant, tout est surprenant. Certes, elle se développe lentement mais a une belle longévité.
Après bien des années, la floraison des lysichitons m’étonne toujours. Elle me surprend et me séduit. D’abord par la forme assez spéciale des fleurs, mais aussi par leur constance au fil du temps et leur autonomie. Mais attention : il faut savoir ménager ces vivaces pour qu’elles s’installent durablement.
Un sol humide à marécageux
Première obligation, il faut une terre très fraîche à humide, et même marécageuse. Le sol peut même être temporairement inondé sans que cela ne dérange le lysichiton. Non seulement c’est une plante de berge mais c’est même une plante hélophyte, c’est-à-dire qui aime avoir les pieds carrément dans l’eau. On la retrouve en bord des mares des sous-bois qui débordent allègrement au printemps et en automne.
Elle n’a pas peur du gel
Et surtout rassurez-vous : l’eau peut même geler en surface sans que cela soit gênant. Lysichiton americanum, l’espèce la plus connue, est originaire de l’ouest de l’Amérique du Nord et pousse jusqu’en Alaska. Elle tolère des températures descendant à -15°C et souvent moins. Les plus beaux tapis que j’ai pu admirer étaient dans des grands jardins près de Dieppe où les hivers sont rigoureux.
Elle prend son temps mais sera fidèle
C’est vrai, il faut savoir patienter au moins trois ans, parfois quatre, pour voir la première floraison. Et il faut compter une dizaine d’années pour que le plant soit totalement épanoui. Mais ça vaut le coup car ensuite la plante refleurit avec régularité et généreusement à chaque printemps, en avril, durant des dizaines d’années.
On voit d’abord se dresser la fleur composée d’une large spathe, en grec chitôn signifie tunique, qui vient presque entièrement envelopper le spadice verdâtre dont il est distinct (Lusis signifie séparé). Puis, une fois la fleur épanouie, les feuilles se développent et forment vite un gros bouquet dressé d’un vert moyen.
Deux espèces à distinguer
Le genre Lysichiton compte deux espèces. L. americanum la plus connue a des spathes d’un jaune très lumineux et L. camtschatcensis a des spathes d’un blanc pur. La première, plus grande, atteint 80 cm à 1 m de haut et s’étale sur 1,20 m tandis que la seconde, plus compacte, ne dépasse pas 50 à 60 cm de haut pour 70 cm de large. L’américaine est originaire de l’ouest des Etats-Unis et du Canada et la seconde vient d’Asie et du Kamtchatka. Les deux lysichitons ont de belles fleurs mais dont le parfum est assez désagréable.
Ni la déplacer, ni la diviser
Munie d’un puissant rhizome, le lysichiton développe de très grandes racines qui peuvent plonger jusqu’à 1 m de profondeur. Du coup, elle n’apprécie vraiment pas d’être déplacée. Très souvent, elle n’y survit pas. Si vous êtes obligé de le faire, enlevez une motte la plus grosse possible. Faites-le sur des jeunes sujets au système racinaire encore limité. Il est aussi déconseillé de diviser une souche. Laissez-la se développer et prélever des jeunes pieds.
Jules Bara
Le premier vol du carpocapse
En avril, bon nombre de mouches et papillons parasites prennent leur premier envol. C’est le cas du carpocapse dont la femelle pond ses œufs dans les fleurs du pommier. Quand l’œuf s’ouvre, la larve est installée au cœur du fruit naissant et il est trop tard pour intervenir. En revanche, en piégeant le papillon mâle quand il vole, on l’empêche d’aller féconder la femelle. Du coup, pas de ponte et donc pas de ver dans le fruit quelques semaines plus tard.
Il suffit pour cela de suspendre dans le pommier un piège à phéromones capable d’attirer le papillon mâle et de l’empêcher de repartir en le gardant englué sur le carton. Attention, chaque parasite est sensible à certaines phéromones et pas d’autres. Prenez bien un piège contre le carpocapse. Un piège suffit pour protéger 2 ou 3 arbres.
Pois asperge
Aussi nommé pois carré, ce pois asperge n’est pas vraiment un pois, même s’il fait partie de la famille des légumineuses papilionacées. Ses fleurs vont du bleu pâle au rouge pourpre, ce qui en fait un végétal très décoratif.
Voilà un légume ancien, presque totalement oublié, et pourtant très intéressant. De son vrai nom Tetragonolobus purpureus, le pois asperge forme de jolis buissons rampants ou à port libre, montant jusqu’à 40 cm de haut, parfois plus. Ses tiges commencent à pousser dressées, puis finissent par retomber légèrement sous la longueur des tiges ramifiées aux feuilles trifoliées de forme ovale. Elle est cultivée pour ses fruits mais on aime aussi ses petites fleurs qui font penser à des papillons. Si ses fruits sont remarquables, il semble pourtant plus juste de parler de « gousses ». Celles-ci sont allongées, bordées sur leur longueur par quatre ailes membraneuses, d’où le nom parfois rencontré de pois ailé ou de pois carré. C’est une plante qui possède de vrais atouts pour la santé. Elle est digestive, énergétique, riche en vitamines A, B et C, mais aussi en calcium, en magnésium. De plus, sa culture est assez facile.
Où et quand semer
Vous pouvez vous procurer des graines de pois asperge dans les graineteries des magasins bio ou sur les catalogues des semences de légumes anciens. Le pois asperge craint le froid. Choisissez donc une exposition bien ensoleillée et selon le climat de votre région, ne semez trop tôt : gare aux saints de glace.
Attention, il craint également la sècheresse. Il faudra donc bien veiller à la fraîcheur du sol. Les semis du pois asperge peuvent être faits dès la mi-avril et jusqu’à la fin mai, parfois même mi-juin. Patrice Peloutxao* conseille toujours d’étaler les semis en deux ou trois fois, ceci vous permettra d’étaler également la récolte. Les jardiniers des régions méditerranéennes, du littoral atlantique et de Bretagne peuvent semer le pois asperge dès l’automne et jusqu’aux premières gelées, le long d’une treille ou d’une clôture.
Pour être bien cultivée, cette plante aime les sols profonds (terre ameublie sur une demie-hauteur de bêche), frais et fertile. Le pois asperge doit être semé en poquets de 3 graines peu profonds (2 à 3 cm). Espacez les lignes d’environ 40 cm.
Lorsque les graines sont en place, recouvrez de terre, tassez légèrement et arrosez. Quand les plants atteignent 3 à 4 cm de hauteur, ne conservez que le plus vigoureux. La fraîcheur du sol est importante pour obtenir des gousses tendres, car les arrêts végétatifs consécutifs à un déficit d’eau les rendent vite filandreuses. Cependant, si vous cultivez les pois asperges uniquement pour leur côté esthétique, les besoins en eau sont beaucoup moins importants. Il est inutile de « ramer » ces pois.
Cueillez des gousses jeunes
Dès que les premières fleurs apparaissent, surveillez vos plants car les premières gousses ne tarderont pas. Le fruit peut mesurer jusqu’à 10 cm mais il faut le récolter bien avant terme. La taille idéale s’obtient généralement 3 mois après semis, c’est-à-dire de mi-juillet à mi-septembre, quand le fruit mesure environ 3 à 4 cm. Au delà de cette taille, le fruit durcit, devient filandreux et désagréable en bouche.
Si la récolte est importante, sachez que les pois asperges pourront être préparés en conserve, comme les haricots, ou placés au congélateur. Dans ce cas, n’omettez pas d’inscrire la date de la récolte sur les sachets.
Les bons voisins
Le pois asperge se plait beaucoup en compagnie des carottes, des laitues, des tomates, des betteraves et des fraises. Par contre, évitez de le planter à proximité des oignons (toutes sortes), de l’échalote, de l’ail.
Comme les pois, les fèves ou les haricots, le pois asperge est une plante dite améliorante. Patrice suggère d’appliquer une rotation de 2 à 3 ans.
Cette plante peut aussi être utilisée en engrais vert. Laissez les racines dans le sol après la récolte car elles l’enrichiront en azote. Les tiges et le feuillage peuvent être épandus sur le sol après avoir été réduis en copeaux.
François Willemin
* Patrice Peloutxoa, jardinier passionné installé sur la côte basque, cultive très souvent le pois asperge. Il apprécie autant ce légume pour ses gousses que pour sa floraison.
Gare aux chevreuils
Depuis quelques années, les chevreuils sont de plus en plus téméraires. Ils n’hésitent plus à entrer au jardin pour venir croquer les troncs des arbres récemment plantés. L’écorce et le bois sont encore très tendres. Les dégâts qu’ils occasionnent peuvent être rédhibitoires.
Pour s’en prémunir, on doit juste entourer le tronc d’un grillage (en métal ou en plastique épais). On le fixe en terre à l’aide d’un crochet et on couvre le tronc jusqu’à 1,50 m du sol, hauteur accessible par un chevreuil affamé qui dresse son cou.
Rosier ‘Mozart’
Ce rosier buisson est d’une vigueur plutôt moyenne. Il ne dépasse pas 1,50 m de haut, ou rarement. En revanche, sa floraison est tellement belle qu’il ne passe pas inaperçu. Et en plus, il s’adapte à peu près partout.
Pour les amateurs de rosiers, ‘Mozart’ est un grand classique. On apprécie avant tout la qualité de sa floraison, la durée, mais aussi sa robustesse. C’est un rosier sans problème qu’on associe facilement à d’autres rosiers et à toutes sortes de vivaces.
Un rosier moderne assimilé aux anciens
‘Mozart’ est un hybride de l’espèce R. moschata. Il est issu d’un croisement entre ‘Robin Hood‘ et ‘Rote Pharisäer’. On le doit au rosiériste allemand Peter Lambert, qui a réalisé cette obtention en 1937. Puisque les rosiers classés parmi les anciens sont tous antérieurs à la première guerre mondiale, ‘Mozart’ est donc un moderne. Pourtant, on a coutume de l’assimiler aux rosiers anciens, sans doute en raison de son aspect général.
Des fleurs simples de très bonne tenue
La floraison de ‘Mozart’ a beaucoup de charme. La fleur est assez petite avec un diamètre de 3 cm. Elle est composée de cinq pétales d’un beau rouge carmin vibrant et le cœur est blanc. Un bouquet de belles étamines jaune d’or complète le tout. Juste avant de faner, la fleur commence à blanchir, ce qui donne des teintes assez variées sur un même rosier.
Contrairement à ce qu’on peut lire parfois, ‘Mozart’ ne libère aucun parfum. Ses fleurs sont regroupées en bouquet de vingt à quarante corolles, ce qui donne vite un effet de masse.
Une floraison de cinq mois
Dans la plupart des régions, la floraison commence en juin. Dans le Midi et sur les littoraux, elle peut commencer dès le mois de mai. Le rosier se couvre alors de fleurs. Puis il s’essouffle un peu en juillet tout en gardant encore des fleurs. Enfin, il remonte en fin d’été jusqu’en octobre, voire novembre. Bien évidemment, si vous prenez soin de supprimer les fleurs fanées dès qu’elles apparaissent, donc presque chaque jour en été, vous aiderez considérablement la remontée. En fin de saison, on peut laisser les dernières fleurs pour que leur succèdent des petits fruits assez décoratifs.
Il est rarement malade
‘Mozart’ est résistant aux maladies. Même quand à ses côtés ‘Veilchenblau’ (solide multiflora) et ‘Alberic Barbier’ (somptueux wichuraiana) sont touchés par l’oïdium, lui n’en porte aucune trace. Son feuillage vert clair, moyen, reste sain tout l’été. Mais il faut pour cela le planter au soleil et lui laisser assez d’air.
Bord de mer et montagne
Rustique, ce rosier encaisse sans broncher des températures entre -15° et -20°C. Il se plait jusqu’à 1 000 m d’altitude. Mais il s’adapte aussi bien au bord de mer et à la douceur des hivers d’un littoral. Mieux, dans le Midi où les étés sont longs et chauds, ‘Mozart’, qui ne dépasse pas 1,50 m de haut, peut être conduit en grimpant jusqu’à 2,50 m. De la même façon, il s’adapte avec la même bonne volonté aux différents types de sols, sauf calcaires. Il aime une bonne terre de jardin fertile et drainante mais se satisfait d’un terrain moyen à pauvre. On le plante aussi avec succès dans une terre caillouteuse et même sablonneuse. Apportez du compost mais évitez les engrais.
Il a sa taille adulte en trois ans
A la plantation, l’important est de creuser un trou assez large et profond (50×50). Apportez du compost au fond, surtout si le sol est moyen. Arrosez copieusement et continuez une semaine sur deux jusqu’à l’automne. Le second été, arrosez toutes les trois semaines. Ensuite, il se débrouillera tout seul.
Pour la taille, rabattez tout à 50 cm la première année. La deuxième année, taillez plus long et la troisième, tenez-le à 1,20 m environ en rabattant près des charpentières.
En trois ans ‘Mozart’ aura atteint sa taille adulte.
Walter Brousse
Pomme de terre : les clés de la réussite
Première règle à respecter : n’utilisez pas la même parcelle que l’an dernier. Vous réduirez considérablement les risques de maladie.
Second point essentiel : apportez deux semaines avant la plantation un bon compost bien mûr. Enfouissez-le par griffage. Vous ratisserez juste avant de planter.
Troisième point : utilisez des plants aux germes trapus, épais et dressés. Ils ne dépassent pas 2 cm. Les germes trop longs, fins, cassent sous le poids de la terre.
Quatrième point : espacez les rangs d’au moins 60 cm et les plants de 30 à 40 cm. C’est beaucoup mais là encore, vous limitez les risques de mildiou avec des plants bien aérés.
Enfin, plantez quand la terre est un peu réchauffée (8° à 10°C). On peut couvrir la parcelle d’un voile de forçage deux semaines avant de planter pour assurer le coup. Les anciens attaquaient souvent à la Saint-Joseph (le 15 mars)
Attention : les précoces ont une durée de culture de 70 à 80 jours et les tardives de 110 jours.
Aiguiser et nettoyer facilement les sécateurs
C’est l’outil le plus utilisé au jardin. C’est simple, on ne sort pas sans son sécateur. Et pourtant, on ne l’entretient pas comme il mérite de l’être. Or, c’est beaucoup plus facile qu’on ne l’imagine et c’est tellement important.
Est-ce très gênant de ne pas entretenir son sécateur régulièrement ?
Oui, clairement oui ! Avec un sécateur mal affûté, on fait toujours de mauvaises coupes. L’écorce et le bois sont plus ou moins déchirés. Ils cicatrisent moins vite, moins bien et deviennent souvent des foyers d’infections. Parfois on veut reprendre une coupe mal faite et on raccourcit la tige plus qu’on ne souhaitait le faire au départ.
Tailler un arbre fruitier ou des rosiers sera aussi plus long et plus fatiguant. Et puis la lame, salie par la sève qui se colle dessus inévitablement, va transporter toutes sortes de germes de maladie et contaminer d’autres plantes plus facilement qu’elle ne le ferait si elle était aiguisée, propre et régulièrement désinfectée.
Faut-il absolument démonter un sécateur pour l’affûter ?
Non, bien sûr. Pourtant, c’est souvent parce que les gens pensent que l’affûtage est compliqué à faire qu’ils y renoncent. Mais attention, on ne procède pas n’importe comment. Sachez d’abord qu’un sécateur est muni d’une lame avec un fil tranchant et d’une contre-lame plate (ou d’une enclume fixe), large et non coupante.
On aiguise seulement la lame et jamais la contre-lame. Pour cela, on tient le sécateur ouvert dans une main en l’orientant bien vers le sol. On commence toujours par affûter d’abord la face biseautée de la lame, puis la face plate de la lame. Certains aiguisent uniquement la face biseautée pour obtenir un fil plus tranchant et surtout plus régulier. Pour ma part, j’affûte aussi la face plate mais un peu moins (deux à trois passages) que la face biseautée (cinq à six passages).
Comment doit-on utiliser une pierre à aiguiser ?
Il existe plusieurs modèles de pierre à aiguiser à des prix très variés. Un modèle de base peut déjà suffire. On parle aussi de pierre à eau car il est préférable de la mouiller pour la rendre un peu plus abrasive.
Il faut juste tenir fermement la pierre dans la main et la faire glisser bien à plat le long de la lame en respectant au mieux l’angle du biseau. Evitez de faire un va-et-vient et brossez en appuyant bien sur la lame. Certains préfèrent procéder en faisant des petits gestes circulaires : c’est peut-être plus abrasif mais c’est plus difficile de réaliser un affûtage très régulier.
Comment sait-on que la lame n’est pas correctement affûtée ?
Généralement, on s’en rend compte à la qualité des coupes. Si la plaie est nette, propre et facile à réaliser, la lame doit être en bon état. Mais il existe un moyen simple de s’en assurer. Découpez avec votre sécateur de fines bandes dans une feuille de papier journal. Si vous y parvenez, le sécateur est en bon état. Si le papier est plus ou moins déchiré, il faut un affûtage.
Pourquoi un sécateur bien aiguisé peut-il tout de même mal couper ?
C’est vrai, ça peut arriver. Dans ce cas, c’est la tension entre la lame et la contre-lame qui fait défaut. Vous devez prendre le temps de démonter le sécateur. Vous en profiterez pour affûter la lame démontée (ce sera plus complet), nettoyer et graisser l’articulation du sécateur et le remonter dans le bon ordre en resserrant à bloc.
Pourquoi certains graissent-ils leurs sécateurs ?
Avec le temps, il y a souvent une corrosion qui se met en place, surtout si vous rangez le sécateur sans jamais le nettoyer. Du coup, si vous démontez le sécateur (une fois par an), c’est l’occasion pour glisser de l’huile dans le rouage entre la lame et la contre-lame. Mais on peut, sans avoir à tout démonter, passer un chiffon graissé sur la lame et la contre-lame et les autres parties métalliques de l’outil. C’est à faire en hiver si vous n’utilisez plus le sécateur durant plusieurs semaines d’affilée.
Est-ce vraiment utile de « désinfecter » les sécateurs ?
Oui bien sûr, et c’est tellement simple à faire. On imbibe un chiffon d’alcool à brûler (ou bien d’eau de javel) et on nettoie la lame et la contre-lame juste avant de commencer une taille. Evidemment, on ne le fait pas tous les jours alors même qu’on ne sort pas au jardin sans un sécateur en mains. Mais si on le faisait au moins une fois par semaine au printemps et en été, ce serait déjà bien. En revanche, c’est fortement recommandé avant d’attaquer une vraie séance de taille sur des rosiers, certains arbustes et sur des arbres fruitiers qu’on exécute selon les cas au milieu ou en fin d’hiver.
Faut-il préférer un modèle de sécateur plutôt qu’un autre ?
Attention, il y a les modèles et les catégories.
Concernant les modèles, chacun à sa façon propre de tenir un outil, ce qui nous conduit spontanément à préférer un sécateur plutôt qu’un autre, pour son poids, pour son équilibre, pour son angle d’ouverture, pour son grip (l’adhérence en main).
Et puis, il y a deux catégories de sécateurs, à enclume et à contre-lame.
L’enclume fixe, ne coupe pas. Elle est large, épaisse et va donc avoir un effet d’écrasement de la tige qui sera coupée par la lame. Les gros sécateurs sont souvent à enclume. Ils sont plus adaptés à la suppression des bois morts et pour rabattre des tiges au ras du sol.
Dans la seconde catégorie, le sécateur à contre-lame a un effet d’écrasement moindre mais il existe tout de même. C’est la raison pour laquelle on a intérêt à placer systématiquement la lame qui coupe du côté du tronc de l’arbuste (ou du bois qui reste) et d’avoir la contre-lame qui écrase du côté du bois qui tombe. Les modèles de sécateurs que j’utilise sont souvent à contre-lame.
Louis Vittu
Magnolia stellata et Magnolia x loebneri
Ils ont des floraisons très similaires au point de les confondre: précoces, allant du blanc pur au rose tendre. Mais ils n’ont pas tous la même vigueur.
Dès le mois de mars, l’arbre se couvre de fleurs aux longs pétales d’un blanc pur. C’est l’un des signes forts de l’arrivée du printemps. Cette floraison spectaculaire est celle des Magnolia stellata. Mais attention, ils ne sont pas les seuls dans ce genre botanique à pouvoir fleurir si tôt. Quelques hybrides de Magnolia x loebneri fleurissent également fin mars. On les confond souvent en raison de leur grande ressemblance. Or, ils ont quelques différences qu’il est utile de connaître.
Ils ne sont pas des plantes de terre de bruyère
Ces deux magnolias, comme les variétés et cultivars des autres espèces de magnolias, sont souvent considérés comme des plantes de terre de bruyère. Or, c’est faux. Certes, ils aiment les sols acides mais n’en font pas une exigence incontournable comme c’est le cas des érables, rhododendrons et camélias. On peut très bien planter avec succès des magnolias dans une bonne terre de jardin, neutre, franche, c’est-à-dire consistante mais sans excès, toujours un peu fraîche même en été et plutôt fertile. Evidemment, il faut soigner le drainage car toute humidité stagnante dans le sous-sol est à bannir.
Ils sont très rustiques mais craignent les gels tardifs
Ces deux magnolias ont aussi en commun une excellente rusticité. Ils peuvent encaisser sans véritable problème des températures de -15° à -20°C. Pour autant, il faut apprendre à se méfier des froids de fin de saison car les floraisons sont naturellement très précoces. Et dans certaines régions, il arrive assez souvent que des arbustes couverts de boutons ne donnent pas de fleurs. Des gros coups de froid peuvent encore facilement intervenir fin mars après un redoux. C’est le cas par exemple dans le Centre, dans le Périgord et l’Île-de-France. Ailleurs, dans les Hauts-de-France, l’est et en moyenne montagne, l’hiver est assez long pour repousser la floraison en avril.
Trois mesures utiles pour assurer la floraison
Alors, même si ces magnolias sont rustiques et costauds, il est tout de même nécessaire d’être prudent. Evitez de les orienter vers l’est car l’alternance de gel et dégel peut sérieusement menacer la floraison, surtout dans les régions froides. Evitez aussi de les exposer au vent qui, non seulement, détruit vite une floraison en cours mais peut, lui aussi, causer des à-coups de température assez brutaux. Enfin, ne plantez pas à l’ombre. Certes, ils aiment des sols qui restent frais en été, mais ils ont aussi besoin de soleil au printemps pour fleurir. L’idéal est de leur réserver un emplacement qui se retrouve couvert par l’ombre d’un grand arbre caduc qu’à partir d’avril , soit après la floraison de ces magnolias.
Attention à leurs racines très superficielles
Autre particularité commune à ces magnolias de printemps, ils ont des racines superficielles. Il y a là deux inconvénients à prendre en compte. D’abord une exposition plus grande les premières années au gel l’hiver et aux sécheresses d’été (ou même de printemps). Il est donc vraiment plus prudent de pailler les deux premières années en étalant une bonne couche de fougères (ou de paille) au sol, autour du tronc. Il faut aussi assurer des arrosages réguliers et copieux, surtout au printemps et en été et la première année suivant la plantation. Arrosez une semaine sur deux ou trois en apportant à chaque fois un arrosoir de 10 litres que vous versez en plusieurs fois pour laisser le temps à la terre de l’absorber. Attention, l’eau ne doit pas être trop calcaire sinon l’arbuste en souffrira. Ensuite, mieux vaut éviter de planter des vivaces trop près du tronc les premières années. Et mieux vaut éviter de planter un de ces magnolias trop près de grands arbres caducs. Il y aurait une concurrence que le plus petit vivrait mal.
Les stellata sont plus petits que les hybrides loebneri
Les Magnolia stellata sont souvent conseillés pour les petits espaces. En effet, ils ne dépassent pas 3 m de haut en en plus, leur croissance est lente. Les deux premières années, ils semblent ne pas bouger et il faut patienter au moins 5 à 6 ans pour qu’ils aient fière allure. Si vous souhaitez avoir un bel effet rapidement, plantez un sujet déjà bien développé. En revanche, même les sujets très jeunes fleurissent joliment. Des M. stellata de deux ans fleurissent déjà. De leurs côtés, les M. x loebneri sont plus vigoureux et surtout d’une croissance plus rapide. Issus de croisements entre M. stellata et M. kobus, ils peuvent atteindre 5 à 6 m de haut en 10 ans. Et comme ils supportent très bien la pollution urbaine, on les utilise souvent pour végétaliser des boulevards dans les villes. Ceux qu’on prend pour des M. stellata sont en réalité des hybrides de M. x loebneri.
Prenez le temps de choisir votre variété
L’espèce Magnolia stellata compte plusieurs cultivars. Généralement, les plus blancs sont les plus précoces. Certains ont des fleurs plus denses avec plus de trente pétales d’un beau blanc cireux comme ‘Waterlily’. D’autres sont d’un rose tendre ‘Rosea’ ou plus foncé ‘Rubra’. ‘Centennial’ a des fleurs à longs pétales. ‘Heaven Scent’ a un parfum plus marqué que les autres cultivars et fleurit plus tard, souvent en avril. Parmi les hybrides de loebneri, ‘Merrill’ a des fleurs fines et légèrement rosées. ‘Pirouette’ a des fleurs doubles très blanches. Quant à ‘Leonard Messel’, c’est l’un des plus robustes, des plus faciles et des plus courants. Il s’adapte bien à tous les types de sols même un peu calcaires et assez secs. Mais il est aussi plus vigoureux. Prévoyez un espace plus grand que pour les autres magnolias précoces.
Jules Bara
Le souci : une indispensable polyvalente
Voilà une plante très commune, appréciée de tous pour sa longue et belle floraison et dont on ignore souvent les multiples vertus. Semez-la vite !
Comment a-t-on pu donner un surnom pareil à une plante qui, précisément, règle quelques-uns de nos soucis ? C’est franchement curieux. En tout cas, le souci (Calendula officinalis) est non seulement joli mais surtout bien utile.
C’est bien une annuelle
Comme cette plante a tendance à faire des semis spontanés, certains la considèrent comme une vivace. Mais non, c’est bien une annuelle. Son cycle de vie va du printemps à l’hiver. Le genre botanique est Calendula et l’espèce type est appelée officinalis en raison de ses vertus médicinales. Puis, de là, ont été tirés plusieurs cultivars. Orange à fleurs doubles avec ‘Baby Orange’, orange feu pour ‘Orange Queen’, le crème ‘Pacific Cream Beauty’, le jaune ‘Lemon Queen’ et parfois même bicolore comme ‘Prince Indien’ orange foncé et rouge acajou ou ‘Calypso’ jaune orangé et noir. Les fleurs sont des soleils de 8 à 10 cm de diamètre et sont portées par des tiges de 40 à 60 cm de haut. Elles apparaissent en mai et faiblissent en plein été mais se maintiennent jusqu’aux gelées.
Elle pousse partout
Le souci s’adapte aussi bien sur des sols moyens, voire pauvres, que sur des sols riches. Peu importe le pH, acide, neutre ou calcaire. La plante aime le soleil mais se satisfait d’une ombre légère. Elle tolère la pollution comme les embruns marins. Il suffit de semer en mars sous abri (serre froide) dans des godets individuels pour repiquer en mai après les saints de glace, ou directement en place à la mi-avril en couvrant tout de même d’un voile de forçage dans les régions froides. Les semis en godet, repiqués, sont souvent plus costauds et plus florifères que les semis à la volée. Mais il est vrai que les semis spontanés peuvent être, eux aussi, splendides.
Indispensable au potager
Le souci a la capacité de repousser plusieurs mouches parasites qui sévissent dans les rangs de carottes et de poireaux mais aussi les pucerons et les mouches blanches. En même temps, le souci attire les coccinelles et les syrphes, précieux auxiliaires qui dévorent les pucerons. Et enfin, les racines du souci améliorent la structure des sols lourds. Voilà pourquoi cette fleur a toujours été omniprésente dans les potagers où elle décore autant qu’elle protège les cultures. Semez-la près des poireaux, des oignons, des choux et des fraisiers. Mais attention, le souci est parfois sensible au blanc (oïdium). Ne l’arrosez pas, sauf en cas de sécheresse et sans mouiller les feuilles. Et puis, le purin de souci remplace utilement le purin d’ortie. Il rendrait les plants plus gros et plus résistants aux maladies.
Elle soigne et on la croque
Depuis fort longtemps, on a utilisé le souci à des fins médicinales. La plante aurait des vertus anti-inflammatoires, astringentes, antivirales et anti-tumorales. Elle apaiserait les brûlures de la peau et faciliterait la cicatrisation. Enfin, ultime avantage, les fleurs sont comestibles. Les amateurs de cuisine fleurie peuvent agrémenter leurs salades sans risque.
Walter Brousse
Purin de souci
Après la première floraison, jetez 1 kilo de feuilles fraîches dans 10 litres d’eau de pluie.
Couvrez en laissant un peu d’air et brassez une fois par jour. Une mousse se forme. Après 10 à 12 jours, il n’y a plus de mousse au brassage. Stoppez la macération.
Filtrez et diluez à 10 %.
Arrosez les rangs du potager, notamment les choux et les tomates.