Calycanthes

L’arbre aux anémones est peu connu. Les espèces cousines et les nouveaux cultivars le sont encore moins. On admire leurs floraisons imaginant qu’ils sont fragiles ou capricieux. Or, ils s’adaptent à peu près partout.

Ils fascinent avec leurs floraisons très originales. On les croirait fragiles alors que ces arbustes sont de vrais costauds. On les soupçonne même d’être capricieux avec des exigences qu’ils n’ont pas. A chaque fois qu’on en croise dans les foires aux plantes il est difficile de résister. Et pourtant, malgré de nombreuses qualités, ces calycanthes sont encore presque considérés comme des plantes rares. On en voit encore très peu, même dans les jardins d’amateurs les plus beaux.

L’arbre aux anémones
L’espèce la moins rare du genre Calycanthus est C. floridus. On la surnomme arbre aux anémones en raison de ses grandes fleurs si atypiques (diamètre 6 à 8 cm). Composées de pétales linéaires rouge brun, elles semblent posées sur les branches. La floraison a lieu en juin et juillet, parfois dès le mois de mai. Elles libèrent un parfum fruité qui attire les insectes pollinisateurs. La floraison remonte un peu à partir du milieu de l’été et début automne. Cet arbuste est encore appelé arbre Pompadour. Il est beaucoup plus résistant qu’on le suppose. Il n’est sensible à aucune maladie particulière et ne craint pas spécialement de parasites. Enfin, on le dit rustique jusqu’à -15° à -20°C. Mais à Montréal, au Canada, il supporte des paquets de neige et des gels encore plus intenses sans que cela gêne sa floraison en fin de printemps.

L’arbre aux épices
L’espèce C. floridus nous vient de Floride. C. occidentalis est originaire de Californie. Très proche de l’espèce précédente, on le surnomme aussi arbre aux épices. Il est vrai que l’écorce, mais aussi les feuilles, libèrent un parfum de camphre, surtout quand on les écrase. Mais attention, certaines parties du calycanthe peuvent s’avérer toxiques, surtout les graines. La fleur de C. occidentalis (8 cm) est un peu plus grande que celles de l’espèce cousine. Pour le reste, il n’y a pas de différences notables. On tient là un arbuste compact à l’âge adulte qui ne dépasse pas 2 à 3 m de haut pour 2 m de large. Cela facilite les choses pour lui trouver une place dans les petits jardins.

Les nouveaux hybrides
Depuis quelques années, on voit de nouveaux cultivars sous le nom de Sinocalycanthus. Ils sont en réalité issus de croisements entre les espèces de Chine (C. sinensis) et américaines. C’est le cas de Sinocalycanthus x raulstonii ‘Venus’ avec ses grandes fleurs blanches (10 cm) au coeur pourpre. La floraison de printemps (avril, mai) est soutenue et remonte un peu en fin d’été. Les feuilles caduques d’un vert tendre virent au jaune d’or en automne. Et puis, plus récent, ‘Hartlage Wine’ est un cultivar aux grandes fleurs rouge bordeaux spectaculaires.

On plante maintenant
Oui, cet arbuste est à la fois très rustique et très solide. Si on le trouve dans les régions à terre acide, ce n’est pas pour autant un arbuste de terre de bruyère. Il a peut-être une préférence pour les sols neutres ou acides, riches, mais il supporte aussi les sols un peu calcaires et moyens. On a tout intérêt à le planter en octobre pour qu’il ait le temps de s’installer avant le premier été. Il faudra tout de même l’arroser régulièrement tout au long de la première année en le paillant de mai à septembre pour garder le sol frais. On lui réserve un endroit ensoleillé (mais pas de soleil brûlant), ou avec une ombre légère l’après-midi. Attention, trop d’ombre réduirait la floraison.

Catherine Larenaudie