Les confusions sur cette plante aromatique sont nombreuses. Et c’est dommage car dans bien des cas, on renonce à la planter sans raison sérieuse. Voici la vérité !
Le parfum de la verveine citronnelle est juste unique. Il suffit d’effleurer ses tiges en passant à côté d’elle pour sentir ses fragrances citronnées. C’est aussi l’une des plantes aromatiques les plus faciles à cultiver. Elle devrait être présente dans tous les jardins. Pourtant, c’est loin d’être le cas tant certains préjugés la concernant ont la vie dure.
Elle est franchement plus rustique qu’on le dit
Pour commencer, rétablissons la vérité sur sa réelle rusticité. Le pied de verveine citronnelle dans mon jardin du Loir et Cher tolère depuis près de vingt ans des hivers rigoureux avec des températures qui chutent jusqu’à -8°C en février. Il est vrai que la terre est drainante, légère, et que la plante est installée plein sud contre un mur qui l’abrite des vents du nord. Alors rassurez-vous : cette plante est assez rustique pour être cultivée dans la plupart de nos régions. On ne peut pas dire qu’elle soit gélive et qu’elle doit être réservée au Midi sauf à la cultiver sous serre.
Elle demande le plein de soleil même brûlant en été
Certes, la verveine citronnelle peut supporter une ombre légère ou même se contenter du soleil du matin. Mais dans ce cas, elle n’aura pas le parfum puissant qu’on peut en espérer. C’est précisément le soleil qui lui permet de fixer ce parfum. Il faut au moins cinq heures de soleil par jour et s’il est brûlant de juin à août, ce n’est que mieux.
Il est inutile de l’arroser
Certes, il faut arroser le mois qui suit la plantation. Comme on plante souvent en mai, vous arroserez en juin et même en juillet une fois par semaine. Si vous plantez en fin d’été, vous arroserez un peu moins en septembre et octobre. Mais ensuite, c’est totalement inutile, surtout sur des sujets de trois ou quatre ans et plus. Même en cas de sécheresse et de fortes chaleurs, on s’abstiendra d’arroser, sauf si les feuilles commencent à tomber, mais c’est franchement rare.
On peut la tailler court
Dans les régions méridionales où il ne gèle pas en hiver, on peut laisser la verveine citronnelle vivre sa vie sans pratiquement intervenir. On se contentera de supprimer les rameaux secs. Ailleurs, on peut tailler chaque année en sortie d’hiver. En mars, on rabat de moitié toutes les tiges. La plante va ramifier et prendra vite de la consistance. Si le froid a été intense, on peut même rabattre à 30 cm du sol. Le vieux bois va percer et de nouvelles tiges vont pousser très vite.
Ne cueillez pas les feuilles quand vous en avez besoin
Certains recommandent de récolter les feuilles après la floraison (petites fleurs blanches ou mauves) c’est-à-dire à partir de la fin août. Là encore, c’est inutile. On peut en profiter tout au long de la saison. En revanche, il ne faut pas cueillir des feuilles directement sur la plante car elle en souffrirait. Il faut commencer par prélever les tiges feuillues en les rabattant au sécateur et ensuite cueillir les feuilles qu’elles portent. Il faut les faire sécher en les étalant sur un large plateau d’osier qu’on place à l’ombre et surtout pas en plein soleil. On retourne les feuilles après deux jours pour assurer un séchage complet. Ensuite, on peut verser les feuilles dans un bocal en verre (avec un caoutchouc pour une fermeture hermétique). Ce bocal sera, lui aussi, rangé à l’ombre. Les feuilles conserveront ainsi tout leur parfum plus de deux ans.
Précieux au jardin et à la cuisine
Ce parfum fabuleux repousse efficacement les pucerons. C’est utile au potager près des artichauts ou à côté des rosiers et clématites. C’est aussi un bon anti-moustiques. A l’angle d’une terrasse on n’est plus ennuyé pour dîner. Et à la cuisine, on utilise la verveine citronnelle pour parfumer des poissons et des volailles, pour faire des sorbets et surtout pour des tisanes. On l’infuse en l’associant à la camomille, au tilleul ou même à l’ortie.
Ni verveine, ni citronnelle
La verveine citronnelle a plusieurs noms botaniques : Lippia citrodora ou Lippia triphylla ou même Aloysia citriodora. Mais attention : ne la confondez surtout pas avec la citronnelle (Cymbopogon citratus), ni avec la verveine (Verbena officinalis).