Sa floraison spectaculaire, son parfum, la beauté du feuillage persistant font du mimosa un arbre exceptionnel. Pourtant, si son succès va croissant, il est aussi de plus en plus souvent décrié par des amateurs éclairés.
Le mimosa est-il la peste végétale si dangereuse qu’on décrit ?
Dans le Midi et surtout en Provence et Côte-d’Azur, le mimosa (Acacia dealbata) est depuis plusieurs années classé parmi les plantes invasives. Cela signifie qu’on ne maîtrise pas sa prolifération dans les garrigues et qu’il menace très directement la biodiversité là où il se multiplie tout seul à grande vitesse. Aujourd’hui, il est devenu très présent sur un grand quart sud-ouest du pays et même sur l’ensemble du littoral atlantique. On le retrouve jusque sur le bord de Manche.
Faut-il vraiment le planter loin des habitations ?
On peut planter un mimosa près d’une maison mais en contrebas pour ne risquer aucune mauvaise surprise. Cependant, il faut faire très attention car, à l’instar d’un saule pleureur, le mimosa va aller chercher en sous-sol la fraîcheur là où elle se trouve, quitte à percer une canalisation ou un regard avec ses racines.
Pour quelles raisons certains jardiniers émérites le bannissent ?
Parce qu’ils estiment que rien ne pousse sous la ramure d’un mimosa et même au-delà. Il est vrai que cet arbre émet de puissantes racines sur plus d’une dizaine de mètres autour du tronc et celles-ci assèchent le sol. Elles pompent systématiquement la fraîcheur, ce qui vous oblige à de trop nombreux arrosages pour tenter de satisfaire les besoins en eau des vivaces que vous planteriez dans les parages. Pire, l’arbre exsuderait une substance qui bloquerait la croissance de bon nombre de végétaux. J’ai moi-même constaté que les bulbes n’y étaient pas très heureux. Les iris ne fleurissent pas, les dahlias peinent, les grandes marguerites et les lis pourtant superbes disparaissent. De son côté, une amie m’assure que depuis qu’elle a abattu son mimosa, elle a pu planter des sauges, des campanules, des astrances, une ballote, des pulsatilles, des heuchères. C’était jusque-là impensable.
Ne peut-on pas contenir la croissance d’un mimosa ?
Si, bien sûr. Le mimosa supporte d’ailleurs très bien les tailles les plus drastiques. Un voisin n’hésitait pas à le rabattre au départ des charpentières un an sur deux ou sur trois, juste après sa floraison. Cela permet effectivement de contenir le volume de la ramure et donc son ombre portée. En revanche, les racines, elles, peuvent continuer tranquillement à se développer en sous-sol en continuant à concurrencer les autres arbustes et vivaces.
N’existe-t-il pas des plantes qui peuvent pousser sous un mimosa ?
Si et le choix est même assez large au vu des témoignages recueillis. Un arbuste comme le Viburnum carlesii, la clématite ‘Julia Correvon’, la grande Setaria palmifolia, des cheveux d’anges (Stipa), font l’affaire. On peut aussi essayer des miscanthus comme M. zebrinus, des euphorbes (E. characias voire E. polychroma), et même l’Aster laterifolius‘Lady in Black’. Chez moi, les belles de nuit sont indifférentes au mimosa et continuent à fleurir chaque été en étant toujours envahissantes. La pervenche (Vincaminor) fonctionne bien. On m’a encore conseillé une gaura, la classique G. lindheimeri, qui se tient bien sur des sols secs. On peut même envisager des agapanthes qui aiment le soleil et ne demandent pas d’arrosage l’été.
Mais pourquoi cet arbre connaît-il un aussi grand succès ?
Tout simplement parce que sa floraison est superbe, délicieusement parfumée et qu’elle intervient en plus en hiver (février ou mars, parfois janvier). Parce que l’arbre est doté d’un feuillage très décoratif et persistant. Il apporte une ombre portée légère en été. Et il ne demande aucun soin. En plus, depuis quelques temps, on dispose de cultivars rustiques qui peuvent tenir sous des hivers rigoureux.
La culture en bac est-elle envisageable ?
Oui, bien sûr, et c’est vrai pour le mimosa à floraison hivernale (Acacia dealbata) mais aussi pour les autres espèces notamment le mimosa des quatre saisons. Il faut planter l’arbuste dans un pot juste un peu plus grand que sa motte et rempoter dans un contenant plus grand un an sur deux jusqu’à planter dans un bac. Le drainage doit être excellent et vous devez l’installer au soleil (au moins trois heures par jour). Sur une terrasse, méfiez-vous des courants d’air. La température peut tomber jusqu’à -8°C en sachant tout de même que le mimosa sera plus exposé que s’il est planté en pleine terre. Si le froid s’intensifie, rentrez le bac dans une serre froide mais surtout pas dans un local chauffé. Enfin, en bac, vous devez arroser très régulièrement, c’est-à-dire un jour sur deux en plein été quand il fait très chaud, un jour sur quatre au printemps et en automne et même en plein hiver au moins une fois tous les dix jours. Si vous taillez, allez-y en douceur après floraison, mais normalement l’arbre se nanifie spontanément s’il est en bac.
Comment faire si on veut s’en débarrasser ?
Si vous devez abattre un mimosa, opérez de préférence en entrée d’hiver quand il est moins vigoureux. Mais attendez-vous tout de même à le voir produire des rejets très nombreux sur plus de dix mètres à la ronde. Pour en finir avec ces pousses, il faut détruire la souche sur place en perçant des trous sur la coupe qu’on remplit de gousses d’ail. En germant, elles accélèrent le pourrissement. Certains utilisent du chlorate de soude ou d’autres produits chimiques et polluants. Je préfère éviter !
Bien cultiver ses arbres fruitiers est une chose et profiter de ses récoltes en est une autre. Et bien souvent on perd une partie de nos fruits, et parfois de leur saveur, en ne respectant pas quelques règles pourtant très simples.
La fin de l’été sonne le temps de grandes récoltes fruitières. Après s’être régalé de prunes et de pêches en juillet et août, voilà venus d’autres plaisirs avec les pommes, les poires, les figues et bientôt les noix ou encore les coings. Mais attention, tous ne sont pas récoltés en même temps et surtout de la même façon. Toutefois, commençons par rappeler ces deux règles de base trop souvent négligées. Quel que soit le fruit que vous récoltez, si vous souhaitez le conserver, il doit être en bon état, c’est-à-dire non seulement sans trace de maladie ni piqûre d’insecte, mais également sans trace de choc. D’autre part, il est très important que les fruits soient cueillis par temps sec et après la disparition de la rosée du matin.
On cueille les pommes quand elles ont mûres
Le top départ pour la cueillette des pommes vous est donné quand les premiers fruits se détachent seuls du pommier. Les pommes au sol sont toujours un peu abîmées par leur chute. Elles pourront servir à une consommation rapide ou à faire des compotes, mais ne cherchez pas à les conserver. Cueillez vite les autres. Faites tourner le fruit doucement et son pédoncule doit se détacher facilement de l’arbre. Cueillez en même temps toutes les pommes de l’arbre, y compris les moins avancées : elles continueront à mûrir après la cueillette. Attention, il existe plus de 20 000 variétés de pommes dans le monde et toutes ne se gardent pas. La Topaz, la Baron de Berlepsch, la Belle de Boskoop rouge, la Chanteclerc, la Reinette grise du Canada ou la Pilot par exemple, sont des classiques qui se gardent bien mais il en existe beaucoup d’autres qui sont à consommer dans les deux mois.
On cueille les poires avant leur totale maturité
Les poires se cueillent un peu moins mûres que les pommes, sans attendre que les premiers fruits tombent naturellement au sol. Surveillez bien le moment où quelques poires commencent à changer de couleur et vous pouvez alors cueillir toutes les poires de l’arbre, même celles qui vous paraissent trop vertes, elles mûriront sans problème par la suite. Normalement, on prend la poire dans la main droite tout en maintenant le rameau avec la main gauche et on ne tire pas mais on pousse vers le haut. Si la poire se détache en gardant son pédoncule, c’est qu’elle est prête à rejoindre votre panier. Là aussi, toutes les poires ne sont pas de garde. C’est le cas des Williams. Par contre, d’autres se conservent bien : Beurré d’Anjou, Beurré d’Hardenpont, Doyenné du Comice, Doyenné d’hiver, Duchesse de Bordeaux, Duchesse d’hiver…
Cueillez les coings à point
Malgré son apparence rustique, le coing est un fruit fragile qu’il convient de manipuler avec délicatesse pour ne pas le marquer. Récoltez les coings le plus tard possible en automne, juste avant l’arrivée des première gelées, car les coings grossissent et mûrissent que sur l’arbre. Lorsqu’ils ont une belle couleur dorée, ils sont à maturité. Le collet vert autour du pédoncule doit avoir disparu et ils sont alors couverts d’un duvet qu’il faut éliminer en frottant avec la paume de la main pour que les fruits aient meilleur goût et soient prêts à être cuisinés. En France, on trouve principalement ces trois variétés : Le Champion, Le Géant de Vranja et le Coing du Portugal.
Les figues doivent être cueillies
Les figues peuvent être récoltées de juillet à octobre selon les variétés et les régions. Lorsqu’elle est bien charnue, que la peau devient très fine et surtout qu’elle est moelleuse au toucher, la figue est mûre. Parfois elle se fissure et laisse échapper un suc, signe qu’elle doit être dégustée sans tarder. Les fruits peuvent également être cueillis légèrement avant ce stade, lorsqu’ils sont encore fermes, puisqu’ils continuent leur maturation une fois récoltés. Selon le degré de maturité, la cueillette est plus ou moins aisée. Lorsque les figues sont encore un peu fermes, le pédoncule est cassant et un léger mouvement sur le côté suffit à le faire céder. En revanche, le pédoncule des figues bien mûres devient mou et risque d’arracher un morceau du fruit si on tire dessus. Il faut donc bien le pincer avec les ongles, ou mieux, le sectionner avec un petit couteau car pour être conservée, une figue doit impérativement garder sa queue. Attention lors de la récolte : les feuilles du figuier peuvent provoquer des démangeaisons et des brûlures au contact de la peau.
Il faut gauler les noix
Les noix se gaulent en les frappant avec des longues perches pour les faire tomber et les ramasser avant que les écureuils raflent tout. La récolte a lieu entre septembre et novembre selon les régions quand les bogues sont légèrement entre-ouvertes. Quand les noix mûrissent, la bogue passe du vert intense au vert jaunâtre. Une fois les noix au sol, il suffit d’appuyer sur la bogue pour en extraire la noix. Mais attention, le brou qui l’entoure est très tachant. Les anciens avaient pour habitude d’étaler les noix sur une grande toile, ou directement sur le sol de la cour, et les brassaient avec une fourche ou un râteau. Les bogues éclataient complètement. On laisse ensuite ressuyer les noix au soleil deux ou trois jours avant de les trier et de les rentrer.
Le silo revu et corrigé
La méthode du « silo » en extérieur est très ancienne. Nos anciens, toujours eux, commençaient par creuser une tranchée autour du silo afin d’assurer le drainage. Le silo était souvent composé d’un grillage à fine mailles (le fond et les parois) pour se prémunir des rongeurs. On recouvrait ensuite le grillage avec de la paille, des herbes sèches ou mieux encore, des fougères. Les fruits étaient disposés sur ce lit. Attention : il faut éviter que les fruits se touchent et bien alterner une couche de fruits avec une couche de fougères. La couche finale de fougères est recouverte d’une simple planche pour maintenir ce paillis tout en assurant son aération. Dans ce même esprit, au début du 20e siècle, les « grands fruitiers » expédiaient leur production de pommes dans des tonneaux de bois contenant de la fougère et de la tourbe.
On voit parfois une version plus « moderne » du silo enterré avec le réemploi d’un tambour de lave-linge. Ce dispositif présente pas mal d’avantages car la cuve est en inox solide, perforée, et elle dispose d’une ouverture facile. Mais cette astuce convient plus aux légumes racines comme les carottes, les betteraves, les navets, qu’aux fruits. En revanche, il m’arrive presque chaque année d’utiliser une caisse en polystyrène tapissée de fougères sèches. Je superpose des couches de pommes qui se conservent ainsi très bien dehors juste à l’abri de la pluie. Même s’il gèle en plein hiver, les fruits ne sont pas touchés et j’en mange jusqu’en mai !
Les pommes faciles à conserver
C’est vrai que la plupart des pommes e gardent facilement jusqu’à la fin décembre et certaines atteignent le printemps. Après la récolte, étalez les pommes sans qu’elles se touchent et observez-les durant quelques jours. Eliminez celles qui montrent des signes de faiblesse. Etalez les autres sur des claies en bois ou des cagettes de marché si elles sont désinfectées à l’eau de javel. Disposez les pommes sur une seule couche sans qu’elles se touchent, en prenant soin de placer une feuille de papier journal dans le fond de la cagette pour éviter un contact direct avec le bois. Placez les cagettes à l’abri de la lumière et de l’humidité mais l’air doit circuler autour des fruits. La température de conservation se situe autour de 7°C. Tournez régulièrement (environ tous les 15 jours) vos pommes et profitez-en pour retirer celles qui s’abîment. Si les pommes flétrissent, c’est qu’elles manquent d’humidité.
Les poires sont délicates
Les poires sont des fruits beaucoup plus fragiles que les pommes et surtout avec des saveurs plus délicates à conserver. On utilise donc pour les poires de garde la technique du capuchon de cire. Cela consiste à tremper la queue des fruits dans de la cire afin d’éviter que les parfums ne s’échappent de la chair par le pédoncule. Cela permet aussi de limiter les risques de dessèchement du fruit. La cire s’obtient facilement en faisant fondre une ou deux bougies au bain-marie. Placez ensuite les poires, avec le pédoncule toujours vers le haut, dans des cagettes propres et même désinfectées à l’eau de javel. Stockez dans un local aéré, sec et frais comme une cave ou un garage à l’abri de la lumière. La température idéale de conservation est comprise entre 5° et 10°C en plein hiver. Attention : les poires doivent absolument être stockées loin de tous les autres fruits, notamment des pommes et surtout des coings. Sinon les échanges gazeux sont tels que les poires en perdent vraiment leur saveur. Pour vous en convaincre il suffit de laisser une journée ou deux une poire et un coing dans une cuisine et vous constaterez que la poire a perdu toute sa qualité.
Les coings ne se gardent pas
Le problème des coings, pour bon nombre de jardiniers, est qu’on doit absolument cuisiner ces fruits pour les apprécier. En effet, on ne les consomme pas crus au pied de l’arbre comme on peut le faire avec les autres fruits. Mais on ne peut pas non plus les conserver crus très longtemps. En les disposant délicatement sur des clayettes bien aérées, dans un endroit frais, à l’abri de l’humidité et de la lumière, on les gardera tout au plus trois ou quatre semaines mais pas davantage. Et comme on ne peut vraiment pas les stocker avec d’autres fruits en raison de leur parfum hyper puissant, le mieux est tout simplement de les cuisiner dès qu’ils sont récoltés. On pense alors naturellement à la célèbre gelée de coings.
Les figues dans tous les états
Normalement, on consomme les figues fraîches. Mais comme on est obligé de les récolter toutes en même temps pour éviter qu’elles se perdent, il faut user de différentes méthodes pour les conserver. L’une des plus anciennes est le séchage. Les figues sont mises en place avec leurs queues. Sans matériel particulier, on procède en posant les fruits sur un grillage en plein soleil. On les retourne chaque jour pour qu’ils sèchent sur toutes leurs faces. Comptez quinze jours de soleil et d’une bonne chaleur dans le Midi pour obtenir un séchage correct. Lorsqu’elles sont sèches, les figues sécrètent un sucre naturel à leur surface. C’est le moment d’en faire une guirlande en les transperçant les unes après les autres d’un fil. Ensuite, on les place dans un four chauffé à 150°C (th.5) et éteint. Lorsqu’elles ont refroidi, vous pouvez les conserver dans une boîte en fer hermétique ou un sac plastique fermé. La conservation est d’environ un an.
Autre méthode de conservation, aujourd’hui plus simple, avec la congélation. La figue est très riche en minéraux. Sa teneur en potassium est élevée et elle affiche des niveaux de calcium, de phosphore et magnésium très appréciables. Et c’est délicieux. Il est donc précieux de pouvoir en profiter toute l’année. Pour ma part, je déconseille de laver les figues qu’on s’apprête à congeler. Sélectionnez simplement les beaux fruits et glissez-les dans un sachet à congélation. Mais voici une astuce simple à tester pour congeler les figues sans qu’elles ne s’abiment. Coupez-les en deux dans le sens de la hauteur et placez-les dans un plat creux sans qu’elles se touchent et en séparant les couches avec une feuille de papier sulfurisé (mais le mieux est de ne pas les superposer). Placez le plat au congélateur quelques heures. Ensuite, on les met plus facilement en sachet sans qu’elles se collent ou s’écrasent. Et puis, on peut aussi cuisiner des confitures qu’on gardera plusieurs mois, si on n’est pas trop gourmand !
Les noix sur le plancher
On l’a vu plus haut, les noix doivent être d’abord extraites de leurs bogues. Ensuite, elles ressuient à l’air libre et au soleil quelques jours. Elles se débarrassent alors de leur brou mais on peut aussi les brosser grossièrement (mieux vaut porter des gants). On peut enfin penser à les stocker. Il faut un local aéré et sec. Les anciens les étalaient directement sur le plancher du grenier des granges. Ne disposant pas de cet espace, on les étale sur des clayettes sans les entasser car une bonne ventilation est très importante durant le séchage. Attendez trois mois pour remplir des cagettes. Attention, pensez à protéger vos noix des rongeurs et bien sûr des écureuils qui en sont friands. Généralement, on peut conserver des noix deux ans si elles ont été bien séchées, mais nous sommes trop gourmands pour ça. En revanche, les cerneaux de noix se gardent une année à l’air libre, mais la qualité se dégrade après huit mois.
Il faut bien l’avouer, les taupes ne sont pas franchement nos copines. Quand elles transforment une pelouse en véritable champs de manœuvre, il y a de quoi s’énerver. Mais avant de passer à l’action, voilà ce qu’il faut savoir.
La taupe est-elle bien hémophile et aveugle ?
Non, bien sûr ! Comment une taupe qui vit sous la terre pourrait-elle souffrir d’une incapacité à cicatriser rapidement alors même qu’elle se blesse souvent en se faisant de nombreuses petites coupures ? Certes, elle a une masse sanguine importante par rapport à son poids mais avec une coagulation parfaitement normale. Cette prétendue hémophilie est sans doute l’idée reçue la plus tenace sur les taupes. Il est donc inutile de glisser des morceaux de verre ou des rameaux épineux dans l’espoir d’en finir avec cet animal. Par ailleurs, la taupe n’est pas aveugle. Certes, elle dispose de très petits yeux d’une efficacité franchement modeste, mais on nous assure que l’animal distingue fort bien la lumière de l’obscurité.
La taupe mange-t-elle les racines des cultures potagères ?
Non ! La taupe est une vrai carnivore qui se nourrit exclusivement de lombrics, vers, limaces et autres larves variées. Dévorer les racines des salades ou les tubercules et raves enterrées ne l’intéresse pas du tout. En revanche, c’est une grosse mangeuse qui doit engloutir la moitié de son poids chaque jour. Du coup, elle cavale dans ses galeries, creuse de nouveaux boyaux et ne manque pas de tout renverser sur son passage. Evidemment, dans un potager bien soigné, la terre est ameublie, facile à déplacer, régulièrement amendée, fertile et les lombrics y sont en grand nombre. Du coup, c’est un terrain de jeu très apprécié des taupes même si elles ne visent pas directement les cultures potagère.
A-t-elle vraiment un flair exemplaire ?
Oui, c’est vrai, et c’est même l’un de ses principaux atouts. Grâce à ce flair elle détecte, malgré la terre, les odeurs les plus ténues. Par exemple, un piège posé à mains nues dans une galerie sera très vite repéré. Il faut donc frotter ses mains avec de la terre, soit porter des gants qu’on frotte avec de la terre, pour éloigner toute odeur d’humain.
Faut-il ouvrir une taupinière ?
Oui. C’est même la première chose à faire systématiquement car la taupe a horreur du jour et de l’air. Commencez par araser la taupinière en récupérant la terre émiettée (elle peut être mise dans un massif ou mélangée à un terreau). Ensuite, élargissez bien le trou de sortie. Vous pouvez attendre quelques instants muni d’une bêche. Il n’est pas rare que la taupe apparaissent pour boucher l’orifice. Si vous êtes rapide, vous pouvez vous en débarrasser. Mais de toutes façons, plus vous dérangez la taupe, plus celle-ci aura tendance à s’éloigner.
Chasser la taupe par inondation est-il efficace ?
Oui, même si les résultats ne sont pas toujours constants. Une fois la galerie ouverte, approchez le tuyau d’arrosage tout en gardant le manche d’une bêche dans une main. Versez un bon jet d’eau mais pas trop violent pour ne pas détruire la galerie. Si la taupe est dans les parages, elle va surgir et il vous restera à entrer en action très vite. En revanche, si elle est assez loin, elle sera au moins découragée de venir dans cet endroit.
L’euphorbe et le sureau sont-ils des recettes de bonne femme ?
Non, si par le terme de « recettes de bonne femme » vous pensez aux solutions fantaisistes dont les effets restent à prouver. La fameuse euphorbe dite épurge ou herbe à taupes (Euphorbia lathyris) n’est pas forcément efficace par sa seule présence en bout de parcelle de potager. En revanche, 400 g de feuilles de cette plante mis à macérer dans 5 litres d’eau durant 3 jours donnent une solution à filtrer dont l’efficacité est reconnue par les spécialistes. De la même façon, on peut faire macérer 1 kilo de feuilles fraîches de sureau noir grossièrement hachées dans environ 10 litres d’eau de pluie durant 4 à 5 jours. On filtre la solution et on la verse autour de la parcelle à protéger. Enfin, le tourteau de ricin, autre produit totalement naturel, aurait des effets répulsifs sur les taupes. Mais là encore, la persévérance est la vraie clé.
Le bon vieux piège n’est-il pas la solution ?
Oui, c’est incontestablement une solution. Cependant, elle a l’inconvénient d’être radicale en tuant l’animal, ce qui n’est pas le but recherché. De plus, la manipulation de cet engin est dangereuse pour celui qui le découvre pour la première fois. Portez absolument des gants, pour masquer votre odeur, mais surtout pour vous protéger les mains. Enfin, il faut une certaine habitude pour ouvrir une galerie sans l’effondrer, placer le piège dans le bon sens, le recouvrir sans l’enterrer et le baliser sans se faire repérer. Taupier était un métier qui exigeait un vrai savoir-faire.
La taupe est-elle vraiment perturbée par des vibrations ?
Oui, du moins plusieurs spécialistes l’affirment. Ce ne serait pas tant sons ouïe que son sens tactile très développé qui lui permettrait de capter des vibrations dans la terre et de les distinguer. Ainsi, la taupe percevrait la présence d’un lombric à proximité et serait incommodée par une vibration émanant de la surface. Du coup, certains plantent en terre des tiges filtées assez souples qu’ils coiffent d’une bouteille en plastique. Celle-ci étant très légère, une simple brise suffit à l’agiter sur sa perche métallique et donc à émettre ces vibrations si dérangeantes. Là aussi, les résultats sont en majorité très positifs même si parfois on fait chou blanc. En tout cas, c’est simple à faire, ça ne coûte rien, ça ne détruit pas le jardin et ça en tue pas la taupe.
Voilà une vivace qui nous est familière. Elle pousse à peu près partout, même en moyenne montagne. On a d’ailleurs adopté de nombreux cultivars dans nos jardins mais ils n’ont pas la résistance de l’espèce type.
Elles surgissent avec le mois de mai sur les prairies, les talus, les lisières de bois et les bords de route. Les marguerites annoncent enfin les beaux jours de fin de printemps et surtout le grand soleil. C’est une plante très commune dans toutes nos régions et sous tous nos climats.
Sur tous types de sols
La marguerite est une vivace qui pousse spontanément sur des sols neutres ou basiques, c’est-à-dire calcaires. Mais on la voit aussi sur des terrains un peu acides. Elle préfère en tout cas des terrains moyens ou pauvres, toujours drainants, plutôt frais mais sans excès d’humidité. Elle colonise les emplacements ensoleillés. Sa taille peut varier avec des tiges allant de 30 à 80 cm de haut. Plus le sol sera riche, plus les tiges seront molles et auront tendance à se coucher.
Ce n’est pas une matricaire
Cette marguerite commune ou Leucanthemum vulgare a des fleurs simples (diamètre 5 cm), qui comptent 20 à 30 pétales d’un blanc pur. Le cœur de la fleur est jaune vif. Les feuilles alternes, ovales, poilues et à bord denté, sont d’un vert foncé.
La matricaire camomille (Matricaria recutita) est assez proche. Ses pétales blancs (ligules) sont souvent orientés vers le bas avec des capitules jaunes proéminents et pointus. Elle a une odeur très forte que n’a pas la marguerite.
Les marguerites de jardin
La marguerite a donné lieu a de nombreux cultivars à fleurs simples, semi-doubles ou doubles. ‘Reine de Mai’, 70 cm, précoce, est toujours appréciée. Il y a aussi des hybrides de Leucanthemum x superbum avec des grandes fleurs (10 cm de diamètre) portées par des tiges de 90 cm. Les floraisons sont souvent plus tardives (de fin juin à fin août). Elles tolèrent moins la sécheresse que leur cousine sauvage.
Les myrtilles ont presque totalement disparu des jardins des particuliers. Pourtant ces petits arbres fruitiers étaient encore communs du temps de nos grands-parents. Heureusement on en trouve toujours grâce à quelques passionnés comme Jacques Vivès, dont les collections font rêver.
Ce fruit noir fait le délices de nos desserts d’été. Il pousse en grappes sur des petits arbustes et il offre une grande richesse gustative et diététique. Le myrtillier est relativement peu sujet aux maladies, à condition que ses exigences de culture soient respectées. Il n’est pas toujours facile de trouver des plants de belle qualité et des conseils adaptés à ce genre de buisson fruitier. Nous avons donc fait appel à Jacques Vivès, spécialiste en plantes rares, pour nous éclairer.
Des petits arbres fruitiers très productifs
Le myrtillier que nous cultivons dans nos jardins, Vaccinum myrtillus, est né du croisement entre la petite myrtille sauvage de nos montagnes et celle d’Amérique qui est deux fois plus grosse. A maturité, ces arbustes fruitiers font 1,50 m à 2m de haut et sont très productifs, même les jeunes sujets. Par la suite, ils peuvent vivre une bonne cinquantaine d’années et produire plusieurs kilos de baies par an. Ils forment des petits arbres caducs dont le feuillage se colore en rouge cuivré en automne. Au printemps, des grappes de fleurs apparaissent. Elles seront vite remplacées en été par des grappes de fruits. La myrtille est très riche en vitamines A, B et C, en sels minéraux, en calcium et plus particulièrement en fer.
Choisissez bien les variétés
Il existe quelques variétés de myrtilliers qui se différencient principalement par leur date de maturité. Le myrtillier ‘Bluetta’ donne généralement des fruits de la mi-août à fin septembre. Cet arbre est très productif tout en étant d’une vigueur moyenne. Le myrillier ‘Bluecrop’ est la variété la plus précoce. Elle donne de gros fruits du 1er août à la mi-septembre. C’est un arbre bien vigoureux et au port érigé qui est très productif en donnant de grosses grappes de fruits de calibre moyen ou gros, bleu-noir. C’est la variété la plus couramment cultivée. Le myrtillier ‘Jersey’ donne de très gros fruits d’un joli bleu clair, très allongés et à la chair ferme. Attention, ils sont réputés un peu amers. Comme ‘Bluetta’, cette variété produit du 15 août au 15 septembre. Elle est également très vigoureuse. Le myrtillier ‘Darrow’ est la variété la plus tardive car elle donne des fruits du 1er septembre au 15 octobre environ. L’arbre est moyennement vigoureux, mais il offre une production régulière de gros fruits qui sont toujours d’excellente qualité.
Il faut une terre acide
L’exposition et la nature du sol sont deux paramètres à respecter scrupuleusement quand on plante un myrtillier. C’est déterminant pour garantir une bonne santé à l’arbuste et assurer une production régulière au cours des années à venir. En ce qui concerne l’exposition, le myrtillier se plait sous un soleil direct et léger si vous habitez le nord de l’hexagone. En revanche, cherchez la mi-ombre, même si cette dernière est assez dense, si votre lieu de plantation est dans la moitié sud du pays et sur des régions où les étés sont brûlants. Dans tous les cas, il doit être à l’abri des vents dominants et des fortes chaleurs. Quant au sol, il faut avoir en tête que le myrtillier n’apprécie que les sols très acides dont le pH est compris entre 4 et 5.5, comme c’est le cas d’une terre de bruyère naturelle. De plus, il est important que les sols soient bien drainés. Pourquoi ne pas les planter à proximité de vos azalées et de vos rhododendron : ils devraient s’y plaire !
Soignez la plantation
On plante les myrtilliers d’octobre à mars et nous vous conseillons de préférer les plants à racines nues. La reprise est mieux assurées. Attention, un arbuste à racines nues ne doit pas rester longtemps à l’air libre car les racines risquent de sécher très vite. Couvrez-les toujours d’un chiffon mouillé tant que le sujet n’est pas planté. Si vous achetez votre myrtillier en pot, vous pourrez le planter toute l’année, sauf en plein été. Le mieux est d’attendre la fin de l’automne et le début de l’hiver. Sortez le plant de son contenant en douceur. Vérifiez que les racines ne forment pas de chignon, sinon démêlez-le en le trempant dans une bassine d’eau et sans déchirer les racines. Rabattez la pointe des plus grosses racines. Si votre terre est franchement calcaire, mieux vaut réviser vos projets et vous orienter vers un autre fruit rouge comme la framboise, le cassis ou la groseille. Dans les sols qui sont naturellement acides, il suffira d’ajouter un terreau d’écorces bien décomposées au moment de la plantation. Dans le cas contraire, la seule solution consiste à creuser une fosse de 50 à 60 cm de profondeur et autant de large. Prenez soin de tapisser le fond des parois avec un feutre géotextile. Versez ensuite dans le trou, sur 10 cm d’épaisseur, du gravier afin d’assurer le drainage. Enfin, remplissez la fosse avec de la terre de bruyère mélangée à hauteur d’un tiers avec du terreau forestier bien décomposé ou de la terre végétale. Vous pouvez aussi renforcer l’acidité de votre sol avec des broyats de pin à apporter caque année. Pour une récolte abondante, plantez plusieurs myrtilliers afin de garantir une bonne pollinisation croisée et donc la fructification. Il en faut au moins deux, même de variétés différentes. Une fois la plantation terminée, protégez les myrtilles de la gourmandise des oiseaux en posant un filet. C’est souvent indispensable.
Surveillez l’arrosage
La fertilisation s’effectue au mois de mars avec l’apport d’un bon compost pas trop azoté. L’arrosage doit être régulier les deux premiers étés (sans mouiller le feuillage). Ensuite, on arrose en cas de sécheresse prolongée. En revanche, pensez à pailler les pieds des myrtilliers pour garder le sol frais. Durant les trois premières années, vous pouvez laisser l’arbuste pousser naturellement. Par la suite, il est inutile de tailler régulièrement vos myrtilliers. Contentez-vous de leur donner une forme équilibrée et supprimez les rameaux mal placés ou morts à la fin de l’hiver
Une résistance aux maladies relative…
Le myrtillier est un arbuste robuste, si les conditions de culture sont adaptées. Cependant, il peut être sensible à diverses maladies, surtout par temps chaud et humide. En prévention, il convient de planter dans un sol bien drainé et d’espacer les plants. Les risques de blanc seront moindres. Arrosez avec une décoction de prêle en mai et en juin et pulvérisez un mélange de bouillie bordelaise et de soufre en avril et mai pour bloquer l’apparition éventuelle des maladies cryptogamiques. Par temps chaud et humide, on peut aussi pulvériser un purin de prêle. Mais surtout, nettoyez le sol tout autour du pied de l’arbuste. Pour les protéger des parasites tels que la chenille arpenteuse ou la mouche blanche, le mieux est d’installer des pièges de glu dans les branches et de pulvériser régulièrement du purin d’ortie, ou une décoction d’absinthe sur le feuillage, ou encore une solution à base de savon noir. Enfin, même s’il est difficile de ranger les oiseaux parmi les ravageurs, il est vrai qu’il faut les surveiller de près si on veut goûter aux myrtilles.
On récolte au rythme de la maturation des fruits
Les fruits ne mûrissent pas tous en même temps sur l’arbuste. Vous devez procéder à des cueillettes successives. Le bon moment est lorsque les myrtilles sont d’un bleu foncé. Avec un peu d’habitude, on voit tout de suite les fruits qui sont mûrs. Vous les dégusterez ainsi d’août à septembre, selon les variétés. Ensuite, les possibilités sont multiples : confitures, tartes, salades de fruits, sorbets ou liqueurs… Régalez-vous !
En quelques années, elles sont devenues des stars du printemps. On les voit dans les beaux jardins bien sûr, mais aussi dans les villes où elles fleurissent les ronds-points dans des conditions difficiles. Mais attention, cette espèces a des exigences particulières.
Sol sec et grand soleil
Il est vrai que le genre botanique Euphorbia compte plus de 2 000 espèces de toutes sortes. Parmi les seules vivaces assez courantes dans nos régions, certaines ont besoin d’un sol frais comme E. griffithii, d’autres d’un sol sec mais à l’ombre comme E. dulcis et d’autres d’un sol marécageux (E. palustris). Or, E. characias a besoin d’un sol sec, drainant, caillouteux. Elle adore les pentes d’une rocaille ou les grands talus. Et il lui faut du soleil pour fleurir (ou une ombre légère) et de l’espace pour briller, se développer et respirer. Et soyez prévoyant quant à la place à lui accorder.
Certaines variétés sont très volumineuses
L’espèce E. characias compte elle-même plusieurs variétés. Les plus petites atteignent 40 à 50 cm de haut comme la surprenante ‘Blackbird’. Mais la hauteur moyenne est de 80 cm comme ‘Humpty Dumpty’ ou même ‘Forescate’. Mais quelques-unes dépassent 1 m de haut notamment ‘Wulfenii’ qui forme des massifs volumineux avec d’énormes inflorescences.
Soignez le drainage
A la plantation, qu’il faut faire idéalement en mars ou octobre, une fois l’emplacement choisi au soleil et avec de l’espace, creusez un trou et vérifiez le bon drainage de l’eau. C’est essentiel. La seule menace sérieuse qui pèse sur cette euphorbe est de pourrir depuis sa base en raison d’un sol trop lourd et donc trop frais. Dépotez en douceur pour ne pas déchirer les radicelles du jeune plant et trempez la motte dans l’eau pour l’imbiber au cœur. Ensuite, plantez et tassez au pied pour former une cuvette autour du plant que vous remplirez d’eau. Durant les trois premières semaines qui suivent, arrosez tous les trois à quatre jours. Ensuite, jusqu’à la fin du printemps et tout au long de l’été, arrosez une fois par semaine (deux si le temps est chaud et sec). La seconde année, le plant étant bien installé, ce sera inutile.
Ne les chouchoutez pas
Pour certains d’entre nous, c’est presque devenu un réflexe : à chaque plantation on apporte un peu de bon compost maison. Or, dans ce cas précis, c’est déconseillé. Un sol fertile ne convient pas à E. characias. Cette vivace aime les sols moyens à pauvres, voire très pauvres. Il arrive même qu’elle fasse des semis spontanés sur des bords de chemin et de trottoir. Sur sol trop riche, elle sera molle et ne se teindra pas.
Une taille au bon moment
Oui, Euphorbia characias a bien besoin d’une taille par an. Il faut juste supprimer les tiges fanées en rabattant à la base. On intervient après la floraison, au début d’été, sans toucher aux autres tiges qui fleuriront l’année suivante. Celles-ci vont pouvoir se développer plus facilement.
Quand on plante les asperges, on pense aux artichauts. Ces deux légumes sont des vivaces qui donnent sur plusieurs années. Il faut donc les renouveler. Et le début du printemps est une bonne période car au pied des souches installées, on voit surgir des jeunes rejets. Ils sont souvent appelés œilletons. On les détache du pied mère avec un bon couteau quitte à prélever un talon directement sur la souche mère. On les replante aussitôt dans une terre fertile et drainante. Fertile ou même très fertile car les artichauts sont des gourmands. Apportez une bonne fumure bien décomposée. Surtout, ne prenez pas d’engrais qui fragiliseraient les plants au lieu de les renforcer. Ils seraient encore plus sensibles aux invasions de pucerons noirs qui les colonisent en juin et juillet. On repique les œilletons souvent par deux, au soleil, en leur laissant assez de place autour pour qu’ils puissent former un large bouquet. ‘Vert de Laon’ et ‘Vert Globe’ sont des variétés rustiques. ‘Imperial Star’ a des grosses têtes très tôt.
Savourer des framboises, des cassis et des groseilles directement sur pied est l’un de mes grands plaisirs au jardin. Vous aussi, retrouvez ces petits fruits incontournables de notre enfance. C’est maintenant qu’on les plante.
Les trois sont des arbustes autofertiles. Les trois forment des buissons fruitiers de 1,50 m de haut. Et les trois donnent des petits fruits délicieux qu’on trouvait dans presque tous les jardins au temps de mon enfance.
Rustiques, solides et vigoureux, ils se comportent généralement très bien quand ils sont alignés ou même plantés en haie.
Le framboisier a une vigueur qu’il faut contenir Ses tiges légèrement épineuses sont appelées cannes. Les fleurs groupées en panicules terminales sont verdâtres et les fruits sont généralement rouges, plus ou moins foncé. Peu exigeant, le framboisier s’accommode de tout type de terre, avec une préférence pour les sols légers et riches en humus. C’est un arbuste qui aime le soleil, mais qui supporte aussi une ombre légère.
Certaines variétés drageonnent en émettant des rejets sur les côtés du rang. Attention,, plus vous attendez et plus ce sera difficile de vous en débarrasser. Il faut arracher sans tarder.
Les remontants et les non-remontants On distingue deux types de framboisiers : le framboisier non remontant, qui fructifie sur les pousses de l’année précédente en juin-juillet, et le framboisier remontant, qui produit une première fois sur les pousses de l’année d’août à octobre et une deuxième fois sur les mêmes cannes l’année suivante en juin-juillet. Les cannes se dessèchent après la fructification. Parmi les non remontants, citons la framboise ‘Mailling Promise’ qui donne de gros fruits très parfumés en abondance, durant les mois de juin et début juillet. De son côté, la variété ‘Marastar’ produit de très gros fruits d’un beau rouge foncé et d’excellente qualité gustative. Quant à la framboise ‘Sumo2’, elle est, comme son nom l’indique, capable d’offrir des fruits d’un calibre énorme. Les premières framboises apparaissent environ 2 ans après la plantation, cependant les variétés remontantes peuvent donner quelques fruits dès le premier automne. Les spécialistes conseillent souvent de mélanger les variétés, ceci permettant d’avoir une récolte échelonnée de juin aux premières gelées.
Les racines nues et les containers Dans les pépinières, les framboisiers sont souvent vendus en racines nues. Ils se plantent d’octobre à avril, à environ 80 cm de distance les uns des autres. Si vous ne pouvez pas planter dans les 3 jours qui suivent votre achat, mettez les plants en jauge dans un endroit ombragé de votre jardin. Faites un trou de 40 à 50 cm de profondeur et de largeur, pour ameublir la terre. Retirez les cailloux et les racines de mauvaises herbes. Placez au fond du trou de plantation une poignée de corne torréfiée (environ 60 g) à mélanger à la terre. Rebouchez de moitié le trou avec de la terre additionnée de terreau et d’une pelletée de fumier bien mûr. Vous pouvez alors rabattre l’extrémité des racines de l’arbuste pour les « rafraîchir ». Installez le collet du plant de framboisier au niveau du sol (premières branches) sans trop l’enterrer. Comblez le trou de plantation avec la terre extraite et un terreau de plantation. Tassez au pied de l’arbuste en formant une cuvette et arrosez abondamment (comptez au moins 10 litres d’eau par pied).
Il faut adapter la taille à la variété de framboisier Dans l’année qui suit la plantation, laissez votre framboisier pousser naturellement. Les rameaux meurent généralement la première année et sont remplacés par de nouvelles pousses émises en cours d’été par les racines. Ensuite, la taille du framboisier, indispensable, doit être effectuée chaque année. Mais elle varie en fonction du type de fructification. Pour les variétés non remontantes, la taille s’effectue soit en automne, soit au printemps. Elle consiste à rabattre au ras du sol les branches mortes ayant fructifié pendant l’été, ainsi que les rejets trop faibles. On cherchera à conserver entre 6 à 10 cannes vigoureuses, pas plus. Pour les variétés remontantes, il faut intervenir en hiver mais en dehors des périodes de gel. Rabattez au ras du sol les cannes desséchées ayant fructifié en début d’été, ainsi que les rejets trop faibles, et supprimez l’extrémité sèches des cannes ayant produit en fin d’été. Ces dernières porteront des framboises sur la longueur des branches au début de l’été suivant. Afin de préserver la fertilité du sol et d’induire une bonne fructification, un apport de fumures organiques en automne (compost ou fumier) peut être effectué chaque année.
Les cassissiers ont une saveur incomparable Cet arbuste, très commun dans les années 1960, a été délaissé par la suite au point de devenir aujourd’hui assez rare. On s’étonne presque de trouver un cassissier dans les jardins. Son feuillage est très aromatique. Le buisson adulte mesure, lui aussi, environ 1,50 m de haut. La fructification s’établit sur le bois de 2 et 3 ans, puis fléchit sur les rameaux de 4 ans et se raréfie sur ceux de 5 ans et plus. Les fruits, les cassis, sont réunis en grappes de baies juteuses. Elles sont noires et mûrissent de fin juin à mi-juillet. Rustique et peu exigeant, le cassissier aime les hivers froids et les étés chauds. Il excelle sous un climat continental mais s’adapte au climat océanique. Il s’arrange de tous les types de sols, sauf trop pauvre et trop sec, ou au contraire trop humide.
Les fleurs apparaissent au mois d’avril. Nous apprécions tout particulièrement la variété ‘Neva’ car elle est résistante aux maladies, très productive, et auto-fertile. Ses baies noires sont vraiment parfumées et les premiers fruits apparaissent généralement dès la deuxième année suivant la plantation. Le cassissier est, lui aussi, livré en racines nues et il se plante d’octobre à mi avril. Il convient de les espacer un peu plus que les framboisiers en les séparant au moins d’1 m environ. Si vous devez stocker vos cassissiers plus de trois jours avant de les planter, mettez-les en jauge dans un endroit ombragé de votre jardin. Pour planter, creusez un trou de 40 à 50 cm de profondeur et de largeur, en retirant les cailloux et les mauvaises herbes. Au fond du trou, ajoutez 80 g de corne torréfiée (une grosse poignée). Comblez le trou de moitié avec de la terre, du terreau de plantation si la terre est lourde, et un fumier mûr (1 à 2 pelletées). Epointez juste l’extrémité des racines de l’arbuste et plantez le sujet en plaçant le collet au niveau du sol. Arrosez un peu pour tasser la terre et finissez de combler le trou de plantation avec la terre restante mélangée à un terreau. Ensuite, tassez cette terre au pied de l’arbuste en formant une cuvette et arrosez abondamment (10 litres environ) pour maintenir une bonne cohésion entre la terre et les racines. Complétez par une taille des rameaux à 20 cm, de préférence au dessus d’un bourgeon placé vers l’extérieur.
Une taille pour maintenir la fructification L’année suivant la plantation, laissez pousser le cassissier pour qu’il puisse se ramifier naturellement. La taille sert simplement à rajeunir tous les ans les buissons adultes pour ne garder que les branches les plus productives. Supprimez les rameaux les plus âgés (4 ans ou plus), éliminez les rejets trop faibles et rabattez les rameaux qui encombrent le centre du buisson. L’objectif est de garder un port aéré et harmonieux. La période idéale pour effectuer cette taille est février-mars.
Si des maladies sévissent périodiquement dans votre jardin, vous pouvez, à titre préventif, faire un premier traitement à base de bouillie bordelaise et renouvelez une fois mais avant la floraison. En automne, contentez-vous d’un apport de fumures organiques pour entretenir la fertilité de votre sol. C’est utile pour une bonne fructification.
Je ne peux pas renoncer au groseillier Cet arbuste buissonnant est vraiment de culture facile. Il lui faut un sol frais et drainant. Toutefois, préférez un terrain plutôt trop drainant que pas assez. Le groseillier souffre toujours en cas d’excès d’eau. Il craint l’humidité stagnante. On le trouve dans les pépinières et jardineries aussi bien en racines nues qu’en container. Pour les sujets en container, creusez un trou une fois et demi plus large et plus profond que le volume de la motte du sujet à planter. Ajoutez un peu de compost et arrosez avant de planter. Dépotez et baignez la motte dans une bassine d’eau pendant quinze à vingt minutes pour qu’elle s’humidifie bien au cœur. Si l’arbuste est en racines nues, mieux vaut rafraîchir le chevelu racinaire en supprimant celles qui sont cassées ou abîmées, et en raccourcissant légèrement les autres. On peut praliner les racines avant de mettre en terre. Dans les deux cas, racines nues et container, plantez sur une petite surélévation pour faciliter le drainage de l’eau. Mais attention, les racines ne doivent pas être trop en surface sinon elles souffriront vite de la sécheresse. Tassez légèrement pour faciliter l’adhésion des racines à la terre et arrosez lentement mais copieusement.
Après 3 à 4 ans, un plant de fraisier s’épuise. Il faut donc renouveler la fraiseraie par tiers ou par quart chaque année pour conserver une production régulière.
Il faut une terre normalement consistante, drainante, fertilisée avec un bon compost.
Quatre précautions importantes sont à prendre :
– Assurer un bon drainage quitte à planter sur billon (rang surélevé).
– Planter sans enterrer le collet.
– Espacer deux plants d’au moins 30 cm.
– Couvrir le sol avec un film plastique ou de la paille pour étouffer les mauvaises herbes et garder les jeunes pieds au chaud.
On peut aussi les cultiver en pot et jardinière sur une terrasse.
Cette jolie bruyère alpine est la plus rustique des bruyères. Quelles que soient les conditions climatiques, elle fleurit chaque année avec régularité. C’est une solide qui supporte même le calcaire et l’ombre.
Elle est très rustique et sacrément solide Le nom botanique de cette plante est Erica carnea. Son nom commun est bruyère d’hiver ou bruyère des Alpes, voire bruyère carnée. Il s’agit d’un petit sous-arbrisseau aux tiges vite ligneuses, au feuillage persistant et aux floraisons hivernales. Cette bruyère encaisse des froids intenses (- 15°C sans difficulté) mais aussi la pollution urbaine, les vents violents, les embruns marins. Bref, c’est une rustique, dure à cuire qui rien n’effraie.
Une belle floraison en plein cœur de l’hiver
Mais évidemment, l’atout le plus apprécié est sa floraison généreuse qui se déroule tout l’hiver. Les variétés les plus précoces commencent à s’épanouir dès novembre et les plus tardives s’éteignent en avril. Elles sont donc, pour la plupart, en fleurs en plein hiver, même sous la neige et des froids rigoureux comme on en connaît en basse ou moyenne montagne, ou dans le Nord, les Ardennes et en Belgique.
Rose, rouge, violet, blanc
Il existe plusieurs variétés de différentes couleurs.
Parmi les plus connues citons : ‘Rosalie’, rose vif, hauteur 20 cm, est en fleurs de janvier à avril. ‘Pink Sangles’, rose clair, 40 cm de haut, fleurit de décembre à avril. ‘Myretoune Ruby’, rouge foncé, 15 cm, est en fleurs à la même période ainsi que ‘December Red’, rouge franc, hauteur 25 cm.
Parmi les bruyères blanches, ‘Snow Queen’, hauteur 15 cm, fleurit de novembre à mars et ‘Spring Wood Alba’, 25 cm de haut, fleurit de novembre à février.
Ne plantez pas trop profond
Cette Erica carnea aime les sols acides mais s’adapte aussi très bien dans une terre neutre voire un peu calcaire. Néanmoins, à la plantation, préparez un mélange à parts égales de terre de jardin et de terre de bruyère et ajoutez systématiquement un peu de sable pour que le drainage soit très bon. En revanche, n’utilisez pas de compost. Cette bruyère n’est pas du tout gourmande. Dépotez et plongez la motte au moins un quart d’heure dans l’eau pour qu’elle s’imbibe à cœur. Enfin, mettez en place sans enterrer profondément le sujet. Le haut de la motte doit vraiment être à fleur de sol.
Pratiquez une taille légère mais très utile
C’est vrai, dans les landes et les sous-bois, les bruyères se passent très bien de taille. Pourtant, au jardin, une taille maîtrisée permet d’accroître la longévité des plants et de leur garder un port harmonieux. On intervient toujours après la floraison, c’est-à-dire dans la seconde moitié du printemps. On se contente de raccourcir de moitié les jeunes pousses. Il ne faut pas être trop sévère car on n’obtient pas de nouvelles tiges sur du vieux bois et la floraison a lieu sur les pousses d’un an. Mais il ne faut pas non plus tailler trop long en épointant car la plante « filocherait » vite en faisant trop de vieux bois. Il faut tailler juste.