Semez les lupins dès qu’ils fanent

C’est en fin de printemps, fin mai ou juin qu’on peut faire les semis de lupins. Ces belles vivaces ne sont pas très longévives. Il faut les remplacer tous les trois à quatre ans. Mais rassurez-vous, le semis est facile. Les graines sont assez grosses et surtout assez dures, d’où l’intérêt de les mettre à tremper une bonne nuit dans l’eau avant de les semer pour les « réveiller » en les adoucissant.

On sème en poquet de trois graines dans un pot. Elles sont à peine recouvertes de terreau. On plombe, on arrose en pluie fine, on couvre le dessus une semaine avant d’ôter la plaque et de laisser à l’ombre en attendant la levée. Un à deux mois plus tard, en septembre, on peut repiquer en terre.

Attention, utilisez des graines récoltées il y a un an.

En + : quand les hampes fanent, récoltez les gousses, faites-les sécher, récoltez les graines et stockez au sec.

Panais : on peut lancer les semis

Dans la plupart des régions, sauf dans les plus froides, l’hiver étant de plus en plus doux, on commence les premiers semis de panais dès février. Par précaution, on couvre la parcelle d’un voile de forçage ou, mieux, d’un tunnel, deux à trois semaines avant. On apporte un compost et on travaille la parcelle pour que la terre soit à la fois riche, consistante et surtout meuble et sans cailloux sur 15 cm de profondeur. Si ce n’est pas le cas, les racines vont vite « fourcher » ou se tordre anormalement. L’idéal est de ménager des billons, c’est-à-dire de surélever la parcelle de 10 cm pour faciliter le drainage des arrosages ou des pluies. On tire un sillon profond d’1 cm et on sème pas trop clair, quitte à éclaircir après la levée.

En + : on gagne à tremper les graines une nuit avant de semer pour les « réveiller ». La levée sera plus sûre.

Carotte : les semis de fin d’année

Généralement on sème les premières carottes, les variétés les plus hâtives, au mois de février. Mais en réalité, on constate qu’on peut fort bien les semer en novembre ou début décembre pour commencer à récolter en mars. Il faut vraiment bien préparer la terre en l’ameublissant sinon les carottes feront vite des fourches. Ensuite, dans les régions douces, on se contente d’étendre un voile sur la parcelle. Ailleurs, mieux vaut prévoir un tunnel. Comme les graines sont petites on peut, au moment de semer, mélanger les graines à un peu de sable ou de marc de café. Le semis sera plus clair et plus régulier. Semez sur un sillon d’1 cm de profondeur, comblez et plombez avec le dos d’un râteau. Arrosez en pluie fine et soyez patient car la levée peut prendre une douzaine de jours comme trois semaines.

En + : La Nantaise ou Touchon peuvent être semées très tôt.

Semez une pelouse avec succès

Septembre est un mois idéal pour semer une pelouse. La terre est assez chaude et les graminées ont largement le temps de s’enraciner avant l’hiver. Plus on soigne le semis et plus la pelouse sera belle durablement.

Ce n’est pas un travail très courant. Non pas qu’il soit très original de semer une pelouse, mais quand on l’a fait, normalement, on n’a pas à y revenir. Sauf que précisément, pour réussir l’exercice, encore faut-il procéder avec méthode. Voilà dans l’ordre les gestes à accomplir.

Le choix des semences
D’abord, on ne sème jamais une seule espèce d’herbe mais un mélange. Le ray-grass est incontournable. Il pousse vite, résiste bien au piétinement mais a tendance à étouffer ses voisines. Il ne doit pas dépasser 50 % des graines. Le pâturin est très courant. Il pousse assez vite et reste assez vert même en hiver. Il peut représenter 20 % du mélange. L’agrostide est fine et couvrante mais souffre vite en cas de sécheresse. Elle ne dépasse pas 20 %. Enfin, une fétuque (rouge ou élevée) peut compléter le mélange.

Du labour au faux-semis
Faut-il ou non labourer en profondeur ? Si le terrain était damé, et seulement dans ce cas, on passe une motobineuse pour brasser et décompacter. Si on refait une pelouse ou si on sème sur une friche, ce n’est pas indispensable. Evidemment, ça dépend aussi de la surface à semer : on se fatigue vite à la fourche-bêche. Pour ce qui nous concerne, le terrain a été griffé à la machine et nous avons ensuite terminé le travail en ratissant pour niveler la surface. On en profite pour évacuer les cailloux et sortir les mauvaises herbes. Ensuite, on peut arroser en pluie fine et attendre deux à trois semaines pour voir lever les dernières adventices à éliminer. C’est le faux-semis.

On terreaute et on plombe
Il faut alors ratisser dans un sens puis dans l’autre avec soin. Si le terrain est très léger, on peut apporter un bon terreau tamisé qu’on incorpore en ratissant. Ensuite seulement, sur les terrains qu’on a du labourer en profondeur, on passe un rouleau de fonte pour bien tasser. Attention : la terre ne doit pas être trop humide pour ne pas coller au rouleau.

Semer la bonne dose
Evidemment, vous aurez calculé la quantité de semences utile en fonction de la surface. Avant de vous lancer, commencez par diviser en deux parts égales les semences, une moitié à répartir en suivant un sens et l’autre dans l’autre sens. Ainsi, en croisant, on obtient un semis homogène. Si la surface est importante, vous pouvez la diviser en deux ou trois parts égales que vous balisez. Vous diviserez d’autant vos lots de semences. Vous risquez moins de déraper avec des petites séries. La quantité est fonction du mélange de semences choisi et figure sur l’emballage. Toutefois, on compte en moyenne 3 à 5 kilos pour 100 m2. De préférence semez un jour sans vent bien sûr, mais aussi sans risque de pluie car le terrain doit rester sec. La pluie peut arriver le lendemain.

Le geste auguste du semeur
Il n’est pas si simple de semer à la volée avec régularité sur une certaine surface. Et c’est même difficile lorsque les semences sont très petites. Pour faciliter la tâche, on peut, une fois les lots de graines préparés, ajouter un peu de sable très fin. On mélange bien et on se lance. Ceux qui préfèrent utiliser un semoir éviteront de croiser les passages pour ne pas risquer de surdoser sur certains endroits. Délimitez les bords de la surface à engazonner avec un cordeau ou un tuyau d’arrosage assez souple pour épouser les courbes désirées. Travaillez toute la surface en une seule fois et seul pour être régulier.

On roule et on arrose
Le semis proprement dit une fois terminé, on ratisse très très légèrement juste pour couvrir les graines. On peut aussi terreauter mais avec une couche très fine. Ensuite, on passe une seconde fois le rouleau si le terrain est bien sec. C’est parce que les graines seront bien en contact avec la terre qu’elles vont germer. Certains ne roulent pas à ce stade car ils craignent le compactage. Finissez en arrosant en pluie très fine pour ne pas déplacer les graines. Enfin, tendez des fils au-dessus de la surface si vous ne voulez pas voir tous les oiseaux des alentours s’amuser sur votre future pelouse.

Walter Brousse

 

 

Faites vos semis de panais

Curieusement on retrouve plus souvent ce légume sur les étals des marchés que dans les potagers. Pourtant il est facile à cultiver et très apprécié des gourmets. À votre tour, essayez le panais en vous lançant dès février.

 

Vive l’hiver, belle saison où le panais est présent dans nos cuisines et sur les étals de nos marchés. Ce légume constitue une savoureuse alternative aux navets, carottes et autres légumes de saison. Facile à cultiver, simple à récolter et délicieux sur la table en version crue ou cuite, salée ou sucrée, voici l’occasion de s’ouvrir à des saveurs anciennes et qui reviennent sur le devant de la scène. Le panais (Pastinaca sativa) est originaire du bassin méditerranéen. Il était déjà bien connu des Grecs et des Romains. Aliment de base au Moyen-âge, le panais fut éclipsé par l’arrivée de la pomme de terre. Mais fort heureusement, avec le regain d’intérêt pour les légumes oubliés, le panais est à nouveau cultivé et apprécié pour ses qualités réelles d’aliment-santé.

 

Il faut bien préparer la terre avant de semer

Le semis de panais s’effectue de février à juin mais doit être commencé sous abri tant que subsiste encore des risques de gelées. Une fois le spectre de gel écarté, on peut semer directement en place. Le semis en terre doit se faire dans un sol très léger ou consistant mais allégé avec du sable. Notez qu’il est conseillé de faire tremper les graines deux ou trois heures avant de les semer pour les «réveiller». Cela permet d’obtenir une levée plus stable et plus rapide. En février et même en mars, il faut couvrir votre semis avec un voile d’hivernage ou mettre en place un tunnel. Pour s’épanouir, le panais préfère les terres profondes, plutôt fraîches et riches. N’hésitez-pas à améliorer votre sol en enfouissant à l’automne un fumier bien décomposé. Si vous ne l’avez pas fait, apportez un compost deux à trois semaines avant le semis et brassez bien en profondeur en passant le motoculteur. Si vous ne disposez pas de ce type de machine, brassez à la fourche bêche pour ameublir le sol sur 20 à 30 cm. Finissez en ratissant bien afin d’éviter les racines fourchues ou déformées. Ensuite vous pouvez tirer des traits (ou sillon) d’environ 1 cm de profondeur. Espacez chaque trait d’une trentaine de centimètres. Si votre terre est naturellement lourde et même si vous l’avez allégée avec du sable, il est plus prudent de monter des billons (rangs surélevés sur lesquels on sème) qui favoriseront l’écoulement des eaux de pluie. La levée proprement dite prend entre 12 et 15 jours selon la température de la terre. Puis, lorsque les pousses seront suffisantes, vous devrez éclaircir à 15 cm.

 

Des bons amis et des moins bons voisins

Afin d’améliorer la récolte et la qualité même de vos panais, vous pouvez essayer de soigner le voisinage que vous leur réservez. Attention, au potager le panais aime particulièrement la proximité des choux, des radis, des oignons, des haricots et des fèves, mais aussi des salsifis. D’ailleurs, panais et salsifis se sèment en même temps et ont une durée de culture similaire. À l’inverse, il redoute la présence trop proche des laitues et surtout des fenouils.

 

Entretien simple mais utile

Le panais ne réclame pratiquement aucun entretien, comme pour toutes les cultures, vous devrez simplement sarcler et biner de temps en temps pour aérer la terre. C’est l’occasion aussi de faire un désherbage régulier. Les besoins du panais en eau sont assez importants. Il est donc nécessaire d’arroser avec régularité tout au long de l’été pour garder le sol juste frais mais aussi de se méfier des sécheresses de printemps. Attention, arrosez au goulot (arrosoir sans pomme) doucement et sans mouiller les feuilles.

 

Une rotation nécessaire

Évitez de cultiver le panais au même endroit que l’année précédente. Nous vous conseillons de laisser passer au moins trois ans (voire quatre). Une bonne rotation des cultures permet de ne pas vider la terre des mêmes éléments nutritifs et réduit les risques de parasites. L’idéal est de semer les panais sur une planche ayant été occupée la saison précédente par des légumes fruits comme les tomates ou les aubergines. Le panais, légume racine, plongera plus en profondeur pour trouver les éléments nutritifs qui lui sont nécessaires tout en aérant la terre.

 

La récolte et le stockage

La production moyenne du panais est d’environ 6 à 8 racines par m linéaire. La récolte s’effectue environ 4 à 5 mois après le semis. En étalant les semis de février à mai on peut donc étaler les récoltes de juin à octobre et même fin novembre. Pour ce qui est de l’arrachage, soyez prudent en plongeant la fourche-bêche à 20 cm du plant pour ne pas blesser les racines. Notez que les panais résistent bien au froid et qu’ils peuvent donc passer une bonne partie de l’hiver en terre. Ils stoppent alors leur maturation et peuvent être récoltés au fur et à mesure de vos besoins. Certains prétendent même que le gel apporte de la douceur au panais… Comme la plupart des légumes racines, les panais sont faciles à conserver, aussi bien en terre qu’une fois récoltés. On peut les stocker dans des cagettes, au frais, à l’abri de la lumière dans un lieu sec et aéré. L’idéal est de les mélanger avec du sable, ce qui améliore encore les conditions de conservation.

 

D’excellentes propriétés nutritionnelles

Le panais est une bonne source de fibres, il est également riche en minéraux (manganèse, phosphore, magnésium, potassium…). Pour en profiter au maximum, le mieux est de le consommer cru (par exemple râpé en salade). C’est délicieux. Ce légume est aussi riche en vitamine B9, laquelle participe à la fabrication des cellules du corps et des globules rouges. Il affiche aussi une belle teneur en vitamine C et en vitamine E qui est un antioxydant majeur.
Attention toutefois à sa teneur en glucides, que les personnes diabétiques ou hypoglycémiques doivent considérer. Pour 100 g de panais cru on compte 1,4 g de protides, 1,6 g de glucides et   0,5 g de lipides. Régalez-vous !

François Willemin