Il est considéré comme un arbre de collection parce que très rarement planté. Pourtant, cet oranger des Osages n’est ni fragile, ni exigeant. Ce sont ses fruits qui en font aussi une véritable curiosité végétale.
C’est un arbre unique dans son style, très original. Seul le mûrier (l’arbre des vers à soie) serait un peu approchant. Il est encore peu répandu en France alors qu’il a été introduit dès la fin du 19e siècle.
L’arbre des Indiens
À l’origine, cet arbre était couramment utilisé par les Indiens d’Amérique du Nord, et plus précisément la tribu des Osages. Ils récupéraient le latex contenu dans les fruits pour teindre les vêtements, le bois, parfois même leurs visages et pour confectionner des arcs. Ce Maclura pomifera (ou Maclura aurantiaca) est un arbre dioïque. Il existe des pieds femelles et des pieds mâles distincts. Il faut, bien sûr, un pied mâle pour que les fruits portés par les femelles puissent être fertiles.
De curieuses « oranges »
À l’évidence, l’intérêt majeur de cet arbre tient précisément dans son fruit. Il ressemble à une grosse orange avec un diamètre de 12 cm environ. Il est d’un vert pomme assez clair et vire même au jaune à maturité. Il a une peau grumeleuse comme un agrume. En réalité, il s’agit d’une infrutescence, c’est-à-dire d’une agglomération de plusieurs petits fruits issus d’une multitude de fleurs. Ce fruit a même un parfum légèrement citronné.
Il s’adapte un peu partout
En revanche, la floraison de l’oranger des Osages n’a pas grand intérêt. Elle a lieu en mai et juin, et seulement à partir d’une douzaine d’années. Il faut donc être patient pour voir les premiers fruits. Les jeunes rameaux présentent des épines bien dressées. Les feuilles sont simples, ovales, pointues et caduques. Elles tombent en novembre. L’arbre est un beau sujet de 12 à 15 m de haut pou un étalement de 6 m environ. Il est naturellement équilibré. Son écorce grise peut prendre une teinte orangée. C’est un vrai rustique qui supporte des minimales de -10° à -15°C. Il s’adapte à tous les types de sols, calcaires à acides, drainants à compacts. Mais il faut tout de même veiller à ne pas bloquer son enracinement profond. Enfin, l’oranger des Osages supporte très bien la pollution urbaine. On en trouve quelques beaux spécimens dans des parcs et jardins publics des centres-villes comme à Paris.
Catherine Larenaudie