Citronnier : pour qu’il passe l’hiver sans encombre

Sur le littoral méditerranéen, on cultive le citronnier en pleine terre. Ailleurs, on le cultive en bac mais il s’y prête très bien. Plus solide et rustique qu’on le croit, il mérite tout de même des soins. Mais attention : pas d’excès !

Le citronnier est l’agrume le plus facile à cultiver chez soi. Plus que le froid et même la neige, ce sont d’abord les chutes brutales de température qui sont à craindre. Le citronnier est capable de résister à -2°C voire encore un peu moins si c’est bref. Bien évidemment, on peut le protéger mais pas n’importe comment. Il arrive trop souvent que des mesures inadaptées empirent les choses.

Des mesures utiles
Certes, il faut protéger la partie aérienne de la plante, mais il est plus important de protéger la partie souterraine, c’est-à-dire les racines, surtout pour les sujets en bac plus exposés au froid, et surtout si le citronnier est dans un pot en terre cuite qui peut éclater sous l’effet du gel. Faites aussi une petite taille de nettoyage. Cela consiste à supprimer les branches qui se croisent et les rameaux en surnombre, pour laisser entrer un maximum de lumière. Retirez les fleurs, s’il y en a, surtout si l’hivernage a lieu sous véranda. Raccourcissez les rameaux trop longs pour maintenir un port arrondi. Enfin, chassez les cochenilles et araignées rouges qui pourraient s’y réfugier. Si les feuilles sont déjà couvertes de fumagine (dépôt noirâtre), nettoyez-les avec un chiffon d’eau un peu savonnée (savon de Marseille). Seulement en cas de forte attaque, vous pouvez pulvériser un insecticide naturel.

Les sujets en extérieur
Si votre citronnier en bac doit hiverner en extérieur, essayez de le placer contre la façade sud de la maison. Si possible rapprochez-le d’une baie vitrée afin qu’il profite un peu des déperditions de chaleur. Evitez le vent et les courants d’air. On peut l’en préserver à l’aide d’une vitre-écran. Paillez avec une couche épaisse directement sur la terre et faites-la remonter un peu autour du tronc. La partie aérienne peut être couverte d’un voile d’hivernage durant les jours les plus froids.
Attention, car c’est autant de temps que le citronnier passe sans lumière. Il faut donc le découvrir dès que la température remonte, même pour une seule journée. Cela permet aussi de lutter contre les parasites qui se développent vite en milieu clos.

Sous serre froide
Avant de rentrer le citronnier, lavez les parois du pot ou du bac et préparez le sujet comme nous venons de l’indiquer. Lavez aussi les vitres du local dans lequel vous l’abritez. Il faut une serre froide, ou véranda non chauffée, avec une température entre 6° et 12°C. Si la pièce est chauffée autour de 18°C , le cycle de l’arbre fruitier sera perturbé. Il va continuer de fleurir et donnera des fruits. Il sera donc privé d’un repos dont il a besoin et s’épuisera très vite. À défaut de serre froide assez grande, un sous-sol ou un garage peut convenir mais à la condition expresse qu’il y ait une fenêtre. Votre citronnier ne peut pas être privé de lumière. Dès que la météo le permet, ouvrez la porte pour aérer.

La diète est nécessaire
L’hiver, l’arbre est au repos. On n’arrose pas du tout les sujets en pleine terre. Pour les citronniers en bac rentrés sous serre, on réduit les arrosages à un par mois juste pour éviter un dessèchement de la terre. Surtout, n’arrosez jamais avant une vague de froid annoncée. Les racines sont sensibles, même en hiver.

François Willemin

 

Faites vos semis de panais

Curieusement on retrouve plus souvent ce légume sur les étals des marchés que dans les potagers. Pourtant il est facile à cultiver et très apprécié des gourmets. À votre tour, essayez le panais en vous lançant dès février.

 

Vive l’hiver, belle saison où le panais est présent dans nos cuisines et sur les étals de nos marchés. Ce légume constitue une savoureuse alternative aux navets, carottes et autres légumes de saison. Facile à cultiver, simple à récolter et délicieux sur la table en version crue ou cuite, salée ou sucrée, voici l’occasion de s’ouvrir à des saveurs anciennes et qui reviennent sur le devant de la scène. Le panais (Pastinaca sativa) est originaire du bassin méditerranéen. Il était déjà bien connu des Grecs et des Romains. Aliment de base au Moyen-âge, le panais fut éclipsé par l’arrivée de la pomme de terre. Mais fort heureusement, avec le regain d’intérêt pour les légumes oubliés, le panais est à nouveau cultivé et apprécié pour ses qualités réelles d’aliment-santé.

 

Il faut bien préparer la terre avant de semer

Le semis de panais s’effectue de février à juin mais doit être commencé sous abri tant que subsiste encore des risques de gelées. Une fois le spectre de gel écarté, on peut semer directement en place. Le semis en terre doit se faire dans un sol très léger ou consistant mais allégé avec du sable. Notez qu’il est conseillé de faire tremper les graines deux ou trois heures avant de les semer pour les «réveiller». Cela permet d’obtenir une levée plus stable et plus rapide. En février et même en mars, il faut couvrir votre semis avec un voile d’hivernage ou mettre en place un tunnel. Pour s’épanouir, le panais préfère les terres profondes, plutôt fraîches et riches. N’hésitez-pas à améliorer votre sol en enfouissant à l’automne un fumier bien décomposé. Si vous ne l’avez pas fait, apportez un compost deux à trois semaines avant le semis et brassez bien en profondeur en passant le motoculteur. Si vous ne disposez pas de ce type de machine, brassez à la fourche bêche pour ameublir le sol sur 20 à 30 cm. Finissez en ratissant bien afin d’éviter les racines fourchues ou déformées. Ensuite vous pouvez tirer des traits (ou sillon) d’environ 1 cm de profondeur. Espacez chaque trait d’une trentaine de centimètres. Si votre terre est naturellement lourde et même si vous l’avez allégée avec du sable, il est plus prudent de monter des billons (rangs surélevés sur lesquels on sème) qui favoriseront l’écoulement des eaux de pluie. La levée proprement dite prend entre 12 et 15 jours selon la température de la terre. Puis, lorsque les pousses seront suffisantes, vous devrez éclaircir à 15 cm.

 

Des bons amis et des moins bons voisins

Afin d’améliorer la récolte et la qualité même de vos panais, vous pouvez essayer de soigner le voisinage que vous leur réservez. Attention, au potager le panais aime particulièrement la proximité des choux, des radis, des oignons, des haricots et des fèves, mais aussi des salsifis. D’ailleurs, panais et salsifis se sèment en même temps et ont une durée de culture similaire. À l’inverse, il redoute la présence trop proche des laitues et surtout des fenouils.

 

Entretien simple mais utile

Le panais ne réclame pratiquement aucun entretien, comme pour toutes les cultures, vous devrez simplement sarcler et biner de temps en temps pour aérer la terre. C’est l’occasion aussi de faire un désherbage régulier. Les besoins du panais en eau sont assez importants. Il est donc nécessaire d’arroser avec régularité tout au long de l’été pour garder le sol juste frais mais aussi de se méfier des sécheresses de printemps. Attention, arrosez au goulot (arrosoir sans pomme) doucement et sans mouiller les feuilles.

 

Une rotation nécessaire

Évitez de cultiver le panais au même endroit que l’année précédente. Nous vous conseillons de laisser passer au moins trois ans (voire quatre). Une bonne rotation des cultures permet de ne pas vider la terre des mêmes éléments nutritifs et réduit les risques de parasites. L’idéal est de semer les panais sur une planche ayant été occupée la saison précédente par des légumes fruits comme les tomates ou les aubergines. Le panais, légume racine, plongera plus en profondeur pour trouver les éléments nutritifs qui lui sont nécessaires tout en aérant la terre.

 

La récolte et le stockage

La production moyenne du panais est d’environ 6 à 8 racines par m linéaire. La récolte s’effectue environ 4 à 5 mois après le semis. En étalant les semis de février à mai on peut donc étaler les récoltes de juin à octobre et même fin novembre. Pour ce qui est de l’arrachage, soyez prudent en plongeant la fourche-bêche à 20 cm du plant pour ne pas blesser les racines. Notez que les panais résistent bien au froid et qu’ils peuvent donc passer une bonne partie de l’hiver en terre. Ils stoppent alors leur maturation et peuvent être récoltés au fur et à mesure de vos besoins. Certains prétendent même que le gel apporte de la douceur au panais… Comme la plupart des légumes racines, les panais sont faciles à conserver, aussi bien en terre qu’une fois récoltés. On peut les stocker dans des cagettes, au frais, à l’abri de la lumière dans un lieu sec et aéré. L’idéal est de les mélanger avec du sable, ce qui améliore encore les conditions de conservation.

 

D’excellentes propriétés nutritionnelles

Le panais est une bonne source de fibres, il est également riche en minéraux (manganèse, phosphore, magnésium, potassium…). Pour en profiter au maximum, le mieux est de le consommer cru (par exemple râpé en salade). C’est délicieux. Ce légume est aussi riche en vitamine B9, laquelle participe à la fabrication des cellules du corps et des globules rouges. Il affiche aussi une belle teneur en vitamine C et en vitamine E qui est un antioxydant majeur.
Attention toutefois à sa teneur en glucides, que les personnes diabétiques ou hypoglycémiques doivent considérer. Pour 100 g de panais cru on compte 1,4 g de protides, 1,6 g de glucides et   0,5 g de lipides. Régalez-vous !

François Willemin

 

 

 

 

Jardin pratique n° 209 (mars-avril) est en kiosque

A la une de ce numéro : « Japonaises ou chinoises : les glycines », les fritillaires, les euphorbes, l’arabis, mais aussi un dossier sur le choix de la tondeuse en fonction de votre pelouse et les répulsifs efficaces contre les limaces.

A gagner : 10 entrées pour la Fête des plantes de St-Jean de Beauregard (avril 2016) et des plants de Pompadour

Vous trouverez votre magazine chez tous les bons marchands de journaux et sur notre boutique (ici)
Bonne lecture.

 

Sommaire

Du jardin à la table : les pissenlits
Les tondeuses
Kiwaïs
Glycines
Association : monnaie du pape + myosotis
Mémento
Euphorbe
Chasse aux limaces
L’anémone des bois
Astuces
Corne ou sang
La gunnera
Chou ornemental
Vive la Pompadour : gagnez 10 plants de pomme de terre
Gare aux thrips
8 questions sur… l’art de faire ses propres semis
Arabis
Les fritillaires
D’autres choisyas
Rosa mutabilis
Le laurier cerise
Courrier

Au sommaire du Jardin pratique n° 208

A la une de ce numéro : « La pleine floraison des camélias », un dossier sur les plantes invasives, les semis de tomate, la lutte contre les taupes et toujours d’autres conseils et astuces.

Vous trouverez votre magazine chez tous les bons marchands de journaux et sur notre boutique.
Bonne lecture.

Sommaire :

Du jardin à la table : cuisinez les kiwis
Les invasives : gynérium et mimosa
Kiwis
Sauges
Association : clématite « Avalanche » et rosier « Lutea »
Memento
Pulmonaires
Semez les tomates
Les cendres de bois
Astuces
Le sénéçon
Les taupes
Geste pratique : transplanter les rosiers
Le panais
8 questions sur… l’art de blanchir à la chaux les arbres fruitiers
Saxifrages fortunei
Dahlia
Le lilas des indes
Rosier raubritter
Camelia japonica
Courrier

 

 

Au sommaire du Jardin pratique n° 207

Recettes à base de courges, olivier, cycas, hellébores, rosier « Fée des Neiges », hydrangea « Gimplel »… sont au sommaire du Jardin pratique n° 207 (novembre-décembre 2015). Vous trouverez votre magazine chez tous les bons marchands de journaux et sur notre boutique.
Bonne lecture.

Sommaire

Du jardin à la table
Olivier
Cycas
Hellébores
Association (céraiste + euphorbe)
Mémento
Rosier
Plantez « Gimpel »
Le prunellier
Astuces
Les « bleuissants »
Concombre-citron
Epinard
Uncinia rubra
Faux pistachier
8 questions sur…
Joubarde
Scille du Pérou
Star of India
Aquatique (la prêle d’hiver)
Phyto-épuration
Courrier

Au sommaire du hors-série n° 18

Ce hors-série est consacré aux rosiers anciens avec un exposé du genre botanique Rosa, en dix sections, des conseils sur les sols et climats, la taille et l’entretien, les maladies et parasites, la multiplication et, bien sûr, des portraits de rosiers anciens (officinalis, versicolor, centifolia, canina…)

Sommaire

Avant propos
Généralités
Sols et climats
Bien planter
Taille et entretien
Maladies, parasites
Multiplication
Officinalis
Versicolor
Charles de Mills
Les Centifolia
Les Portland
Les Damas
Canina
Hansa
Roseraie de L’Haÿ
F.J. Grootendorst
La Belle Ghislaine
Veilchenblau
Mozart
Ballerina
American Pillar
Evangeline
Paul Transon
Alexandre Girault
Mutabilis
Les Bourbon
Les Noisette
Les hybrides de thé
Banksiae Lutea
Des botaniques
Glossaire

 

Vous pouvez trouver ce numéro dans les bons points de vente et sur notre boutique.

Au sommaire du Jardin pratique n° 206

Sommaire :
L’autre cuisine : apprenez à reconnaître les plantes sauvages comestibles
La vigne en treille
Anémone du Japon
Association : Aster cordifolius et Cosmos
Mémento
Sisyrinchium
Bouturer le rosier
La Douce-amère
Astuces
Le soufre
Gare au criocère
Oignons
Lavander Dream
Potirons records
Stipa tenuifolia
Clematis tangutica
Hydrangea aspera
Geste : diviser le Lamium variegatum
Agenda
Courrier