Solanum

Sa floraison est généreuse et dure sept à huit mois par an. Volubile, elle a besoin d’un support. Mais attention : on lui reproche d’être envahissante, de gêner les plantes voisines, d’être frileuse. Distinguons le vrai du faux.

Voilà une belle grimpante, très florifère et qui, dans certaines circonstances, fait preuve d’une solide résistance. Chaque année, j’admire sa floraison généreuse et forcément, j’en ai planté trois pieds au jardin. Pourtant, deux de mes amies, expérimentées, ont émis de grandes réserves à l’encontre du solanum.

Des racines partout et un grand développement
Martine est catégorique : « C’est presque une peste. Oui, c’est vrai, c’est joli » reconnait-elle, « mais ça fait des racines partout dans tous les sens. Toutes les plantes situées autour d’elle en souffrent. » Non seulement le bloc racinaire situé au pied de la plante est dense, mais plusieurs tiges souterraines courent en émettant des rejets un peu partout dans le massif. A écouter Martine, ça prolifère au point de gêner des vivaces voisines (heuchères, campanules, géraniums) et même des rosiers. Second reproche, ce faux jasmin a un trop grand développement. C’est vrai, cette grimpante émet de longues tiges avec un feuillage exubérant. Mais là encore, elle peut vite gêner une clématite que vous auriez plantée à proximité ou sur le même support. Elle peut couvrir un rosier et le priver de soleil et d’air. Bref, ce n’est pas une plante compagne facile. Il est donc plus prudent de bien choisir son emplacement.

Une grimpante volubile sans vrille ni crampon
Communément appelée morelle faux jasmin, cette grimpante est un Solanum jasminoïdes (synonyme de Solanum laxum). Selon les conditions et surtout le climat, elle atteint 3 à 10 m de haut pour 2 à 6 m de large. Sa croissance est le plus souvent ultra rapide. En deux ou trois ans, elle peut atteindre sa taille adulte. C’est une véritable plante volubile car n’ayant ni crampon (comme le lierre ou la bignone), ni vrille (comme la clématite), ce sont ses tiges qu’elle enroule autour du support. Pour y parvenir, les tiges sont capables de s’allonger démesurément pour aller attraper un rameau ou un grillage sur lequel s’appuyer. Mais il lui faut un support. A défaut, elle formera un buisson informe et s’étouffera elle-même assez vite.

Plus rustique qu’on le pense
On a longtemps considéré ce solanum comme une grimpante frileuse adaptée aux jardins de bord de mer. C’est à la fois faux et vrai. Faux parce que la plante est plus rustique qu’on le pense. Sa partie aérienne souffre à partir de – 5 °C et il suffit de la rabattre en mars pour qu’elle reparte de plus belle. Ce n’est qu’à – 10 °C que la motte est menacée. Mais il est vrai qu’elle adore la douceur des climats océaniques et méditerranéen. Elle encaisse sans broncher les embruns et les vents marins. Néanmoins, on peut fort bien la planter ailleurs, hormis les régions aux hivers froids où on devra la cultiver en bac.

6 à 8 mois de floraison
L’espèce type donne des fleurs en forme d’étoile, d’un joli bleu-mauve assez pâle. Elles sont regroupées en cymes, sortes de grappes généreuses. Mais il existe des variétés aux fleurs d’un blanc pur et aux feuilles vert foncé comme ‘Album’ ou encore ‘Aureovariegatum’ avec un feuillage panaché. Pour la plupart, la floraison commence en mai. Elle est très forte en plein été, faiblit en octobre et s’achève en novembre. En bord de mer, elle peut se prolonger sporadiquement jusqu’en décembre.

Tous types de sols légers
Enfin, ce solanum s’adapte à peu près partout, même sur des terrains un peu calcaires. Mais sa préférence va tout de même sur des sols neutres à acides. Il faut éviter les terres lourdes, argileuses qui sont humides en hiver. La plante résistera moins bien au froid. A l’inverse, sur des terres filtrantes, on peut apporter un peu de compost pour donner au sol la consistance qui lui manque. Toutefois, ne cherchez pas à fertiliser la terre, et encore moins à utiliser des engrais. Cette grimpante est bien assez vigoureuse pour avoir besoin d’aide. Il lui faut du soleil, de l’air et un bon support pour donner le meilleur.

Au départ, il faut arroser
Plantez entre début mars et mi-mai, le plus tôt est le mieux, mais hors gel. On doit arroser au pied les deux premières années, du printemps à l’automne. Un arrosage copieux par semaine en plein été.

Jules Bara

Tuteurs : ne blessez pas les jeunes troncs

Il existe sur le marché des colliers en caoutchouc qui permettent d’attacher à un tuteur le tronc d’un jeune arbre fruitier qu’on vient de planter. Ils sont pratiques mais assez onéreux. On peut s’en passer si on leur substitue une autre protection.
Pour cela, coupez un petit morceau de tuyau d’arrosage sur 10 cm de long. Vous pouvez glisser à l’intérieur de cette gaine de fortune une solide cordelette que vous pourrez attacher fermement, en serrant fort autour du tuteur. En plaçant le tuyau protecteur du côté du tronc, vous éviterez une blessure sur l’écorce qui se produit au printemps lors de la pousse.
On peut doubler la protection en glissant une éponge ou un chiffon épais entre la gaine et l’écorce.

Asperges : protégez-les sans les forcer

En février, le froid s’intensifie avec des gels qui peuvent être sévères. Du coup, on protège les cultures qui sont en place, notamment les asperges. Sur des plants installés, il suffit d’épandre une bonne couche de paille bien sèche ou de fougères qu’on maintient avec un voile de forçage. On peut aussi mettre en place des tunnels, mais attention : dès que le redoux survient, il faut découvrir le rang car sinon, dans le pire des cas, le paillage trop épais étouffe et pourrit les cultures et dans le meilleur des cas, cela reviendrait à « forcer » les asperges. Elles seraient alors superbes, plus fortes que d’habitude et plus précoces, mais vous épuiseriez les plants au moins l’année suivante. Et puis, des plants qui seraient plus ou moins forcés chaque année périclitent beaucoup plus vite que les autres.

En + : sur sol sableux, il suffit de butter pour protéger le rang.

Comment bien hiverner les différentes plantes aquatiques

Plantes flottantes ou émergées, plantes immergées, mais aussi plantes des berges, toutes sont des aquatiques qui méritent notre attention en hiver. Vous nous interrogez sur ce qu’il faut faire : voici nos réponses.

Faut-il protéger les nénuphars du bassin ?
Les nénuphars sont, dans leur grande majorité, assez rustiques pour supporter des grands froids. Dans les étangs, ils ont le réflexe de plonger profondément leurs rhizomes pour les protéger du gel. Dans un bassin de jardin, faites la même chose : les paniers dans lesquels vous cultivez les nénuphars doivent être descendus de leurs plots et déposés au fond du bassin. Ils seront alors beaucoup moins exposés. En effet, quand il gèle en surface, la couche de glace atteint rarement 5 cm d’épaisseur. Et, très logiquement, plus le volume d’eau séparant la souche du nénuphar de la glace est important, mieux c’est pour la plante. C’est vrai aussi pour des iris d’eau (Iris ensata), les aponogetons et les acorus. Enfin, les jeunes plants de trois ans et moins sont forcément plus sensibles au grand froid que les plants installés depuis plus longtemps. Soyez plus vigilant.

Comment mettre à l’abri les plantes exotiques ?
Il faut prendre la même mesure que pour les autres plantes du jardin : les rentrer tout simplement à l’abri du gel. Cela signifie qu’il faut les sortir du bassin de jardin extérieur pour les replonger aussitôt dans une grande bassine d’eau entreposée sous serre froide ou véranda. L’eau n’est pas chauffée. Elle est juste à température ambiante. La température du local peut varier autour de 10°C. Ce sera suffisant pour la plupart des aquatiques frileuses. Mais il faut aussi un espace où la lumière soit suffisante. C’est vrai pour les plantes flottantes comme une jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) ou les laitues d’eau (Pistia stratiotes) toutes deux souffrant dès que la température fraîchit, et même bien avant qu’il ne gèle. C’est vrai également pour les plantes aquatiques cultivées en pot comme les papyrus.

Quelles sont les principales erreurs à éviter avec les poissons ?
De nombreuses personnes commettent l’erreur de casser la glace quand il gèle. Certes, il faut éviter que l’ensemble de la surface du bassin soit gelée. Mais en cassant la couche de glace, vous causez une onde de choc qui va perturber très sérieusement les poissons en dormance au fond du bassin. Le mieux est de faire fondre la glace en douceur en posant dessus une bouilloire pleine d’eau chaude. On peut aussi laisser flotter un petit fagot de branches, voire un ballon en plastique, autour duquel la glace a plus de mal à prendre. La seconde erreur, heureusement moins fréquente, consisterait à donner à manger aux poissons. Ils ne s’alimentent pas en plein hiver. Ils se posent au fond et dorment plusieurs semaines à plusieurs mois d’affilée. Il ne faut surtout pas les déranger, même au prétexte de les aider.

Les feuilles mortes représentent-elles un vrai danger ?
Oui et c’est toujours assez difficile à admettre car des feuilles mortes semblent tout à fait anodines. Pourtant, dans l’eau, elles se décomposent et pourrissent vite avec deux inconvénients majeurs : elles pompent beaucoup d’oxygène de l’eau et elles émettent un gaz polluant l’équilibre du microcosme que représente un bassin de jardin. Il est donc vraiment utile de chasser les feuilles mortes. Sur les petites surfaces, égales ou inférieures à 15 m2, on peut assez facilement tendre un filet au-dessus de l’eau. En revanche, si le bassin est plus grand, il faut tout simplement éviter que les feuilles arrivent dessus. A vous de balayer régulièrement la pelouse qui ceinture la pièce d’eau. C’est vrai aussi pour les aiguilles et pommes de pin, les brindilles et bois divers qui peuvent tomber après un bon coup de vent.

Pourquoi faut-il supprimer des plantes oxygénantes ?
Il ne faut surtout pas les supprimer totalement mais seulement les éclaircir. C’est en tout cas le bon moment. On fait ça en fin d’automne lorsqu’on range à l’abri les plus frileuses, ou en début d’hiver quand on nettoie les abords du bassin et donc la surface de l’eau. La pesse d’eau (Hippuris vulgaris) a tendance à coloniser la surface libre en peu de temps. Mais il faut aussi se méfier des autres plantes aquatiques qui prolifèrent. Par exemple, les nymphéas sont très vigoureux. En quelques années, ils peuvent couvrir la totalité d’une pièce d’eau même assez grande. Or, il faut laisser au moins la moitié de la surface à l’air libre. On surveille aussi les lotus, les massettes (Typha latifolia), certains iris. Les presles et les menthes galopent également au point de devenir envahissantes. Un manque d’aération et de lumière cause toujours des problèmes.

Les plantes de berge risquent-elles moins que les aquatiques ?
Non bien sûr. C’est fonction de la rusticité naturelle de chaque plante. Par exemple, les énormes gunneras, plantes de berge par excellence, ont besoin d’être installées sur un sol toujours frais, voire humide. Mais elles sont frileuses. Il est donc indispensable de les protéger dès que la température s’approche de 0°C. Une couche épaisse de paille bien sèche est nécessaire. A l’inverse, des astilbes sont bien assez rustiques pour se dispenser de protection. C’est même vrai des arums (Zantedeschia) pourtant réputées plus ou moins rustiques. Sur les bords de Charente ou encore sur les bords de Loire où le gel fait tomber le thermomètre chaque année au moins à – 4°C, les gros bouquets d’arums n’ont besoin d’aucune couverture. C’est vrai encore des iris des marais, des joncs classiques et des joncs en spirales (Juncus effusus spiralis).

Louis Vittu

L’agave américaine

On est toujours un peu surpris de voir ces grandes agaves sur le littoral atlantique. On l’est encore plus quand elles s’installent en Manche jusque sur les îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey. Et on est franchement étonné de les voir dans l’Orléannais.

Une rusticité beaucoup plus forte qu’on l’imagine
Il est vrai que cette grande agave, originaire du Mexique, s’est totalement intégrée au paysage méditerranéen, au point de l’associer aux plantes indigènes de ces régions. Elle y pousse et s’y développe toute seule, appréciant les longs étés chauds et secs, souvent caniculaires. Mais elle tolère bien les hivers froids avec des minimales jusqu’à -10° C. En réalité, et comme toujours, si le sol est consistant, franc, le gel ne doit pas excéder -5° C, mais si le sol est rocailleux, drainant, voire filtrant, la température peut tomber à -10° C une nuit ou deux. Et si des feuilles ont gelé, il suffit de les rabattre pour rendre au plant un bel aspect.

L’humidité de l’air n’est pas un problème
A la différence d’autres agaves plus fragiles, cette espèce (Agave americana) ne craint même pas l’humidité de nos climats océaniques. Des pluies fréquentes et brèves, le crachin breton, la bruine, la brume sont très bien vécus. L’humidité de nos automnes et de certains printemps ne posent pas de problèmes. Mais c’est du côté du sol qu’il faut être attentif.

Des sols calcaires ou acides mais toujours drainants
En effet, spontanément, l’agave va se loger sur les parois des falaises en parvenant à s’accrocher entre deux rochers. Il faut donc non seulement une terre légère, voire sableuse, en tout cas très drainante, mais si possible une pente pour être certain que l’eau ruisselle systématiquement . Le sol peut être calcaire, neutre ou acide, peu importe.

Elle fleurit une seule fois
Monocarpique, cette grande agave américaine fleurit une seule fois puis meurt. Mais rassurez-vous : la croissance est lente et la floraison intervient au plus tôt à dix ans, le plus souvent entre quinze et vingt-cinq ans, parfois davantage. L’épi floral, haut de 6 à 8 m, est impressionnant. Lorsqu’il fane, la plante sèche et s’éteint en ayant auparavant développé des rejets solides autour de sa rosette de grandes feuilles.

On plante au printemps
On peut les récupérer et les transplanter ailleurs, au soleil. L’idéal est de le faire au milieu du printemps. Prélevez un rejet, laissez-le sécher au soleil durant une journée pour cicatriser la plaie et replantez-le au soleil ou sous une ombre légère. On peut même tenter une culture en bac avec un mélange équilibré (1/3 de terre du jardin, 1/3 de terreau et 1/3 de sable de rivière). La pousse sera encore plus lente qu’en pleine terre.

Des alternatives possibles
Il existe plusieurs autres espèces d’agaves. Parmi les plus rustiques, A. montana pousse spontanément jusqu’à 3 000 m d’altitude au Mexique. La neige et des minimales à -12° C ne lui font pas peur.
Plus petite, avec une rosette de feuilles dense et compacte, A. parryi supporte bien -15° C ainsi que l’une de ses sous-espèces neomexicana.
A. utahensis serait même la plus rustique (-20 °C ) mais sur sols arides et sans humidité.

Catherine Larenaudie

Gardez les fruits du liquidambar

J’en ai ras-le-bol de voir les limaces venir dévorer mes hostas dès le mois de mai. Maintenant, je les cultive en pot et je tapisse la surface de baies de liquidambar. Elles sont hérissées de piquants comme le sont les bogues des châtaignes.
C’est simple, c’est efficace, c’est discret et ça ne coûte rien !

Planter une vigne sans raisin

Ce n’est pas une vigne-vierge et c’est bien une vigne qui ne donne pas de raisin. En revanche, la qualité de ses feuilles et sa vigueur en font une excellente grimpante ornementale.

Elle est rare en France alors qu’elle est toute à fait adaptée à nos régions. C’est sans doute parce que nous avons du mal, nous Français, à concevoir qu’une vigne ne puisse pas donner de raisin et donc de vin. Mais je vous rassure : le jardinier y trouve d’autres motifs de satisfaction.

Un feuillage spectaculaire surtout en automne
Le premier atout de cette vigne ornementale est son feuillage opulent composé de très grandes feuilles de 30 à 40 cm de long. On est toujours surpris la première fois qu’on découvre cette plante. Ces feuilles caduques, en forme de coeur, sont cuivre au printemps, d’un vert tendre à franc en été et virent sur des jaunes lumineux et des rouges écarlates en octobre et novembre. Sous un beau soleil d’automne, les teintes sont très spectaculaires.

Elle aime bien les sols secs
Comme ses soeurs fructifères, cette vigne s’adapte sur des sols neutres à basiques, moyens à pauvres, secs et même calcaires. En tout cas, la terre doit être légère et drainante. Un excès d’humidité ne sera pas toléré. Il ne faut pas, non plus, une terre trop riche. Ne la dorlotez pas avec des apports réguliers et trop copieux de compost. Non seulement c’est inutile, mais plus la terre est fertile et moins les feuilles en automne seront vives et colorées. Bref, elle va bien sur des sols naturellement difficiles, ce qui constitue une seconde bonne raison de la choisir.

Elle grimpe vite jusqu’à 10 mètres de haut
Le troisième atout appréciable est sa grande vigueur. Un peu comme une glycine ou une bignone, cette vigne ornementale va grimper jusqu’à 8 à 10 m de haut en s’étalant sur 3 à 4 m de large. Et avec un tel feuillage, elle est toujours très couvrante. Mieux, elle est de croissance rapide. En trois ans, elle aura déjà fière allure alors qu’il faut souvent patienter au moins le double avec la plupart des autres grimpantes de sa catégorie.
Mais attention : elle est munie de vrilles et pas de ventouses comme une vigne-vierge, ni de crampons comme un lierre ou une bignone. Elle ne grimpe pas sur un mur mais sur un support sur lequel ses vrilles peuvent s’enrouler (treillage, grillage, arche, arceau, cable, fer, tige, vieil arbre…).

Une taille très facile
La taille est simple puisque cette vigne ne donne pas de raisin. Certes, elle fleurit tout de même en mai. Cependant, ses fleurs d’un blanc verdâtre, en grappes, sont insignifiantes et donnent des petits fruits non comestibles, noirs en automne, d’un diamètre inférieur à 1 cm et sans intérêt. Attention car en tombant, ils peuvent tacher le sol d’une terrasse.
Du coup, on taille juste pour contenir le développement de la plante. En février ou mars, on rabat les tiges secondaires au-dessus d’un oeil et en juillet, on peut raccourcir les tiges qui s’étirent trop loin. Le travail est simple et sans risque.

Un choix parmi plusieurs cultivars
Nous avons décrit ici l’espèce type, Vitis coignetiae. Elle est originaire du Japon et a été introduite en France par le couple lyonnais Coignet en 1875. Mais il existe aujourd’hui quelques cultivars.
Le plus connu est sans doute ‘Claret Cloak’ avec des jeunes pousses pourpre foncé, qui monte à 6 m seulement.
Plus vigoureux, ‘Sunningdale’ monte à 10 m et devient écarlate fin octobre. ‘Pulliat’, 6 à 8 m de haut, d’un beau vert franc en été, est aussi flamboyant en octobre, surtout si le sol est sec.
Tous sont à planter entre février et avril (hors période de gel) ou en octobre. En régions froides, c’est mieux en hiver. Faites un trou de 50 x 50 et enterrez de 2 cm le dessus de la motte en laissant bien le point de greffe hors sol.

Catherine Larenaudie

Il faut faire germer la chayotte

La chayotte ou christophine, est un légume fruit délicieux de la famille des cucurbitacées. Cette grimpante, très frileuse, commune dans les pays tropicaux, peut tout de même être cultivée dans nos régions comme une annuelle. Mais encore faut-il faire germer la seule graine que contient chaque fruit. On dit d’ailleurs que la chayotte est vivipare car la graine germe à l’intérieur du fruit.

Pour tenter cette culture, achetez des chayottes (on en trouve dans des hypermarchés) Dès février, posez à plat un fruit entier dans un pot large de 20 cm et rempli de terreau et compost. Le fruit est recouvert de ce mélange

Salvia microphylla

L’espèce type souvent appelée Salvia grahamii est très répandue. En revanche, on connait moins les cultivars qui en sont issus. Or, ils sont eux aussi très florifères, résistants, assez rustiques et parfois libèrent des parfums étonnants. Il suffit de les effleurer ou d’une petite brise pour profiter de ces fragrances de rose, d’agrume, de fruits ou de menthe.

Les sauges constituent un seul genre botanique mais sont regroupées sur plus de 900 espèces et comptent des milliers de variétés. Elles forment à elles seules tout un monde capable de faire tourner la tête des passionnés. Mais je vous rassure, sans prétendre embrasser un éventail aussi large, nous pouvons déjà combler les collectionneurs avec une seule espèce, Salvia microphylla, riche de nombreux cultivars très intéressants.

Une rusticité plus forte qu’on le pense
Les sauges de cette espèce sont des vivaces arbustives qui ont la réputation d’être relativement frileuses. Il est vrai qu’elles adorent les étés longs et chauds et la douceur des bords de mer. On les retrouve dans les régions méditerranéennes et sur tout le littoral atlantique. Pour autant, Salvia microphylla tolère des froids jusqu’à -8° C, ce qui n’est déjà pas si mal. Au-delà, il suffit de mettre en place un bon paillage pour protéger le plant. Mais attention, comme toujours, deux facteurs peuvent aggraver la situation. Evitez de les exposer aux vents du Nord et de l’Est qui font vite tomber la température de quelques degrés supplémentaires. Par ailleurs, une plante dans un sol lourd, compact, mal drainé, sera beaucoup plus exposée au froid que si elle est dans une terre légère, drainante et sans excès d’humidité. Du coup, plantée au bon endroit, cette sauge peut encaisser sans difficulté des minimales de -10° C et même inférieures. On peut donc planter ces sauges dans la plupart des régions de France.

Une floraison généreuse qui dure plus de sept mois
L’intérêt majeur de ces sauges à petites fleurs (S. microphylla) est la qualité des floraisons. Les variétés sont toutes très florifères. Elles développent des fleurs caractéristiques des sauges, c’est-à-dire tubulaires et composées de cinq pétales soudés avec une forme de bec très typique. La lèvre inférieure est souvent très large et permet aux insectes pollinisateurs de s’y poser avant de progresser vers le nectar. Second atout, la floraison commence en mai, parfois un peu plus tôt dans les régions méridionales. La sauge devient un énorme bouquet de fleurs en plein été, puis garde une floraison soutenue jusqu’en octobre, et parois même novembre. Bref, ces sauges sont en fleurs durant plus de sept mois d’affilée. Mais attention : s’il est inutile d’apporter de l’engrais pour la doper, il faut parfois adapter l’arrosage.

Elle supporte la sécheresse mais on peut arroser
Comme pour toutes les vivaces, on doit arroser à la plantation et surtout les deux premiers étés qui suivent. C’est même indispensable puisque vous devez installer ces sauges à petites fleurs au soleil. Il est vrai qu’elles acceptent l’ombre légère mais plus elles sont ensoleillées et plus elles fleurissent, mais plus elles ont chaud. A partir de la troisième année, il n’est plus nécessaire de les arroser, même si l’été est très chaud. Avec leurs petites feuilles, elles sont bâties pour affronter de très longues sécheresses. Cependant, si vous les arrosez un peu au pied, elles fleuriront beaucoup plus. Dans l’ouest, le climat est sec l’été mais avec une humidité dans l’air et des petites pluies brèves qui leur conviennent très bien.

Il faut une taille franche
Mais pour que ces sauges fleurissent, il faut aussi oser les tailler. On peut dire oser car il ne faut pas hésiter à rabattre toute la plante au moins de moitié, voire aux deux-tiers. On peut même tailler toutes les tiges à 20 cm du sol, surtout pour les herbacées. On intervient soit en novembre ou décembre dans les régions douces, soit en mars dans les régions froides. Eclaircissez aussi le cœur de la sauge. Si vous ne taillez pas, ou trop légèrement, la sauge va vite manquer d’air et péricliter.

De la classique grahamii à la flamboyante Hot-Lips
Salvia microphylla, l’espèce type, est également connue sous le nom de S. grahamii. Elle est originaire du Mexique mais pousse spontanément sur le pourtour méditerranéen. C’est cette sauge aux petites fleurs rouge vermillon, florifère, classique, qui forme des buissons de 80 cm à 1 m de haut et au moins autant de large. Elle est classée dans le top 10 des sauges les plus résistantes à la sécheresse et des plus rustiques. Elle est vraiment très tolérante et facile à cultiver un peu partout. Cette sauge s’hybridant facilement, des obtenteurs ont vite développé de nombreux cultivars. Nous avons été séduits par ‘Hot-Lips’ dont les fleurs sont bicolores, rouge vermillon et blanc. Mais attention, cela varie selon la température. Cette sauge est surtout rouge au printemps et devient bicolore en été. Nous aimons encore ‘Alba’ blanc, ‘Blush Pink’ rose, ‘Cerro Potosi’ magenta, ‘Ribambelle’ rose et peut-être plus encore ‘Stormy Pink’ d’un rose très frais même en novembre. Mais il suffit de consulter les catalogues de pépiniéristes spécialisés pour découvrir la diversité des fleurs dans cette seule espèce.

Achetez et plantez bien
Il est toujours plus prudent d’acheter ses plantes chez un pépiniériste, et peut-être plus encore pour les sauges. Grattez une tige pour voir si elle est bien verte sous l’écorce ou si le bois est mort. Evitez un sujet dégarni à sa base. Vérifiez l’état de la motte et ne prenez pas un chignon racinaire trop dense. A la plantation, creusez un trou au moins trois à quatre fois plus grand que la motte. Le sol peut être acide, neutre ou calcaire mais il doit surtout être drainant. Finissez en arrosant.

Walter Brousse

L’efficacité du lait de chaux

Badigeonner de peinture blanche le tronc et le départ des charpentières des pommiers et des poiriers peut sembler un peu bizarre. Pourtant, c’est la meilleure protection contre les parasites et germes de maladies qui hivernent sur l’arbre.
Il existe des laits prêts à l’emploi mais voici la recette pratiquée par les anciens.
Muni de gants épais, d’un tablier et placé sur un sol nu, versez dans un seau en métal galvanisé trois volumes d’eau froide. Ajoutez un volume de chaux vive sans éclabousser et couvez aussitôt d’une plaque lourde. La solution va bouillir toute seule.
Ensuite, ôtez la plaque, remuez lentement et laisser reposer une nuit. Le lendemain, ajoutez du sulfate de fer (800 g pour 2 kilos de chaux). Apportez un peu d’eau et brassez pour obtenir une pâte onctueuse. Vous pouvez alors l’étaler à la brosse après avoir fait tomber toutes les écorces mortes et les mousses.

En + : Ce traitement est à faire tous les trois ans sur des arbres de dix ans et plus.