On est habitué à voir cette petite fleur des dunes entre avril et septembre. Il est plus surprenant de l’admirer en décembre et janvier. Pourtant, elle resplendit autant sur des milieux naturels vraiment atypiques.
C’est surprenant et pourtant bien vrai. J’ai vu des bouquets de roquette de mer en fleurs à La Turballe et au Croisic en décembre et janvier. Et ce n’est pas si rare.
Sur la « laisse de mer »
Cette petite plante (20 à 40 cm) est une annuelle herbacée. Elle vit sur les parties hautes des plages, directement sur le sable, juste au-dessus de la « laisse » de haute mer. La laisse est la limite des marées (haute et basse). C’est sur cette zone que la mer dépose toutes sortes de débris naturels (oursins, os de seiches, méduses, coquillages, fientes d’oiseaux). L’endroit est très riche en sel et en azote. Et c’est précisément ce dont a besoin une plante halonitrophile (qui aime le sel et l’azote) comme la roquette de mer.
Elle attend les équinoxes
Autre particularité, cette jolie plante est bien une annuelle mais qui peut donner deux générations la même année. En effet, le plus courant est de voir fleurir Cakile maritima (son nom botanique) entre avril et septembre. Il est moins fréquent de voir des bouquets en fleurs en décembre et janvier. Mais la belle a l’habitude de disséminer des graines qui germent après les grandes marées d’équinoxe (mars et septembre). Résultat, on en profite les semaines qui suivent, si la météo le permet.
Une ancienne médicinale
La roquette de mer a des feuilles plus ou moins épaisses, succulentes, linéaires vert moyen. Les fleurs ont quatre pétales d’un rose tendre, blanc ou mauve. Riche en vitamine C et en azote, elle a longtemps fait partie des plantes médicinales. Mais attention, son emploi est réservé aux seuls herboristes spécialisés.
Louis Vittu