Badigeonner de peinture blanche le tronc et le départ des charpentières des pommiers et des poiriers peut sembler un peu bizarre. Pourtant, c’est la meilleure protection contre les parasites et germes de maladies qui hivernent sur l’arbre.
Il existe des laits prêts à l’emploi mais voici la recette pratiquée par les anciens.
Muni de gants épais, d’un tablier et placé sur un sol nu, versez dans un seau en métal galvanisé trois volumes d’eau froide. Ajoutez un volume de chaux vive sans éclabousser et couvez aussitôt d’une plaque lourde. La solution va bouillir toute seule.
Ensuite, ôtez la plaque, remuez lentement et laisser reposer une nuit. Le lendemain, ajoutez du sulfate de fer (800 g pour 2 kilos de chaux). Apportez un peu d’eau et brassez pour obtenir une pâte onctueuse. Vous pouvez alors l’étaler à la brosse après avoir fait tomber toutes les écorces mortes et les mousses.
En + : Ce traitement est à faire tous les trois ans sur des arbres de dix ans et plus.
C’est écologique et économique car on ne traite pas de tout l’été. C’est facile surtout sur les arbres palissés. Les fruits sont plus gros et la peau plus fine.
Avouons-le, on estime généralement que cette pratique de l’ensachage est réservée aux professionnels qui cultivent des fruits de qualité. Or, on a tort. On pense aussi que c’est compliqué et coûteux. On a encore tort !
Les cinq avantages
Ensacher un fruit permet d’éviter les attaques des oiseaux fréquentes sur les raisins. On évite aussi les attaques des guêpes et frelons qui apprécient les poires. Le sachet protège encore des mouches parasites comme du carpocapse. Cela réduit considérablement les risques de certaines maladies comme les tavelures. Enfin, le sachet protège tout de même en cas de fortes averses orageuses, surtout les raisins gorgés de jus en août et donc plus exposés.
Quels sachets utiliser ? Les sachets appelés housses à fruits sont en papier blanc ou translucide microperforé. Ils sont légers et perméables à l’air. Ils font 22 à 30 cm de long pour 17 à 20 cm de large. On les utilise aussi bien pour une grosse grappe de raisin que pour une belle poire de garde. On peut aussi prendre des sachets en papier kraft brun utilisés sur les marchés. Il faudra juste les perforer de minuscules trous pour que l’air puisse circuler. Attention, quel que soit le modèle retenu, vous devrez attacher le sachet à l’aide d’un élastique que vous positionnerez sur le rameau et non pas sur le pédoncule du fruit qui est trop fragile. Surtout, ne serrez pas trop l’élastique.
Quand faut-il poser les sachets et les retirer ?
L’idéal est d’ensacher quand les fruits sont encore très petits, la taille d’une noix pour les poires et pommes ou d’un pois pour les grappes de raisin. C’est après l’éclaircissage qu’on pratique au plus tard à la mi-juin. Il est utile de pulvériser un mélange de bouillie bordelaise et de soufre deux jours avant pour ensacher des fruits exempts de maladie et de parasite. On retire les sachets deux semaines avant la cueillette pour que les fruits prennent leur couleur naturelle.
Les myrtilles ont presque totalement disparu des jardins des particuliers. Pourtant ces petits arbres fruitiers étaient encore communs du temps de nos grands-parents. Heureusement on en trouve toujours grâce à quelques passionnés comme Jacques Vivès, dont les collections font rêver.
Ce fruit noir fait le délices de nos desserts d’été. Il pousse en grappes sur des petits arbustes et il offre une grande richesse gustative et diététique. Le myrtillier est relativement peu sujet aux maladies, à condition que ses exigences de culture soient respectées. Il n’est pas toujours facile de trouver des plants de belle qualité et des conseils adaptés à ce genre de buisson fruitier. Nous avons donc fait appel à Jacques Vivès, spécialiste en plantes rares, pour nous éclairer.
Des petits arbres fruitiers très productifs
Le myrtillier que nous cultivons dans nos jardins, Vaccinum myrtillus, est né du croisement entre la petite myrtille sauvage de nos montagnes et celle d’Amérique qui est deux fois plus grosse. A maturité, ces arbustes fruitiers font 1,50 m à 2m de haut et sont très productifs, même les jeunes sujets. Par la suite, ils peuvent vivre une bonne cinquantaine d’années et produire plusieurs kilos de baies par an. Ils forment des petits arbres caducs dont le feuillage se colore en rouge cuivré en automne. Au printemps, des grappes de fleurs apparaissent. Elles seront vite remplacées en été par des grappes de fruits. La myrtille est très riche en vitamines A, B et C, en sels minéraux, en calcium et plus particulièrement en fer.
Choisissez bien les variétés
Il existe quelques variétés de myrtilliers qui se différencient principalement par leur date de maturité. Le myrtillier ‘Bluetta’ donne généralement des fruits de la mi-août à fin septembre. Cet arbre est très productif tout en étant d’une vigueur moyenne. Le myrillier ‘Bluecrop’ est la variété la plus précoce. Elle donne de gros fruits du 1er août à la mi-septembre. C’est un arbre bien vigoureux et au port érigé qui est très productif en donnant de grosses grappes de fruits de calibre moyen ou gros, bleu-noir. C’est la variété la plus couramment cultivée. Le myrtillier ‘Jersey’ donne de très gros fruits d’un joli bleu clair, très allongés et à la chair ferme. Attention, ils sont réputés un peu amers. Comme ‘Bluetta’, cette variété produit du 15 août au 15 septembre. Elle est également très vigoureuse. Le myrtillier ‘Darrow’ est la variété la plus tardive car elle donne des fruits du 1er septembre au 15 octobre environ. L’arbre est moyennement vigoureux, mais il offre une production régulière de gros fruits qui sont toujours d’excellente qualité.
Il faut une terre acide
L’exposition et la nature du sol sont deux paramètres à respecter scrupuleusement quand on plante un myrtillier. C’est déterminant pour garantir une bonne santé à l’arbuste et assurer une production régulière au cours des années à venir. En ce qui concerne l’exposition, le myrtillier se plait sous un soleil direct et léger si vous habitez le nord de l’hexagone. En revanche, cherchez la mi-ombre, même si cette dernière est assez dense, si votre lieu de plantation est dans la moitié sud du pays et sur des régions où les étés sont brûlants. Dans tous les cas, il doit être à l’abri des vents dominants et des fortes chaleurs. Quant au sol, il faut avoir en tête que le myrtillier n’apprécie que les sols très acides dont le pH est compris entre 4 et 5.5, comme c’est le cas d’une terre de bruyère naturelle. De plus, il est important que les sols soient bien drainés. Pourquoi ne pas les planter à proximité de vos azalées et de vos rhododendron : ils devraient s’y plaire !
Soignez la plantation
On plante les myrtilliers d’octobre à mars et nous vous conseillons de préférer les plants à racines nues. La reprise est mieux assurées. Attention, un arbuste à racines nues ne doit pas rester longtemps à l’air libre car les racines risquent de sécher très vite. Couvrez-les toujours d’un chiffon mouillé tant que le sujet n’est pas planté. Si vous achetez votre myrtillier en pot, vous pourrez le planter toute l’année, sauf en plein été. Le mieux est d’attendre la fin de l’automne et le début de l’hiver. Sortez le plant de son contenant en douceur. Vérifiez que les racines ne forment pas de chignon, sinon démêlez-le en le trempant dans une bassine d’eau et sans déchirer les racines. Rabattez la pointe des plus grosses racines. Si votre terre est franchement calcaire, mieux vaut réviser vos projets et vous orienter vers un autre fruit rouge comme la framboise, le cassis ou la groseille. Dans les sols qui sont naturellement acides, il suffira d’ajouter un terreau d’écorces bien décomposées au moment de la plantation. Dans le cas contraire, la seule solution consiste à creuser une fosse de 50 à 60 cm de profondeur et autant de large. Prenez soin de tapisser le fond des parois avec un feutre géotextile. Versez ensuite dans le trou, sur 10 cm d’épaisseur, du gravier afin d’assurer le drainage. Enfin, remplissez la fosse avec de la terre de bruyère mélangée à hauteur d’un tiers avec du terreau forestier bien décomposé ou de la terre végétale. Vous pouvez aussi renforcer l’acidité de votre sol avec des broyats de pin à apporter caque année. Pour une récolte abondante, plantez plusieurs myrtilliers afin de garantir une bonne pollinisation croisée et donc la fructification. Il en faut au moins deux, même de variétés différentes. Une fois la plantation terminée, protégez les myrtilles de la gourmandise des oiseaux en posant un filet. C’est souvent indispensable.
Surveillez l’arrosage
La fertilisation s’effectue au mois de mars avec l’apport d’un bon compost pas trop azoté. L’arrosage doit être régulier les deux premiers étés (sans mouiller le feuillage). Ensuite, on arrose en cas de sécheresse prolongée. En revanche, pensez à pailler les pieds des myrtilliers pour garder le sol frais. Durant les trois premières années, vous pouvez laisser l’arbuste pousser naturellement. Par la suite, il est inutile de tailler régulièrement vos myrtilliers. Contentez-vous de leur donner une forme équilibrée et supprimez les rameaux mal placés ou morts à la fin de l’hiver
Une résistance aux maladies relative…
Le myrtillier est un arbuste robuste, si les conditions de culture sont adaptées. Cependant, il peut être sensible à diverses maladies, surtout par temps chaud et humide. En prévention, il convient de planter dans un sol bien drainé et d’espacer les plants. Les risques de blanc seront moindres. Arrosez avec une décoction de prêle en mai et en juin et pulvérisez un mélange de bouillie bordelaise et de soufre en avril et mai pour bloquer l’apparition éventuelle des maladies cryptogamiques. Par temps chaud et humide, on peut aussi pulvériser un purin de prêle. Mais surtout, nettoyez le sol tout autour du pied de l’arbuste. Pour les protéger des parasites tels que la chenille arpenteuse ou la mouche blanche, le mieux est d’installer des pièges de glu dans les branches et de pulvériser régulièrement du purin d’ortie, ou une décoction d’absinthe sur le feuillage, ou encore une solution à base de savon noir. Enfin, même s’il est difficile de ranger les oiseaux parmi les ravageurs, il est vrai qu’il faut les surveiller de près si on veut goûter aux myrtilles.
On récolte au rythme de la maturation des fruits
Les fruits ne mûrissent pas tous en même temps sur l’arbuste. Vous devez procéder à des cueillettes successives. Le bon moment est lorsque les myrtilles sont d’un bleu foncé. Avec un peu d’habitude, on voit tout de suite les fruits qui sont mûrs. Vous les dégusterez ainsi d’août à septembre, selon les variétés. Ensuite, les possibilités sont multiples : confitures, tartes, salades de fruits, sorbets ou liqueurs… Régalez-vous !
Qui n’a pas déjà vu des cerisiers donner une très belle floraison au printemps et une récolte piteuse en juin. Malheureusement, les bouquets à peine défleuris donnent des fruits avec des taches brunes circulaires. Ils pourrissent sur place, se momifient et restent attachés. Cette maladie cryptogamique sévit sur les poiriers, les pommiers, les cognassiers, mais aussi sur les cerisiers et les pruniers. Une des formes de la moniliose peut entraîner le dépérissement des rameaux. La première mesure à prendre est de supprimer toutes les parties malades et de les brûler. Ratissez au pied de l’arbre et faites ce travail sur les arbres voisins car la contamination via les oiseaux est très rapide. Enfin, traitez au cuivre, c’est-à-dire avec une bouillie bordelaise. On pulvérise à la chute des feuilles en novembre, au milieu de l’hiver si le temps est doux, et juste avant l’éclosion des boutons floraux. A chaque fois, doublez le soin avec une seconde pulvérisation dix jours après la première. Ne taillez pas le cerisier car ça le fragiliserait encore davantage.
Le + : une décoction de prêle est réputée efficace contre cette maladie.
Il y a sa floraison au printemps. Et puis il y a sa rusticité, sa robustesse, sa longévité (certains sont centenaires), son autonomie, sa tolérance aux sols, ses fruits uniques. Bref, le cognassier a plein d’atouts. Il faut le planter.
C’est sidérant mais c’est pourtant vrai, le cognassier est en passe de devenir un arbre fruitier rare. On en voit presque plus dans nos jardins, alors que dans les années 1960, il était aussi commun qu’un pommier ou un poirier. Mais un coing se cuisine et ne se croque pas cru, ce qui explique sûrement ce désamour. Et pourtant…
1/ D’abord pour retrouver cette saveur unique
Parmi les bonnes raisons de planter un cognassier, il y a d’abord la saveur incomparable de ses fruits. Il est difficile de la décrire car on ne mange pas un coing seul. La meilleure façon de l’apprécier est de l’associer à la pomme ou à la poire dans une compote, un crumble, voire avec des pommes de terre ou pour accompagner du gibier, un tagine ou un poisson. Et puis la gelée de coings et les pâtes de fruits ont leurs amateurs.
2/ Parce que l’arbre est compact et très décoratif
Adulte, le cognassier atteint 4 à 5 m de haut pour 3 m de large. Il a un port naturellement régulier et bien proportionné. Du coup, il a sa place dans tous les jardins même assez petits. Il est très décoratif grâce à une floraison superbe. Tardive, elle intervient à partir de la mi-avril, bien après celle des poiriers et souvent après celle des pommiers. C’est même sans doute l’un des derniers fruitiers à fleurir. Les fleurs sont assez grosses, rondes, d’un blanc plus ou moins rosé. Elles sont très nombreuses et bien réparties sur l’ensemble de la ramure.
3/ Parce qu’il s’adapte à peu près partout
Fleurissant tard, il ne redoute pas, ou très peu, les dernières gelées de printemps. Il est très rustique et encaisse des -25°C sans faiblir. On peut donc le planter dans l’Est, le Centre ou le Nord sans crainte. Mais il aime aussi les été très chauds, ce qui en fait un habitué des régions méridionales. Et le climat océanique lui convient. On dit encore qu’il s’adapte à tous types de sols. Chez moi, il accepte une terre lourde, argileuse, difficile et je l’ai vu heureux sur des sols calcaires. Sur sol acide, les fruits seraient un peu moins parfumés : c’est à voir. Où que vous le plantiez, choisissez un endroit ensoleillé.
4/ Parce qu’il est vraiment auto-fertile Un arbre est auto-fertile lorsque ses fleurs, présentant à la fois des organes mâles et femelles, s’autofécondent. C’est le cas du cognassier. Or, les quelques arbres fruitiers dits auto-fertiles (de très rares pommiers et poiriers, certains cerisiers) le sont très peu. On peut donc planter un seul cognassier et avoir de très belles récoltes durant des dizaines d’années.
5/ Parce qu’il demande très peu de soins
Une fois la taille de formation terminée, il est inutile de sortir le sécateur. Pas besoin de taille pour le faire fructifier. On doit juste ôter en hiver les tiges en surnombre en aérant le cœur de l’arbre et supprimer les vieux bois. Pour le reste, il est un peu sensible aux tavelures (points noirs sur les fruits et les feuilles), à la moniliose (pourriture marron sur les fruits) et à l’oïdium (feutrage blanc sur les feuilles). Un mélange de bouillie bordelaise et de soufre dilué permet de prévenir ces maladies. Mais balayez les feuilles mortes, sortez les fruits momifiés et gardez le sol nu autour du tronc.
6/ Parce qu’il peut aider les autres arbres fruitiers
Enfin, un cognassier en fleurs attire les abeilles. Planté près d’un pommier, il facilitera la pollinisation croisée ce qui ne peut qu’aider à la fructification des deux arbres. Et puis le cognassier est un excellent porte-greffe pour les poiriers. On peut donc le multiplier par bouturage et ensuite greffer la variété de poire voulue sur ces jeunes sujets.
Quand on achète un arbre fruitier, on choisit avant tout une variété mais il faut aussi s’intéresser au porte-greffe. Or, rares sont ceux qui y prêtent attention. Pourtant, greffer sur franc, c’est-à-dire sur un poirier issu d’un semis de pépin, convient seulement aux grandes formes (haute tige) car l’arbre va atteindre 15 à 20 m de haut et vivre longtemps (80 à 100 ans). C’est bien sur sol sec, caillouteux, voire calcaire ou même lourd, mais le développement et la fructification sont plus lents (on peut attendre 7 ans les premiers fruits) que chez les variétés greffées sur cognassier. En effet, avec cette seconde solution, très utilisée, on obtient des poiriers vigoureux, plus compacts , avec de bons rendements assez vite. En revanche, il faut une bonne terre de jardin, pas trop lourde, un peu fraîche même l’été, bien amandée de compost. Et malgré tout les sujets sont toujours plus sensibles aux maladies.
A notre avis : Evitez les sujets greffés sur Crataegus (aubépine) car ils sont trop fragiles.