Les célèbres « cheveux d’ange » ont deux atouts majeurs : la beauté de leurs épis échevelés de juillet à octobre et cette faculté à prospérer sur des sites difficiles, au vent, en plein soleil et sans soin. Mais il faut bien planter !
La fin de l’automne est encore propice pour planter une graminée. Dans la plupart des régions, l’hiver commence vraiment en janvier, voire même en février. Ça laisse du temps à la plante pour bien s’installer et redémarrer avec vigueur au printemps.
Tenuissima ou tenuifolia ?
Mais avant de passer à la plantation proprement dite, commençons par éclaircir un point de botanique. En effet, quand on parle de « cheveux d’ange », on pense plutôt à la Stipa tenuifolia, espèce très courante, facile, rustique jusqu’à -10°C, qui atteint 50 cm de haut et forme une belle touffe d’épis chevelus entre juillet et octobre. Or, avec Stipa tenuissima, nous avons opté pour une espèce voisine, à l’aspect très proche, plus adapté aux jardins de bord de mer car tolérant très bien les vents marins chargés d’embruns, mais aussi plus rustique (-20°C). Elle est également un peu plus grande (60 cm de haut) que sa cousine. Attention, il existe d’autres espèces encore plus grandes comme Stipa barbata (75 cm), plus argentée que blonde et surtout Stipa gigantea qui peut atteindre 2 m de haut.
Des sols moyens à pauvres et le plein soleil
Quelle que soit l’espèce, vous devez planter la stipa sur une terre légère, drainante, voire filtrante comme le sont les terres sablonneuses. Il faut absolument éviter les sols lourds qui ont tendance à rester humides en hiver. La terre idéale est moyenne et même pauvre, en tout cas pas fertile. Vous n’apporterez ni engrais ni compost. Plantez sur un terrain rocailleux, sur un talus calcaire et en bordure d’allée sableuse.
C’est une vraie héliophile
Quant à son exposition, elle doit être en plein soleil même si la situation peut devenir brûlante en plein été. La stipa n’en souffre jamais dans le Midi, ni en Corse où pourtant le thermomètre peut atteindre des températures records en plein mois de juillet. Cette stipa est une véritable plante héliophile, du grec helios soleil et philos ami. Elle a besoin de cette lumière intense pour se développer correctement. Mais rassurez-vous, elle accepte aussi les vents desséchants sans frémir. Vous pouvez tout de même lui imposer un peu d’ombre légère mais le moins possible et de préférence en début ou fin de journée.
Creusez un trou deux fois plus grand que la motte
Une fois le « bon » emplacement trouvé, il vous reste à creuser le trou de plantation. Attention, on a souvent tendance à faire des trous à peine plus grands que le conteneur de la plante. Or, le trou doit être profond d’un bon fer de bêche et surtout deux fois plus large que le diamètre de la motte. Vérifiez le drainage en arrosant copieusement. Si l’eau s’évacue difficilement, apportez au fond du trou des graviers et allégez la terre avec du sable. Surtout, ne prévoyez pas de compost ni d’engrais. Il faut bien ajuster la profondeur de plantation pour que le haut de la motte arrive à fleur de sol. Finissez par un arrosage copieux. Si vous plantez plusieurs stipa, espacez-les de 40 cm pour obtenir une ligne continue en deux à trois ans. La croissance est rapide. Vous pouvez aussi les associer à des rosiers ou vivaces appréciant les mêmes conditions.
Pas de protection à prévoir
On envisage souvent des protections hivernales pour les plantations du début novembre. Or, pour les stipas, c’est inutile. Elles sont assez rustiques et solides pour ne pas craindre les grands froids du début d’année.
Walter Brousse