Poirier : la cire n’est pas un luxe
La poire est un fruit qui est, une fois bien mûr, particulièrement gorgé d’eau. Le pédoncule (la queue du fruit), constitue une issue par laquelle l’air rentre dans le fruit et accélère l’évaporation de l’eau. Il en résulte un flétrissement de la chair qui perd toute sa saveur. En coiffant l’extrémité de la queue d’une touche de cire, on bloque l’entrée de l’air dans le fruit qui se trouve ainsi stabilisé et conserve toute sa saveur plusieurs semaines voire quelques mois. Il est vraiment intéressant de pratiquer cette mesure sur des variétés comme les délicieuses ‘Passe-Crassane’, ‘Beurré-Hardy’, ‘Williams’ ou encore ‘Guyot’
L’efficacité du lait de chaux
Badigeonner de peinture blanche le tronc et le départ des charpentières des pommiers et des poiriers peut sembler un peu bizarre. Pourtant, c’est la meilleure protection contre les parasites et germes de maladies qui hivernent sur l’arbre.
Il existe des laits prêts à l’emploi mais voici la recette pratiquée par les anciens.
Muni de gants épais, d’un tablier et placé sur un sol nu, versez dans un seau en métal galvanisé trois volumes d’eau froide. Ajoutez un volume de chaux vive sans éclabousser et couvez aussitôt d’une plaque lourde. La solution va bouillir toute seule.
Ensuite, ôtez la plaque, remuez lentement et laisser reposer une nuit. Le lendemain, ajoutez du sulfate de fer (800 g pour 2 kilos de chaux). Apportez un peu d’eau et brassez pour obtenir une pâte onctueuse. Vous pouvez alors l’étaler à la brosse après avoir fait tomber toutes les écorces mortes et les mousses.
En + : Ce traitement est à faire tous les trois ans sur des arbres de dix ans et plus.
Poirier : on commence la taille
On taille les poiriers avant les pommiers et les sujets les plus fragiles avant les anciens et les plus costauds. On peut attaquer avant Noël, en fait dès qu’on peut distinguer clairement un œil à bois fin et allongé d’un bourgeon à fleur plus rond en privilégiant les seconds. Après avoir supprimé les branches tournées vers l’intérieur, celles qui croisent d’autres branches, celles qui sont blessées ou mortes en aérant le cœur de l’arbre. On raccourcit de 50 cm à 1 m les charpentières trop longues. Ensuite, on raccourcit les rameaux secondaires en rabattant après le troisième bourgeon. L’idéal est de conserver deux bourgeons à fleur ou dard et un œil à bois qui donnera le prochain rameau capable de fructifier plus tard.
Quand vous hésitez, retenez qu’il faut être téméraire. C’est en taillant qu’on apprend.
En + : profitez-en pour libérer l’arbre des lichens et gui éventuels.
Poirier : supprimer la tavelure
On avait coutume de dire, « Pluie en mars, tavelure en été ». C’est en effet après les pluies du début de printemps que les germes de la maladie s’installent et c’est en été qu’on en mesure les dégâts sur les poires.
La solution efficace est de traiter à la bouillie bordelaise en deux fois : juste au débourrement souvent en avril, puis juste après la nouaison en mai.
Dosez à raison de 20 g par litre d’eau et ajoutez un peu de soufre en poudre (environ 6 g). Le soin traitera en même temps d’autres maladies.
Attention : ne traitez pas quand il y a des fleurs car vous les brûleriez.
Poirier : du fer, sur sol calcaire
Les pêchers et les amandiers, mais aussi les pruniers et bon nombre d’arbres à noyau, s’adaptent très bien sur des sols calcaires où l’on cultive la vigne. En revanche, les poiriers, pommiers et autres arbres à pépin souffrent.
Seule solution : compenser la carence en fer du sol en apportant du sulfate de fer. Pour cela, on creuse à la barre à mine trois trous de 40 cm de profondeur à 2 ou 3 m du tronc, à l’aplomb de la ramure. On remplit les trous aux deux-tiers de sulfate de fer et on arrose copieusement et lentement au goulot pour bien diluer le produit. On termine en rebouchant les trous avec la terre du jardin.
Normalement, on administre ce traitement une fois par an ou tous les deux ans, ce qui permet d’éviter les chloroses qui fatigueraient l’arbre.
On peut aussi apporter un bon compost qu’on enfouit au sol sous la ramure par un griffage léger. Les radicelles pourront alors se nourrir de ces matières organiques.
Poirier : attention au porte-greffe
Quand on achète un arbre fruitier, on choisit avant tout une variété mais il faut aussi s’intéresser au porte-greffe. Or, rares sont ceux qui y prêtent attention. Pourtant, greffer sur franc, c’est-à-dire sur un poirier issu d’un semis de pépin, convient seulement aux grandes formes (haute tige) car l’arbre va atteindre 15 à 20 m de haut et vivre longtemps (80 à 100 ans). C’est bien sur sol sec, caillouteux, voire calcaire ou même lourd, mais le développement et la fructification sont plus lents (on peut attendre 7 ans les premiers fruits) que chez les variétés greffées sur cognassier. En effet, avec cette seconde solution, très utilisée, on obtient des poiriers vigoureux, plus compacts , avec de bons rendements assez vite. En revanche, il faut une bonne terre de jardin, pas trop lourde, un peu fraîche même l’été, bien amandée de compost. Et malgré tout les sujets sont toujours plus sensibles aux maladies.
A notre avis : Evitez les sujets greffés sur Crataegus (aubépine) car ils sont trop fragiles.