Ce n’est pas une vigne-vierge et c’est bien une vigne qui ne donne pas de raisin. En revanche, la qualité de ses feuilles et sa vigueur en font une excellente grimpante ornementale.
Elle est rare en France alors qu’elle est toute à fait adaptée à nos régions. C’est sans doute parce que nous avons du mal, nous Français, à concevoir qu’une vigne ne puisse pas donner de raisin et donc de vin. Mais je vous rassure : le jardinier y trouve d’autres motifs de satisfaction.
Un feuillage spectaculaire surtout en automne
Le premier atout de cette vigne ornementale est son feuillage opulent composé de très grandes feuilles de 30 à 40 cm de long. On est toujours surpris la première fois qu’on découvre cette plante. Ces feuilles caduques, en forme de coeur, sont cuivre au printemps, d’un vert tendre à franc en été et virent sur des jaunes lumineux et des rouges écarlates en octobre et novembre. Sous un beau soleil d’automne, les teintes sont très spectaculaires.
Elle aime bien les sols secs
Comme ses soeurs fructifères, cette vigne s’adapte sur des sols neutres à basiques, moyens à pauvres, secs et même calcaires. En tout cas, la terre doit être légère et drainante. Un excès d’humidité ne sera pas toléré. Il ne faut pas, non plus, une terre trop riche. Ne la dorlotez pas avec des apports réguliers et trop copieux de compost. Non seulement c’est inutile, mais plus la terre est fertile et moins les feuilles en automne seront vives et colorées. Bref, elle va bien sur des sols naturellement difficiles, ce qui constitue une seconde bonne raison de la choisir.
Elle grimpe vite jusqu’à 10 mètres de haut
Le troisième atout appréciable est sa grande vigueur. Un peu comme une glycine ou une bignone, cette vigne ornementale va grimper jusqu’à 8 à 10 m de haut en s’étalant sur 3 à 4 m de large. Et avec un tel feuillage, elle est toujours très couvrante. Mieux, elle est de croissance rapide. En trois ans, elle aura déjà fière allure alors qu’il faut souvent patienter au moins le double avec la plupart des autres grimpantes de sa catégorie.
Mais attention : elle est munie de vrilles et pas de ventouses comme une vigne-vierge, ni de crampons comme un lierre ou une bignone. Elle ne grimpe pas sur un mur mais sur un support sur lequel ses vrilles peuvent s’enrouler (treillage, grillage, arche, arceau, cable, fer, tige, vieil arbre…).
Une taille très facile
La taille est simple puisque cette vigne ne donne pas de raisin. Certes, elle fleurit tout de même en mai. Cependant, ses fleurs d’un blanc verdâtre, en grappes, sont insignifiantes et donnent des petits fruits non comestibles, noirs en automne, d’un diamètre inférieur à 1 cm et sans intérêt. Attention car en tombant, ils peuvent tacher le sol d’une terrasse.
Du coup, on taille juste pour contenir le développement de la plante. En février ou mars, on rabat les tiges secondaires au-dessus d’un oeil et en juillet, on peut raccourcir les tiges qui s’étirent trop loin. Le travail est simple et sans risque.
Un choix parmi plusieurs cultivars
Nous avons décrit ici l’espèce type, Vitis coignetiae. Elle est originaire du Japon et a été introduite en France par le couple lyonnais Coignet en 1875. Mais il existe aujourd’hui quelques cultivars.
Le plus connu est sans doute ‘Claret Cloak’ avec des jeunes pousses pourpre foncé, qui monte à 6 m seulement.
Plus vigoureux, ‘Sunningdale’ monte à 10 m et devient écarlate fin octobre. ‘Pulliat’, 6 à 8 m de haut, d’un beau vert franc en été, est aussi flamboyant en octobre, surtout si le sol est sec.
Tous sont à planter entre février et avril (hors période de gel) ou en octobre. En régions froides, c’est mieux en hiver. Faites un trou de 50 x 50 et enterrez de 2 cm le dessus de la motte en laissant bien le point de greffe hors sol.
Catherine Larenaudie