En me séparant d’un mimosa (A. dealbata), je n’imaginais pas à quel point les racines allaient émettre des rejets. Il y en avait partout à 15 m à la ronde (et même chez le voisin). Sur la pelouse, la tondeuse faisait l’affaire mais dans les massifs et au pied des rosiers, c’était plus compliqué.
Plutôt que d’avoir recours à un produit dessoucheur, certes efficace mais chimique et donc hyper polluant, j’ai tenté le remède de bonne-femme suivant : percer des trous profond (8 cm) sur la souche et glisser à l’intérieur une ou deux gousses d’ail.
Ce serait en germant que l’ail réduit la vitalité de la souche. C’est à vérifier mais en tout cas un à deux mois plus tard, je constatais déjà beaucoup moins de rejets de mimosa.
Poirier : on commence la taille
On taille les poiriers avant les pommiers et les sujets les plus fragiles avant les anciens et les plus costauds. On peut attaquer avant Noël, en fait dès qu’on peut distinguer clairement un œil à bois fin et allongé d’un bourgeon à fleur plus rond en privilégiant les seconds. Après avoir supprimé les branches tournées vers l’intérieur, celles qui croisent d’autres branches, celles qui sont blessées ou mortes en aérant le cœur de l’arbre. On raccourcit de 50 cm à 1 m les charpentières trop longues. Ensuite, on raccourcit les rameaux secondaires en rabattant après le troisième bourgeon. L’idéal est de conserver deux bourgeons à fleur ou dard et un œil à bois qui donnera le prochain rameau capable de fructifier plus tard.
Quand vous hésitez, retenez qu’il faut être téméraire. C’est en taillant qu’on apprend.
En + : profitez-en pour libérer l’arbre des lichens et gui éventuels.
L’oranger des Osages
Il est considéré comme un arbre de collection parce que très rarement planté. Pourtant, cet oranger des Osages n’est ni fragile, ni exigeant. Ce sont ses fruits qui en font aussi une véritable curiosité végétale.
C’est un arbre unique dans son style, très original. Seul le mûrier (l’arbre des vers à soie) serait un peu approchant. Il est encore peu répandu en France alors qu’il a été introduit dès la fin du 19e siècle.
L’arbre des Indiens
À l’origine, cet arbre était couramment utilisé par les Indiens d’Amérique du Nord, et plus précisément la tribu des Osages. Ils récupéraient le latex contenu dans les fruits pour teindre les vêtements, le bois, parfois même leurs visages et pour confectionner des arcs. Ce Maclura pomifera (ou Maclura aurantiaca) est un arbre dioïque. Il existe des pieds femelles et des pieds mâles distincts. Il faut, bien sûr, un pied mâle pour que les fruits portés par les femelles puissent être fertiles.
De curieuses « oranges »
À l’évidence, l’intérêt majeur de cet arbre tient précisément dans son fruit. Il ressemble à une grosse orange avec un diamètre de 12 cm environ. Il est d’un vert pomme assez clair et vire même au jaune à maturité. Il a une peau grumeleuse comme un agrume. En réalité, il s’agit d’une infrutescence, c’est-à-dire d’une agglomération de plusieurs petits fruits issus d’une multitude de fleurs. Ce fruit a même un parfum légèrement citronné.
Il s’adapte un peu partout
En revanche, la floraison de l’oranger des Osages n’a pas grand intérêt. Elle a lieu en mai et juin, et seulement à partir d’une douzaine d’années. Il faut donc être patient pour voir les premiers fruits. Les jeunes rameaux présentent des épines bien dressées. Les feuilles sont simples, ovales, pointues et caduques. Elles tombent en novembre. L’arbre est un beau sujet de 12 à 15 m de haut pou un étalement de 6 m environ. Il est naturellement équilibré. Son écorce grise peut prendre une teinte orangée. C’est un vrai rustique qui supporte des minimales de -10° à -15°C. Il s’adapte à tous les types de sols, calcaires à acides, drainants à compacts. Mais il faut tout de même veiller à ne pas bloquer son enracinement profond. Enfin, l’oranger des Osages supporte très bien la pollution urbaine. On en trouve quelques beaux spécimens dans des parcs et jardins publics des centres-villes comme à Paris.
Catherine Larenaudie
Réussir la plantation d’une Stipa tenuissima
Les célèbres « cheveux d’ange » ont deux atouts majeurs : la beauté de leurs épis échevelés de juillet à octobre et cette faculté à prospérer sur des sites difficiles, au vent, en plein soleil et sans soin. Mais il faut bien planter !
La fin de l’automne est encore propice pour planter une graminée. Dans la plupart des régions, l’hiver commence vraiment en janvier, voire même en février. Ça laisse du temps à la plante pour bien s’installer et redémarrer avec vigueur au printemps.
Tenuissima ou tenuifolia ?
Mais avant de passer à la plantation proprement dite, commençons par éclaircir un point de botanique. En effet, quand on parle de « cheveux d’ange », on pense plutôt à la Stipa tenuifolia, espèce très courante, facile, rustique jusqu’à -10°C, qui atteint 50 cm de haut et forme une belle touffe d’épis chevelus entre juillet et octobre. Or, avec Stipa tenuissima, nous avons opté pour une espèce voisine, à l’aspect très proche, plus adapté aux jardins de bord de mer car tolérant très bien les vents marins chargés d’embruns, mais aussi plus rustique (-20°C). Elle est également un peu plus grande (60 cm de haut) que sa cousine. Attention, il existe d’autres espèces encore plus grandes comme Stipa barbata (75 cm), plus argentée que blonde et surtout Stipa gigantea qui peut atteindre 2 m de haut.
Des sols moyens à pauvres et le plein soleil
Quelle que soit l’espèce, vous devez planter la stipa sur une terre légère, drainante, voire filtrante comme le sont les terres sablonneuses. Il faut absolument éviter les sols lourds qui ont tendance à rester humides en hiver. La terre idéale est moyenne et même pauvre, en tout cas pas fertile. Vous n’apporterez ni engrais ni compost. Plantez sur un terrain rocailleux, sur un talus calcaire et en bordure d’allée sableuse.
C’est une vraie héliophile
Quant à son exposition, elle doit être en plein soleil même si la situation peut devenir brûlante en plein été. La stipa n’en souffre jamais dans le Midi, ni en Corse où pourtant le thermomètre peut atteindre des températures records en plein mois de juillet. Cette stipa est une véritable plante héliophile, du grec helios soleil et philos ami. Elle a besoin de cette lumière intense pour se développer correctement. Mais rassurez-vous, elle accepte aussi les vents desséchants sans frémir. Vous pouvez tout de même lui imposer un peu d’ombre légère mais le moins possible et de préférence en début ou fin de journée.
Creusez un trou deux fois plus grand que la motte
Une fois le « bon » emplacement trouvé, il vous reste à creuser le trou de plantation. Attention, on a souvent tendance à faire des trous à peine plus grands que le conteneur de la plante. Or, le trou doit être profond d’un bon fer de bêche et surtout deux fois plus large que le diamètre de la motte. Vérifiez le drainage en arrosant copieusement. Si l’eau s’évacue difficilement, apportez au fond du trou des graviers et allégez la terre avec du sable. Surtout, ne prévoyez pas de compost ni d’engrais. Il faut bien ajuster la profondeur de plantation pour que le haut de la motte arrive à fleur de sol. Finissez par un arrosage copieux. Si vous plantez plusieurs stipa, espacez-les de 40 cm pour obtenir une ligne continue en deux à trois ans. La croissance est rapide. Vous pouvez aussi les associer à des rosiers ou vivaces appréciant les mêmes conditions.
Pas de protection à prévoir
On envisage souvent des protections hivernales pour les plantations du début novembre. Or, pour les stipas, c’est inutile. Elles sont assez rustiques et solides pour ne pas craindre les grands froids du début d’année.
Walter Brousse
Des parpaings pour succulentes
L’idée est franchement simple et très efficace. On prend des parpaings qu’on peint dans la couleur de son choix. Ensuite, on les remplit de gravier et on termine avec un mélange terreux très léger composé de terre de jardin, de sable et d’un peu de terreau. Reste ensuite à planter les espèces habituellement destinées aux rocailles, aux rochers et aux murets de pierres sèches. On peut prendre en exemple ces parpaings exposés à la Fête des plantes de Saint-Jean de Beauregard. Les sempervivums de toutes espèces sont en bonne place. On peut aussi retenir les saxifrages, des joubardes, des sédums. Autre avantage, cette drôle de jardinière peut être rentrée l’hiver si les plantes choisies ne sont pas suffisamment rustiques, ou si les pluies sont trop abondantes.
Carotte : les semis de fin d’année
Généralement on sème les premières carottes, les variétés les plus hâtives, au mois de février. Mais en réalité, on constate qu’on peut fort bien les semer en novembre ou début décembre pour commencer à récolter en mars. Il faut vraiment bien préparer la terre en l’ameublissant sinon les carottes feront vite des fourches. Ensuite, dans les régions douces, on se contente d’étendre un voile sur la parcelle. Ailleurs, mieux vaut prévoir un tunnel. Comme les graines sont petites on peut, au moment de semer, mélanger les graines à un peu de sable ou de marc de café. Le semis sera plus clair et plus régulier. Semez sur un sillon d’1 cm de profondeur, comblez et plombez avec le dos d’un râteau. Arrosez en pluie fine et soyez patient car la levée peut prendre une douzaine de jours comme trois semaines.
En + : La Nantaise ou Touchon peuvent être semées très tôt.
Topinambour : récoltez-les à votre rythme
Ceux qui ont eu la bonne idée de faire des topinambours vont pouvoir en récolter. On commence en novembre quand les grandes fanes sont complètement sèches. Si la terre est bonne, il suffit de tirer sur les tiges pour emmener les racines. Rabattez les fanes et broyez-les avant de les jeter au compost. Vous pouvez aussi les donner aux lapins. Quant aux racines, ne trainez pas trop pour les consommer. Elles ne se conservent pas plus de deux à trois semaines dehors à l’abri de la pluie (surtout pas à l’intérieur). Le mieux est de les arracher au fur et à mesure de vos besoins. En effet, c’est en terre que ces racines se conservent le mieux. Et puis, elles sont petites mais très nombreuses. Comptez 3 kilos par m². Ne craignez ni les pluies, ni le gel. Eventuellement, paillez le rang, mais ce légume est assez rustique. Enfin, on attendra les dernières récoltes, souvent en février, pour replanter des éclats.
Courges : comment conserver 3 espèces différentes
Si la méthode de stockage est identique pour toutes les courges de garde, le calendrier n’est pas le même. La durée de culture diffère, mais aussi la période de récolte et la durée de conservation. Voici les gestes utiles.
J’ai cultivé cette année trois espèces de courges bien différentes : des pâtissons blancs, des potimarrons et des musquées de Provence. Il s’agit dans les trois cas de courges (du genre Cucurbita) mais les premiers sont des C. pepo, les seconds des C. maxima et les troisièmes des C. moschata. Du coup, si les grands principes de conservation restent les mêmes, les durées de culture changent d’une espèce à l’autre et par conséquent les périodes de récolte. Mais les durées de conservation, elles aussi diffèrent, ce qui permet de consommer des courges différentes entre la fin de l’automne et le milieu du printemps.
On consomme les pâtissons blancs d’août à avril
Le pâtisson blanc est une variété américaine que ne court pas. Elle ne prend pas trop de place au sol et se cultive sur cinq mois entre le semis et la récolte. Fin avril, on sème au chaud (20°C) et on repique en place au jardin à partir de la mi-mai. On peut très bien récolter les premiers pâtissons encore très jeunes soit en août. Ils ont alors un petit goût d’artichaut assez prononcé. Mais normalement, les fruits arrivent à maturité fin septembre. C’est à ce moment qu’il faut cueillir. A cette période, la température chute la nuit sous +12° C, stade à partir duquel la courge est stabilisée. Elle n’évolue plus. On a donc tout intérêt à cueillir. Les pâtissons blancs se gardent facilement entre quatre et dix mois. Toutefois, à partir de février ou mars, ils ont tendance à perdre un peu de leur saveur.
On mange des potimarrons jusqu’en février
Cette courge délicieuse (elle a un goût de châtaigne presque sucré) court sur 3 mètres environ. Il lui faut un peu de place au sol pour qu’un plant puisse donner deux à cinq fruits. On sème à la mi-avril au chaud et on repique un mois plus tard, quand la terre est vraiment réchauffée et que les nuits (et les pluies) ne sont plus trop froides. Là, pas question de récolter des potimarrons avant leur totale maturation. Il faut souvent attendre octobre pour que les feuilles et les tiges des plants soient bien sèches. C’est le signe qu’on peut alors récolter. L’idéal est de pouvoir laisser ressuyer au moins une journée au soleil avant de rentrer les fruits. La durée de conservation , deux à cinq mois, n’est pas très longue. Dans de bonnes conditions, on peut les garder, et donc consommer des potimarrons, jusqu’en février.
On savoure la musquée de Provence jusqu’en mai !
Cette variété française court sur 5 à 6 mètres et donne deux à cinq fruits par pied. La musquée de Provence a une chair sucrée, musquée bien sûr, parfumée. Mais attention, elle est un peu plus frileuse que les deux précédentes. Il faut donc la semer au chaud et bien attendre que les beaux jours soient installés pour la repiquer en terre. Dans les régions froides on peut même couvrir le sol de paille ou d’un film plastique pour réchauffer la terre. Et c’est souvent en octobre (milieu ou fin de mois) qu’on récolte les gros fruits côtelés. Normalement, ils peuvent être conservés entre quatre et neuf mois mais l’idéal est de les consommer entre novembre et fin mars. Il est donc important de vérifier la durée de conservation possible pour chaque espèce et même pour chaque variété. Mais attention, pour bien conserver, c’est-à-dire longtemps, il faut commencer par bien récolter.
Récolter les courges juste au bon moment
Le bon moment, c’est à parfaite maturité (sauf exception possible comme les pâtissons ou les courgettes meilleures très jeunes). Or, on a souvent tendance à récolter trop tôt, dès que les fruits sont volumineux et colorés. Il faut savoir attendre deux ou trois semaines et voir les plants fanés. Mais il ne faut pas attendre trop longtemps au risque d’exposer les courges aux pluies d’automne déjà froides et dans certaines régions abondantes. Il faut aussi se méfier des premières gelées blanches. Dans le Nord, le Nord-Est, l’Est, elles peuvent intervenir au cours du mois d’octobre. Ayez l’œil.
Les fruits doivent avoir leur pédoncules
Pour enlever correctement un fruit, quelle que soit sa taille et son poids, munissez-vous toujours d’un bon sécateur (ou d’un couteau pour les grosses sections) afin de couper les pédoncules. Mais attention, il faut intervenir le plus près possible de la tige pour laisser le pédoncule attaché au fruit. Il faut au moins 5 à 7 cm de pédoncule. On évite ainsi le risque d’évaporation (inévitable si on laisse une cicatrice directement sur la peau), mais également on limite les risques de pourrissement éventuel. Si vous acheter des courges dans une foire aux plantes ou sur un marché, soyez vigilant sur ce point. Même si vous conservez correctement des fruits de bonne qualité, si les pédoncules ont été enlevés, la conservation sera beaucoup plus aléatoire.
Aucune blessure ou griffure
Seconde précaution à prendre à la récolte, il faut manipuler avec soin les courges. Il ne faut pas griffer la peau. Il ne faut pas heurter le fruit ou le faire cogner contre un meuble ou au sol. Même si la peau vous semble épaisse, un rien peut la blesser. Et une simple meurtrissure peut suffire à laisser entrer un virus et compromettre la bonne conservation du fruit.
Laisser les fruits ressuyer
Généralement, on récolte au cours d’une belle journée, le matin. On peut alors laisser au moins une journée les fruits ressuyer au soleil directement au sol. Cela permet de réduire un peu le taux d’eau dans le fruit (il est environ de 92% du poids du fruit). Cela optimise également la bonne conservation des courges. Si vous récoltez l’après-midi, remisez sous un auvent pour éviter qu’une pluie nocturne vienne contrarier vos plans. Vous laisserez ressuyer le lendemain, si possible au soleil.
Nettoyez mais ne lavez pas
Une fois ressuyés, les fruits vont être nettoyés. L’objectif est de les débarrasser de la terre qui colle encore sur leur peau. Utilisez la paume de votre main ou un chiffon sec. Surtout, ne lavez pas vos courges avec une éponge mouillée. Ce n’est pas un concours de beauté mais simplement un geste utile à la conservation. C’est souvent au cours de ces manipulations qu’on peut blesser par mégarde un fruit. Soyez attentif.
Le local doit être ni trop froid ni trop sombre
Contrairement aux légumes racines qui eux, ont besoin d’être remisés au frais dans l’obscurité, les courges préfèrent un local où la température oscille entre 14° et 18°C. Les fruits peuvent aussi très bien recevoir la lumière du jour. Un garage ou même une véranda qui ne soit pas trop chauffée font très bien l’affaire.
Un lit de paille ou un filet
Reste le rangement des fruits. Ils ne doivent surtout pas se toucher. Le contact peut rapidement se transformer en point de pourrissement. Ils doivent être posés à plat le pédoncule orienté vers le haut. Le plus simple est de les aligner sur un lit épais de paille sèche ou de fougères. D’autres préfèrent les déposer dans des cagettes légèrement surélevées (sur des briques). L’objectif est de permettre à l’air de circuler plus facilement autour des fruits. C’est vrai que c’est important pour la bonne conservation. D’ailleurs les anciens plaçaient les courges de garde dans des filets (même de grosses citrouilles) et les suspendaient à une poutre. Ils étaient certains que les fruits seraient aérés au mieux. Et accessoirement, cette méthode prend beaucoup moins de place au sol. Pratique !
Jules Bara
Les grands mahonias resplendissent tout l’hiver
On apprécie toujours leurs généreuses floraisons d’un jaune vif qui illumine les journées grises en fin d’année. C’est aussi un parfum et, plus tard, des grappes de fruits très décoratives. Curieusement, le mahonia n’est présent que dans les grands espaces alors qu’il pourrait fort bien trouver sa place dans les jardins de moyenne superficie.
Arbustes piquants et touffus, les mahonias appartiennent à la famille des Berbéridacées et au genre Mahonia. Ils se distinguent des berbéris par leurs feuilles composées et par l’absence d’épines sur les rameaux. Le genre Mahonia compte de 60 à 90 espèces toutes à feuillage persistant. Ils sont originaires d’Asie (Himalaya, Chine, Japon) et d’Amérique du Nord et centrale. Ce genre est très proche des Epines-vinettes (genre Berberis). Il existe même un hybride x mahoberberis issu d’un croisement entre espèces des deux genres. Le sujet adulte mesure entre 2 et 4 mètres. Certains sujets exceptionnels peuvent atteindre 5 mètres, mais sous nos latitudes il est assez rare qu’il dépasse les 3 mètres de haut. Sa croissance est assez lente. Comptez environ une vingtaine de centimètres par an. Les tiges solides, bien érigées, ont tendance à se dégarnir de la base chez les sujets âgés.
Des atouts très colorés
Les fleurs, toujours de couleur jaune vif, apparaissent d’octobre à mai selon les variétés, en grosses grappes (jusqu’à 30 cm de long) compactes ou étalées. Notez que sa magnifique floraison est prolongée par une fructification elle aussi très décorative sous forme de petites baies bleu-noir, ce qui augmente d’autant l’intérêt de l’arbuste. Son feuillage persistant épineux, vert foncé lustré dessus, vert jaunâtre au revers, est extrêmement ornemental. Les nervures sont très apparentes sur la face inférieure et les jeunes feuilles prennent une teinte bronze.
Tous n’ont pas le même niveau de rusticité
Le mahonia apprécie l’ombre et la mi-ombre, mais il supporte également le soleil direct sous un climat tempéré. Bien que la plante s’épanouisse en hiver, un emplacement abrité des fortes gelées est conseillé. Attention, les mahonias à feuilles très longues comme ‘Charity’ sont plus frileux et doivent être placés près d’un mur assez abrité. Cet arbuste peut être planté seul, mais il aime également la compagnie d’autres plantes qui, comme lui, affectionnent le même type d’environnement. Il va bien avec des fougères persistantes, des bulbes précoces au printemps comme les scilles, les tulipes, les narcisses ou les jacinthes des bois dont les fleurs bleues composeront un très joli contraste. Si vous souhaitez dissimuler les parties dégarnies des grands mahonias, vous pouvez lui associer des plantes vivaces comme les delphiniums, les cœur de Marie, les ancolies, les marguerites d’automne. Enfin, le mahonia peut aussi rejoindre une haie de bocage, c’est-à-dire défensive. Dans ce cas, on le plantera en compagnie d’arbustes épineux comme les berberis ou les aubépines.
Il adore les sols acides
Bien que très tolérants quant à la qualité du sol, les mahonias préfèrent une terre drainante, légèrement acide ou neutre et de préférence bien enrichie en humus avant la plantation. L’apport en amendement organique (fumier ou compost avec éventuellement des algues) est recommandé à la plantation. Si votre sol est un peu calcaire, on ajoutera soit de la tourbe blonde, soit de la terre de bruyère, afin de l’acidifier.
Une plantation réussie
Le solide feuillage du mahonia lui donne un véritable effet structurant. Si vous avez la place, nous vous conseillons de planter trois sujets ensemble afin d’obtenir un effet encore plus spectaculaire. S’ils sont plantés proches de votre entrée, à chaque passage vous profiterez de leur lumière en plein hiver et de leur parfum. Plantez le mahonia à l’automne ou au printemps mais pas entre janvier et février (périodes de gel) ni de mai à septembre (en raison des fortes chaleurs). En fin d’année, les sujets sont vendus en fleurs, ce qui n’est pas un problème. Pour un bon épanouissement de la plante, respectez une distance de plantation d’environ 2,50 mètres entre chaque sujet.
A surveiller seulement les premières années
Dans les régions où la température descend souvent en dessous de -5°C, il convient de prévoir un voile de protection le premier hiver. Un épais paillis au pied avec des fougères sèches est également une sage précaution. Mais le plus souvent, une très forte gelée ne provoquera que des nécroses sur les feuilles et une destruction partielle de la floraison. Rassurez-vous : une fois adulte, c’est-à-dire après trois ou quatre ans, un Mahonia x media (le plus répandu) résiste jusqu’à -15°C sans aucun problème. Enfin, il est fortement recommandé de tuteurer les jeunes sujets. Les tiges sont parfois un peu trop souples pour supporter le volumineux bouquet de feuilles et les fleurs, sans se plier dangereusement. Mais après deux ans, retirez le tuteur.
Attention au blanc et aux rouilles
Du côté des maladies, les mahonias peuvent se montrer sensibles à l’oïdium (le blanc). C’est surtout le cas à la fin de l’été, en septembre, si le temps est maussade et si les arbustes sont confinés dans un espace limité avec peu de lumière. Si vous repérez des premières traces de feutre blanc, n’attendez pas et pulvérisez une solution à base de soufre. Pour qu’elle soit efficace, la température ambiante doit être située entre 18° et 23°C, ni moins, ni plus.
La rouille, qui produit ces petits amas de poudre orangée sur les feuilles, se manifeste également sur des sujets fragiles. Là aussi, n’ayez pas trop d’inquiétude car c’est sans conséquences très graves sur les arbustes.
Une taille de formation est utile
On l’a vu, un paillis permet de protéger les racines du gel en cas d’hiver rigoureux. Mais un bon paillis maintient aussi une certaine fraîcheur au pied de l’arbuste durant les journées les plus chaudes de l’été. Un paillis de compost, ou de mulch d’écorces et de tontes, apportera de l’humus tout en maintenant bien cette fraîcheur au sol. Ce paillis évite aussi les mauvaises herbes, ce qui est une bonne chose quand le mahonia est encore jeune. Il faut toujours assurer une taille de formation aux jeunes mahonias. On intervient juste après la floraison en rabattant les tiges là où on souhaite que l’arbuste se ramifie. Evidemment, on élimine les croisements de tiges et les départs orientés vers l’intérieur du sujet. Une fois adulte, le mahonia ne nécessite pratiquement aucune taille. Contentez-vous d’éliminer les rameaux abîmés, desséchés, en surnombre et qui encombrent le cœur de l’arbuste le privant d’air et de lumière. Supprimez aussi les hampes florales fanées. Dans tous les cas de figure, ne coupez pas plus d’un tiers de la longueur des branches.
Récupérez les drageons
Le bouturage et la récupération de drageons sont les méthodes de multiplication les plus simples et les plus rapides. Le bouturage du mahonia s’effectue à la fin de l’été sur du bois semi-aoûté. On prélève les boutures sur des pousses de l’année. On supprime les feuilles de la tige pour ne garder que les feuilles de tête. On peut éventuellement appliquer sur la plaie de coupe (et pas sur la tige elle-même) un peu de poudre d’hormone de bouturage. Toutefois, ce n’est pas indispensable. On repique les boutures dans un mélange drainant de terre de jardin tamisée et de terreau. On termine en plaçant le pot à l’étouffée, c’est-à-dire en le coiffant d’un sac plastique sans que celui-ci touche la bouture. Rangez sous abri, sans soleil direct. Si vous récupérez des drageons, intervenez de préférence au printemps. La reprise sera plus facile.
Gare aux fruits
Attention, toutes les parties de la plante sont plus ou moins toxiques. L’écorce des racines présente le plus de risques, ce qui lui a valu, et vaut encore, d’être utilisée en médecine. Les fruits ne contiennent pas d’alcadoïdes ; ils ne sont donc pas particulièrement dangereux. Les symptômes , rares, sont des maux de ventre, des vomissements ou une légère tachycardie. Evitez bien sûr que les enfants en mangent.
François Willemin
Hôtel à insectes : amusant et utile
Les insectes sont de précieux auxiliaires au jardin. C’est surtout vrai des pollinisateurs (abeilles, papillons) et des prédateurs (coccinelles, syrphes), mais aussi des autres. Pourquoi ne pas les abriter avec un hôtel sur mesure.
L’avantage avec la construction d’un hôtel à insectes, c’est qu’aucune loi (sauf peut-être celle du bon sens) ne régit ces fabrications. Il existe une infinité de modèles et vous pouvez donner libre cours à votre imagination quant à la forme et à la taille. L’important est que l’édifice soit adapté à vos besoins et surtout à ceux des insectes hébergés.
Une base solide et saine
Pour construire votre hôtel à insectes, vous aurez besoin d’un minimum d’outillage et de matériaux déterminés en fonction de l’aspect final que vous souhaitez. Le principe de base consiste à faire un cadre en bois divisé en plusieurs casiers appelés des logettes. Il est préférable d’obstruer la façade arrière et l’ensemble doit être protégé par un toit sensiblement plus large que le reste de la structure. Mais quoi qu’il en soit, si vous voulez attirer les insectes, il n’est pas question de lasurer ou de vernir le bois utilisé. Le mieux est de choisir une essence résistant naturellement aux intempéries, comme le pin douglas, le châtaignier ou encore le mélèze. Cependant, si vous utilisez un bois moins résistant, vous pouvez utiliser de la peinture suédoise. C’est une peinture écologique faite à base de farine et de pigments naturels. Elles est facile à fabriquer et permet de peindre efficacement les cabanes, les abris de jardin, les clôtures, les volets et… les hôtels à insectes afin qu’ils résistent aux intempéries.
Jamais posé au sol
Quelque soit la forme ou la taille de l’hôtel, prévoyez que celui-ci ne doit pas être en contact direct avec le sol pour le protéger de l’humidité. Laissez au moins 30 cm d’espace libre. La base de la construction peut être fixée sur des parpaings ou sur pilotis. Dans ce dernier cas, utilisez au moins 4 pieux dont vous traiterez les extrémités qui seront dans la terre en les brûlant pour qu’elles soient bien noires. Fixez ensuite les pieux avec de la boulonnerie inox, encore que le métal rouillé peut avoir son charme.
Une orientation choisie
La fréquentation de l’hôtel dépend en grande partie de son positionnement. Il faut le placer à proximité d’une friche ou d’une pelouse fleurie, excellent garde-manger pour les insectes. Orientez-le plein Sud, ou à défaut au Sud-Est, afin qu’il bénéficie au mieux du soleil. Si possible, placez-le dos aux vents dominants.
Une déco bien adaptée
Reste à meubler l’hôtel, c’est-à-dire à garnir ses logettes. Chaque client a ses caprices. Vous choisirez donc la déco en fonction des hôtes que vous souhaitez recevoir. pour les abeilles et guêpes solitaires, mettez des tiges de bambous, des bûches percées, des briques alvéolées remplies de paille, avec un peu de terre argileuse.
Pour les perce-oreilles, il faut un pot de terre cuite retourné et rempli de paille ou de fibres de bois.
Pour les coccinelles, prenez des fagots de bûchettes, des boîtes en bois percées ou un échafaudage de planchettes avec des interstices.
Pour les syrphes, les tiges à moelle de type sureau, les framboisiers, ronces et rosiers feront l’affaire.
Les bourdons adorent une boîte avec un trou de 10 mm et une planchette d’envol. Vous pouvez aussi utiliser des morceaux de branches de différentes tailles, de l’écorce, de la mousse ou de la paille, autant de biotopes qui trouveront certainement de nombreux preneurs.
François Willemin
En + : recette de la peinture suédoise
Dans une marmite, délayez dans 1 litre d’eau 700 g de farine ordinaire. Remuez pour éviter tout grumeau. Ajoutez ensuite progressivement 7 litres d’eau et portez à ébullition en remuant. Ajoutez 2 kg de pigments de terre, puis 200 g de sulfate de fer (facultatif pour peinture d’intérieur). Faites cuire 15 minutes en remuant . Ajoutez 0,8 litre d’huile de lin. Faites cuire à nouveau 15 minutes. Ajoutez 10 cl de savon noir pour favoriser l’émulsion de la peinture. Laissez refroidir. Diluez si nécessaire avec un peu d’eau mais la consistance de cette peinture est normalement assez épaisse.