L’eau est assez précieuse pour qu’on apprenne à l’économiser. La solution proposée aujourd’hui permet de le faire. Essayez-la, ça ne coûte rien !
Ce système a été inventé par un jardinier des Baléares, Hortelano Hortament. Le principe est simple : utiliser la condensation de l’eau créée par l’action du soleil et ainsi obtenir une irrigation goutte à goutte continue et très économe.
Un matériel tout simple
Il faut juste réunir 1 bouteille plastique vide d’1,5 litres, 1 bonbonne plastique vide de 5 litres, un couteau ou une paire de ciseaux. On place le dispositif au milieu de plusieurs plants ou entre deux rangs. Sous l’effet de la chaleur, l’eau qui s’évapore se condense contre les parois de la bonbonne et redescend humidifier la terre. Très vite, les racines des plantes vont se diriger naturellement vers la zone humide pour y capter l’eau nécessaire.
A tester.
Certaines variétés fleurissent tôt, marquent une pause et repartent de plus belle en fin d’été. D’autres fleurissent plus tard mais en continu plusieurs semaines. A chacune son rythme qu’il ne faut surtout pas contrarier.
Comme chez les rosiers, on a des clématites à grandes fleurs qui ne remontent pas, c’est-à-dire qui ont une seule floraison par an, et d’autres qui remontent. Ces dernières connaissent donc une première floraison en mai, parfois même fin avril, et une seconde en septembre en marquant une pause au milieu de l’été. Mais attention : il existe aussi des cultivars dont la floraison est qualifiée de tardive car elle ne commence qu’en juillet mais reste continue et même régulière jusqu’en octobre. Or, les remontantes et les tardives ne fonctionnent pas tout à fait de la même façon.
Une taille plus douce pour favoriser la « remontée »
Les variétés remontantes ont une première floraison précoce qui intervient sur des tiges d’un an. La seconde floraison, à partir de fin août, intervient sur des tiges ayant poussé depuis le début de l’année. Du coup, on taille en fin d’hiver, mars dans les régions froides et février dans les régions plus douces, en rabattant une tige sur deux à environ 40 cm du sol. On coupe juste au-dessus d’une paire d’yeux. Les autres tiges sont raccourcies de moitié pour éviter qu’elles ne filent trop. En juin ou au début juillet, en tout cas juste après cette première floraison, on supprime les fleurs fanées, voire on raccourcit d’un quart les tiges défleuries pour inciter la « remontée » à venir. Il peut arriver de couper plus court et d’obtenir tout de même des floraisons généreuses en octobre. On adapte un peu la taille à chaque variété.
Une taille plus simple pour les tardives
En revanche, les variétés qui fleurissent en continu de juillet à novembre comme ‘Docteur Ruppel’, ‘Perle d’Azur’, ‘Sunset’, ‘Comtesse de Bouchaud’, ont une seule taille en fin d’hiver. On peut rabattre toutes les tiges à 40 cm du sol ou bien une sur deux à 40 cm et les autres à environ 1,50 m. Si vous hésitez, sachez qu’on ne taille jamais trop court une clématite. A l’inverse, si on taille trop long, elle s’épuisera vite en faisant du bois (ces tiges ligneuses et disgracieuses) au détriment des floraisons.
6 grandes classiques qui remontent bien
Voici une sélection de six clématites qui remontent très bien.
La plus connue reste l’incontournable ‘Nelly Moser’. Ce cultivar créé en 1876 fleurit très tôt, soit fin avril ou début mai avec des grandes fleurs de 15 à 20 cm de diamètre, rose pâle veiné de rose plus soutenu. Elle adore la mi-ombre et les sols frais. Une taille à la mi-juillet est indispensable pour l’aider à refleurir. ‘Proteus’ est un ancien cultivar anglais (1897) qui donne des fleurs très doubles en mai et remonte en septembre avec des fleurs simples. Ses fleurs de 10 à 15 cm de diamètre, d’un bleu lilas triant sur le mauve, sont intéressantes. ‘Hagley Hybrid’ est également très facile. Ses belles fleurs de 12 à 15 cm de diamètre sont dans un vieux rose rehaussé par des étamines pourpre brun. Elle fleurit en mai et juin puis remonte très bien en septembre et octobre. ‘Huldine’ la blanche et ‘Rouge Cardinal’ au pourpre cramoisi et à l’aspect de velours ont encore plus besoin d’une situation abritée du soleil.
Enfin, ‘Jackmanii’ est souvent classée parmi les tardives, pourtant elle a bien un premier pic de floraison en juin, un réel ralentissement en juillet et août pour repartir de plus belle en septembre. Si vous ne taillez pas à la mi-juillet, vous aurez très peu de fleurs en fin d’été. C’est encore plus vrai quand l’été est plutôt chaud et sec.
On trouve parfois des jeunes pousses au pied des noyers. Il s’agit de semis spontanés. Eh oui, le noyer se sème et vous pouvez très bien essayer de faire des semis. Dans ce cas, mettez toutes les chances de votre côté en suivant cette méthode :
Sélectionnez six à sept belles noix et laissez-les ressuyer au soleil et à l’air durant deux semaines. Retournez-les au moins deux fois sur cette période.
Ensuite seulement, mettez-les à stratifier. Il s’agit d’enfoncer les noix bien sèches dans un pot de terre rempli de sable. Evitez que les noix se touchent.
Enterrez le pot au pied d’un mur orienté plein nord et attendez tout l’hiver.
En mars prochain, chaque noix devrait présenter une petite racine blanche qui s’échappe de la coque à peine entre-ouverte. On peut alors semer les noix par poquet de trois ou quatre. Arrosez une fois en pluie fine et seulement si le printemps est très sec.
Vous éclaircirez en conservant uniquement la pousse la plus belle au début de l’été.
Sachez que la Parisienne (noix ronde) et Franquette (noix ovale), deux variétés d’Isère, fleurissent tardivement, en avril. Elles ne craignent donc pas les gelées tardives. Elles sont très productives et résistent bien aux maladies. C’est précieux !
En + : plantez un noyer à l’écart. Adulte, il prend de la place et sous sa ramure rien ne pousse.
Comme la plupart des arbres et arbustes persistants, les rhododendrons doivent être plantés en septembre ou tout début octobre. C’est l’arbuste de terre de bruyère par excellence. Vous devez donc avoir une terre franchement acide (pH de 5,5 ou inférieur). Ne plantez pas dans une terre de bruyère achetée sans l’avoir mélangée à un terreau et de la terre de jardin. Assurez un bon drainage au fond du trou de plantation et ajoutez (avant le mélange terreux) une bonne pelletée de compost. Le trou est souvent trop exigu. N’hésitez pas à creuser à deux fers de bêche mais aussi avec un diamètre assez grand (60 cm au moins). Arrosez copieusement à la plantation et tous les trois jours pendant deux semaines même s’il pleut. Ensuite, espacez les arrosages (un par semaine).
En + : Evitez le plein soleil même si l’été est doux (Normandie) et les vents trop forts.
Fin septembre, on plante les figuiers. Mais attention, premier critère de choix : la variété doit être autofertile. En effet, certains ont la capacité de fructifier par parthénocarpie, c’est-à-dire sans fécondation. C’est beaucoup plus simple et plus sûr.
Second critère : la variété bifère donne deux vagues de fruits (en début d’été et en début d’automne), la variété unifère, une seule récolte en fin d’été. En région fraîche, optez pour la seconde et ailleurs pour l’une ou l’autre.
Enfin, veillez à l’encombrement de l’arbre adulte. ‘La Pastilière’ monte à 3 ou 4 m et la ‘Bourjassotte noire’ à 9 m.
En + : c’est aussi en septembre qu’on fait de belles boutures.
Les bulbes de printemps sont en vente dès le mois de septembre. Evidemment, ça peut sembler très tôt quand on les plantes en octobre, novembre et même jusqu’en décembre. Mais attention, les bulbes de qualité et les variétés rares partent toujours assez vite. Par ailleurs, profitez des foires aux plantes de rentrée pour rencontrer des spécialistes dont les conseils sont précieux et les produits de bonne qualité. Et puis, il est toujours nettement plus prudent d’acheter des bulbes en vrac (c’est toujours le cas dans les foires) car vous pouvez les inspecter. Ils ne doivent présenter aucune tache noire de nécrose. Ils doivent être fermes. Les bulbes de tulipe doivent être dotés d’une « tunique ». Cette peau externe est protectrice. Enfin, ils ne doivent pas être « démarrés » (il n’y a pas de pousses vertes). Or, c’est plus souvent le cas fin octobre ou en novembre avec des bulbes qui sont restés stockés dans des conditions propices à ces « démarrages ». Voilà autant de facteurs qu’il est difficile de contrôler lorsque les bulbes sont emballés.
En + : achetez tôt et n’attendez pas pour planter. Protégez les bulbes des rongeurs et des chats avec un grillage fin.
Les hélénies sont un peu moins communes que les rudbeckias. Elles en sont assez proches, aussi solides, aussi florifères et aussi colorées. Et depuis quelques temps de nouveaux hybrides élargissent les possibilités.
Elles ressemblent un peu aux rudbeckias même si les fleurs sont plus petites. Mais elles tiennent aussi très bien en plein soleil et apportent des couleurs tard en saison.
Sur sol riche, c’est mieux
Originaires d’Amérique du Nord, ces vivaces poussent spontanément dans les grandes prairies arrosées par des cours d’eau. Dans nos jardins, elles adorent une bonne terre, fertile, régulièrement amandée par un compost maison. En fin de printemps, un paillis de feuilles et tontes gardera utilement le sol un peu frais sans qu’on ait à arroser souvent. Mais c’est vrai, les hélénies peuvent aussi s’adapter à des sols moyens, un peu calcaires, parfois même un peu lourds.
Ne plantez pas trop serré
La hauteur des tiges varie beaucoup d’une variété à une autre. Les plus basses, souvent les plus précoces, ne dépassent pas 50 à 70 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 1,40 m. La densité de plantation est forcément fonction de la hauteur des plantes mais on se contentera en moyenne de trois pieds au mètre carré. Si vous plantez plus serré, vous fragiliserez les hélénies qui sont pourtant naturellement résistantes aux maladies. Un seul pied ne tarde pas à former une belle touffe assez dense. Plus elle a de l’air autour d’elle, moins elle est sensible au blanc et à la rouille et mieux elle se tient en cas de fortes chaleurs.
Elle tolère tous les climats
Ces vivaces américaines sont assez rustiques pour faire face à des températures de -15°C, voire plus froides encore. Les étés chauds du sud et sud-est sont également bien vécus. En réalité, ces hélénies acceptent tous nos climats du continental à l’océanique. Il faut juste arroser le pied en cas de forte sécheresse et pailler.
Des floraisons de juillet à octobre
Le genre Helenium compte une quarantaine d’espèces avec des annuelles, des bisannuelles et des vivaces. Parmi ces dernières, certaines sont précoces et fleurissent dès le mois de juillet, d’autres à partir d’août ou même tout début septembre. Comme une floraison dure entre six à dix semaines, cela permet de fleurir les grands massifs de vivaces jusqu’à la seconde quinzaine d’octobre. Sur un sol frais et fertile, avec une exposition ensoleillée et pas trop ventée, les hélénies sont toujours plus belles.
On rabat tout l’hiver
Si vous plantez au bon endroit, dans une bonne terre en paillant, il n’y a pas de soin particulier à prévoir. On peut se contenter de supprimer les fleurs fanées au fil de la saison pour soutenir la floraison. En revanche, à la fin de l’automne ou au tout début du printemps, on doit tout rabattre à 10 cm du sol. Les déchets seront ensuite broyés avant de rejoindre le tas de compost. Des nouvelles tiges pourront alors surgir du massif et pousser rapidement au cours du printemps.
Des nouveaux hybrides à découvrir
L’espèce Helenium autumnale compte de nombreuses variétés et hybrides. Parmi les plus connus, citons ‘Bruno’, solide, 1 m, rouge cuivre à brun avec de gros capitules, fleurit d’août à fin octobre. ‘Ruby Tuesday’, fleur rouge à cœur doré, 60 cm , est aussi un tardif. ‘Waldtraut’, 80 cm, a de superbes fleurs jaunes flammées de brun.
Le grand ‘Konigstiger’, 1 m, aux belles fleurs rouge et or d’août à octobre, tient bien sous les fortes chaleurs de fin d’été.
Bien cultiver ses arbres fruitiers est une chose et profiter de ses récoltes en est une autre. Et bien souvent on perd une partie de nos fruits, et parfois de leur saveur, en ne respectant pas quelques règles pourtant très simples.
La fin de l’été sonne le temps de grandes récoltes fruitières. Après s’être régalé de prunes et de pêches en juillet et août, voilà venus d’autres plaisirs avec les pommes, les poires, les figues et bientôt les noix ou encore les coings. Mais attention, tous ne sont pas récoltés en même temps et surtout de la même façon. Toutefois, commençons par rappeler ces deux règles de base trop souvent négligées. Quel que soit le fruit que vous récoltez, si vous souhaitez le conserver, il doit être en bon état, c’est-à-dire non seulement sans trace de maladie ni piqûre d’insecte, mais également sans trace de choc. D’autre part, il est très important que les fruits soient cueillis par temps sec et après la disparition de la rosée du matin.
On cueille les pommes quand elles ont mûres
Le top départ pour la cueillette des pommes vous est donné quand les premiers fruits se détachent seuls du pommier. Les pommes au sol sont toujours un peu abîmées par leur chute. Elles pourront servir à une consommation rapide ou à faire des compotes, mais ne cherchez pas à les conserver. Cueillez vite les autres. Faites tourner le fruit doucement et son pédoncule doit se détacher facilement de l’arbre. Cueillez en même temps toutes les pommes de l’arbre, y compris les moins avancées : elles continueront à mûrir après la cueillette. Attention, il existe plus de 20 000 variétés de pommes dans le monde et toutes ne se gardent pas. La Topaz, la Baron de Berlepsch, la Belle de Boskoop rouge, la Chanteclerc, la Reinette grise du Canada ou la Pilot par exemple, sont des classiques qui se gardent bien mais il en existe beaucoup d’autres qui sont à consommer dans les deux mois.
On cueille les poires avant leur totale maturité
Les poires se cueillent un peu moins mûres que les pommes, sans attendre que les premiers fruits tombent naturellement au sol. Surveillez bien le moment où quelques poires commencent à changer de couleur et vous pouvez alors cueillir toutes les poires de l’arbre, même celles qui vous paraissent trop vertes, elles mûriront sans problème par la suite. Normalement, on prend la poire dans la main droite tout en maintenant le rameau avec la main gauche et on ne tire pas mais on pousse vers le haut. Si la poire se détache en gardant son pédoncule, c’est qu’elle est prête à rejoindre votre panier. Là aussi, toutes les poires ne sont pas de garde. C’est le cas des Williams. Par contre, d’autres se conservent bien : Beurré d’Anjou, Beurré d’Hardenpont, Doyenné du Comice, Doyenné d’hiver, Duchesse de Bordeaux, Duchesse d’hiver…
Cueillez les coings à point
Malgré son apparence rustique, le coing est un fruit fragile qu’il convient de manipuler avec délicatesse pour ne pas le marquer. Récoltez les coings le plus tard possible en automne, juste avant l’arrivée des première gelées, car les coings grossissent et mûrissent que sur l’arbre. Lorsqu’ils ont une belle couleur dorée, ils sont à maturité. Le collet vert autour du pédoncule doit avoir disparu et ils sont alors couverts d’un duvet qu’il faut éliminer en frottant avec la paume de la main pour que les fruits aient meilleur goût et soient prêts à être cuisinés. En France, on trouve principalement ces trois variétés : Le Champion, Le Géant de Vranja et le Coing du Portugal.
Les figues doivent être cueillies
Les figues peuvent être récoltées de juillet à octobre selon les variétés et les régions. Lorsqu’elle est bien charnue, que la peau devient très fine et surtout qu’elle est moelleuse au toucher, la figue est mûre. Parfois elle se fissure et laisse échapper un suc, signe qu’elle doit être dégustée sans tarder. Les fruits peuvent également être cueillis légèrement avant ce stade, lorsqu’ils sont encore fermes, puisqu’ils continuent leur maturation une fois récoltés. Selon le degré de maturité, la cueillette est plus ou moins aisée. Lorsque les figues sont encore un peu fermes, le pédoncule est cassant et un léger mouvement sur le côté suffit à le faire céder. En revanche, le pédoncule des figues bien mûres devient mou et risque d’arracher un morceau du fruit si on tire dessus. Il faut donc bien le pincer avec les ongles, ou mieux, le sectionner avec un petit couteau car pour être conservée, une figue doit impérativement garder sa queue. Attention lors de la récolte : les feuilles du figuier peuvent provoquer des démangeaisons et des brûlures au contact de la peau.
Il faut gauler les noix
Les noix se gaulent en les frappant avec des longues perches pour les faire tomber et les ramasser avant que les écureuils raflent tout. La récolte a lieu entre septembre et novembre selon les régions quand les bogues sont légèrement entre-ouvertes. Quand les noix mûrissent, la bogue passe du vert intense au vert jaunâtre. Une fois les noix au sol, il suffit d’appuyer sur la bogue pour en extraire la noix. Mais attention, le brou qui l’entoure est très tachant. Les anciens avaient pour habitude d’étaler les noix sur une grande toile, ou directement sur le sol de la cour, et les brassaient avec une fourche ou un râteau. Les bogues éclataient complètement. On laisse ensuite ressuyer les noix au soleil deux ou trois jours avant de les trier et de les rentrer.
Le silo revu et corrigé
La méthode du « silo » en extérieur est très ancienne. Nos anciens, toujours eux, commençaient par creuser une tranchée autour du silo afin d’assurer le drainage. Le silo était souvent composé d’un grillage à fine mailles (le fond et les parois) pour se prémunir des rongeurs. On recouvrait ensuite le grillage avec de la paille, des herbes sèches ou mieux encore, des fougères. Les fruits étaient disposés sur ce lit. Attention : il faut éviter que les fruits se touchent et bien alterner une couche de fruits avec une couche de fougères. La couche finale de fougères est recouverte d’une simple planche pour maintenir ce paillis tout en assurant son aération. Dans ce même esprit, au début du 20e siècle, les « grands fruitiers » expédiaient leur production de pommes dans des tonneaux de bois contenant de la fougère et de la tourbe.
On voit parfois une version plus « moderne » du silo enterré avec le réemploi d’un tambour de lave-linge. Ce dispositif présente pas mal d’avantages car la cuve est en inox solide, perforée, et elle dispose d’une ouverture facile. Mais cette astuce convient plus aux légumes racines comme les carottes, les betteraves, les navets, qu’aux fruits. En revanche, il m’arrive presque chaque année d’utiliser une caisse en polystyrène tapissée de fougères sèches. Je superpose des couches de pommes qui se conservent ainsi très bien dehors juste à l’abri de la pluie. Même s’il gèle en plein hiver, les fruits ne sont pas touchés et j’en mange jusqu’en mai !
Les pommes faciles à conserver
C’est vrai que la plupart des pommes e gardent facilement jusqu’à la fin décembre et certaines atteignent le printemps. Après la récolte, étalez les pommes sans qu’elles se touchent et observez-les durant quelques jours. Eliminez celles qui montrent des signes de faiblesse. Etalez les autres sur des claies en bois ou des cagettes de marché si elles sont désinfectées à l’eau de javel. Disposez les pommes sur une seule couche sans qu’elles se touchent, en prenant soin de placer une feuille de papier journal dans le fond de la cagette pour éviter un contact direct avec le bois. Placez les cagettes à l’abri de la lumière et de l’humidité mais l’air doit circuler autour des fruits. La température de conservation se situe autour de 7°C. Tournez régulièrement (environ tous les 15 jours) vos pommes et profitez-en pour retirer celles qui s’abîment. Si les pommes flétrissent, c’est qu’elles manquent d’humidité.
Les poires sont délicates
Les poires sont des fruits beaucoup plus fragiles que les pommes et surtout avec des saveurs plus délicates à conserver. On utilise donc pour les poires de garde la technique du capuchon de cire. Cela consiste à tremper la queue des fruits dans de la cire afin d’éviter que les parfums ne s’échappent de la chair par le pédoncule. Cela permet aussi de limiter les risques de dessèchement du fruit. La cire s’obtient facilement en faisant fondre une ou deux bougies au bain-marie. Placez ensuite les poires, avec le pédoncule toujours vers le haut, dans des cagettes propres et même désinfectées à l’eau de javel. Stockez dans un local aéré, sec et frais comme une cave ou un garage à l’abri de la lumière. La température idéale de conservation est comprise entre 5° et 10°C en plein hiver. Attention : les poires doivent absolument être stockées loin de tous les autres fruits, notamment des pommes et surtout des coings. Sinon les échanges gazeux sont tels que les poires en perdent vraiment leur saveur. Pour vous en convaincre il suffit de laisser une journée ou deux une poire et un coing dans une cuisine et vous constaterez que la poire a perdu toute sa qualité.
Les coings ne se gardent pas
Le problème des coings, pour bon nombre de jardiniers, est qu’on doit absolument cuisiner ces fruits pour les apprécier. En effet, on ne les consomme pas crus au pied de l’arbre comme on peut le faire avec les autres fruits. Mais on ne peut pas non plus les conserver crus très longtemps. En les disposant délicatement sur des clayettes bien aérées, dans un endroit frais, à l’abri de l’humidité et de la lumière, on les gardera tout au plus trois ou quatre semaines mais pas davantage. Et comme on ne peut vraiment pas les stocker avec d’autres fruits en raison de leur parfum hyper puissant, le mieux est tout simplement de les cuisiner dès qu’ils sont récoltés. On pense alors naturellement à la célèbre gelée de coings.
Les figues dans tous les états
Normalement, on consomme les figues fraîches. Mais comme on est obligé de les récolter toutes en même temps pour éviter qu’elles se perdent, il faut user de différentes méthodes pour les conserver. L’une des plus anciennes est le séchage. Les figues sont mises en place avec leurs queues. Sans matériel particulier, on procède en posant les fruits sur un grillage en plein soleil. On les retourne chaque jour pour qu’ils sèchent sur toutes leurs faces. Comptez quinze jours de soleil et d’une bonne chaleur dans le Midi pour obtenir un séchage correct. Lorsqu’elles sont sèches, les figues sécrètent un sucre naturel à leur surface. C’est le moment d’en faire une guirlande en les transperçant les unes après les autres d’un fil. Ensuite, on les place dans un four chauffé à 150°C (th.5) et éteint. Lorsqu’elles ont refroidi, vous pouvez les conserver dans une boîte en fer hermétique ou un sac plastique fermé. La conservation est d’environ un an.
Autre méthode de conservation, aujourd’hui plus simple, avec la congélation. La figue est très riche en minéraux. Sa teneur en potassium est élevée et elle affiche des niveaux de calcium, de phosphore et magnésium très appréciables. Et c’est délicieux. Il est donc précieux de pouvoir en profiter toute l’année. Pour ma part, je déconseille de laver les figues qu’on s’apprête à congeler. Sélectionnez simplement les beaux fruits et glissez-les dans un sachet à congélation. Mais voici une astuce simple à tester pour congeler les figues sans qu’elles ne s’abiment. Coupez-les en deux dans le sens de la hauteur et placez-les dans un plat creux sans qu’elles se touchent et en séparant les couches avec une feuille de papier sulfurisé (mais le mieux est de ne pas les superposer). Placez le plat au congélateur quelques heures. Ensuite, on les met plus facilement en sachet sans qu’elles se collent ou s’écrasent. Et puis, on peut aussi cuisiner des confitures qu’on gardera plusieurs mois, si on n’est pas trop gourmand !
Les noix sur le plancher
On l’a vu plus haut, les noix doivent être d’abord extraites de leurs bogues. Ensuite, elles ressuient à l’air libre et au soleil quelques jours. Elles se débarrassent alors de leur brou mais on peut aussi les brosser grossièrement (mieux vaut porter des gants). On peut enfin penser à les stocker. Il faut un local aéré et sec. Les anciens les étalaient directement sur le plancher du grenier des granges. Ne disposant pas de cet espace, on les étale sur des clayettes sans les entasser car une bonne ventilation est très importante durant le séchage. Attendez trois mois pour remplir des cagettes. Attention, pensez à protéger vos noix des rongeurs et bien sûr des écureuils qui en sont friands. Généralement, on peut conserver des noix deux ans si elles ont été bien séchées, mais nous sommes trop gourmands pour ça. En revanche, les cerneaux de noix se gardent une année à l’air libre, mais la qualité se dégrade après huit mois.
C’est une curieuse histoire que celle de cet arbuste. Après la gloire puis le bannissement, il réapparaît enfin à la place qu’il mérite. Et grâce à ses qualités, il peut avoir divers emplois.
Tout a vraiment commencé dans les années 60, lorsque les villes se sont brutalement élargies avec les premiers grands lotissements. Le pyracantha fut planté en grand nombre, surtout pour composer des haies. Puis, le feu bactérien, maladie très contagieuse dont il était porteur, fit des ravages. Pour en arriver à bout, on a rien trouvé d’autre que d’interdire à la vente cet arbuste, voire d’en demander l’arrachage. Dans les années 1980, le pyracantha avait presque totalement disparu. Heureusement, l’INRA a cerné et sélectionné des variétés insensibles à cette maladie. Et, progressivement, l’arbuste a réapparu. Mais la simple évocation de son nom suffisait à faire peur et lui préférer d’autres arbustes. Pourtant, le pyracantha collectionne de sacrées qualités.
Un beau feuillage persistant
Les feuilles des pyracanthas sont assez petites, 3 à 4 cm, ovales, coriaces, avec un bord finement denté. Elles sont d’un beau vert souvent foncé et presque brillant. Persistantes, elles permettent surtout à l’arbre de rester feuillu, et donc beau, toute l’année.
Une floraison généreuse
En mai et juin, l’arbuste se couvre de corymbes (sortes d’inflorescences sphériques) composées de petites fleurs d’un blanc pur ou crème. Nectarifères, elles attirent les abeilles et papillons. Elles exhalent un parfum qui n’est pas très agréable.
Des murs de baies colorées
Ces petites fleurs simples laissent la place à des grappes de baies aux couleurs souvent vives : jaune citron, jaune doux, orange, rouge vermillon, rouge cramoisi. Elles sont réputées toxiques mais ne sont pas dangereuses. Les oiseaux en raffolent et visitent l’arbuste jusqu’à la fin de l’automne.
Une haie infranchissable
Le nom Pyracantha vient du grec ancien Pyros, le feu, et acantha, l’épine. Et précisément les épines de cet arbuste sont nombreuses, puissantes et acérées, surtout sur des jeunes sujets. Une épine devient après un an un jeune rameau. Mais le pyracantha en produit en permanence. Et c’est souvent très utile. En effet, l’arbuste se prête très bien à la composition de haies. Pour une clôture végétale de 1,50 m à 2 m de haut et 1,30 m de large, on plantera un pied tous les 80 cm. Votre haie sera toujours opaque, verte avec le feuillage persistant, blanche en fleurs en fin de printemps et colorée avec ses baies en automne. Et cette haie, avec de telles épines, sera aussi vraiment infranchissable.
Palissé pour grimper
On peut encore conduire le pyracantha comme une grimpante pour couvrir une façade. Il suffit d’un treillage de bois ou de solides fils de fer sur lesquels on palisse au fur et à mesure les jeunes pousses. En quelques années, il couvrira un mur exposé sud ou ouest sur 3 à 5 m de haut et 3 à 4 m de large.
Plantez en septembre
Comme la plupart des persistants, le pyracantha peut être planté en septembre. Parmi les variétés autorisées on trouve ‘Golden Charmer’ la jaune, ‘Red Column’, ‘Orange Glow’, ‘Rosy Mantle’, ‘Watereri’. On plante dans tous types de sols, même calcaires. On bouture aussi très facilement en septembre.
Une taille douce et répétée
Le pyracantha se prête à toues les tailles, même strictes pour une haie, pour des topiaires ou des formes en nuages. La floraison ayant lieu sur le bois d’un an, taillez en fin d’hiver pour garder les baies d’automne et pas trop pour garder une floraison au printemps. C’est mieux de faire deux tailles par an douces (février et août) plutôt qu’une seule taille trop radicale.
Entre les vivaces ou au pied des rosiers, nichées dans une rocaille ou se dressant sur un talus, les nigelles apportent une fraîcheur et un charme particulier. Elles sont si faciles qu’il serait dommage de les oublier.
On les a toujours vues dans les jardins de notre enfance. Par la suite, on les a un peu oubliées alors qu’on les apprécie beaucoup pour leur fraîcheur. Est-ce parce qu’elles sont annuelles ?
De vraies annuelles
Les nigelles, de la famille des Renonculacées, font l’objet d’un genre botanique Nigella qui compte une vingtaine d’espèces. Certaines sont cultivées uniquement en Orient comme N. sativa. D’autres se sont acclimatées à nos régions comme N. arvensis (la nigelle des champs) et N. damascena (la nigelle de Damas). Celles-ci sont de vraies annuelles, ce qui signifie que le développement de la plante, de la germination à sa mort, se déroule du printemps à l’automne de la même année. Pourtant, la nigelle se comporte presque comme une vivace.
Elle se ressème toute seule
Les premières pousses sortent de terre fin mars début avril. En juin, la floraison commence et se prolonge en juillet et août. En fanant, la fleur se métamorphose en une grosse capsule assez décorative qui abrite des dizaines de petites graines noires. Au fil des semaines, la capsule sèche puis libère les graines qui vont se glisser dans le sol. Une nouvelle levée spontanée se produit au printemps suivant et ainsi de suite chaque année. Il suffit souvent de faire une fois un semis directement en place pour voir durant une dizaine d’années les nigelles fleurir avec une constance digne d’une vivace. Si vous récupérez des graines, semez-les dès la fin de l’été. Sinon, conservez-les dans un bocal hermétique ou une enveloppe de papier sans humidité. Semez au plus tard en avril mais ne conservez pas plus longtemps ces graines.
Sur tous les types de sols
Les nigelles de Damas sont vraiment faciles. Compte tenu de leur taille modeste (souvent 20 à 40 cm), on les sème dans les rocailles ou sur un talus avec un sol pauvre, drainant, sec, caillouteux. Elles s’en arrangent très bien mais apprécient aussi une bonne terre de jardin au premier rang d’un massif. Acide, neutre, basique, peu importe. Si possible, semez à la volée au soleil ou sous un ombre légère aux heures les plus chaudes. A l’ombre, la floraison sera moins soutenues.
Gare aux limaces
Le feuillage dense mais très finement découpé donne à la plante un aspect presque fragile. De la même façon, les fleurs, simples ou doubles selon les variétés, sont d’une légèreté délicate. Mais qu’on ne s’y trompe pas : les nigelles sont des solides qui ne craignent ni maladie, ni parasite particulier. Il faut juste se méfier des limaces au printemps, qui se régalent des jeunes poussent. Mais dès le mois de mai, il n’y a plus grands risques.
Garder les capsules… ou pas
En ôtant les fleurs fanées (les capsules), on soutient la floraison jusqu’en fin d’été. Mais on ne peut plus espérer de semis spontanés. Il faudra alors semer. Mais c’est si facile : il suffit de jeter les graines à la volée !